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Le pain - Francis Ponge (1942)

Commentaire de texte : Le pain - Francis Ponge (1942). Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Juin 2016  •  Commentaire de texte  •  1 095 Mots (5 Pages)  •  6 572 Vues

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Lecture analytique n°4

Le pain

[pic 1]

Introduction : Le parti pris des choses datant de 1942, décris ++ objets ou fruits  S’éloigne d’une poésie lyrique ou sentimentale pour revenir à une poésie plus matérialiste qui aborde monde avec regard neuf + émerveillé.
Titre : poète veut valoriser choses ordinaires et oubliées. Poèmes en prose.

I. une vision nouvelle par l’intermédiaire d’une description très détaillée

A force de trop voir les choses, nous cessons de les voir réellement. Ponge souhaite offrir au lecteur une vision renouvelée.

La description commence par une vision lointaine du pain ("panoramique") qui se rapproche petit à petit de l'objet pour l'observer en détail, et pour finir par voir l'intérieur du pain : Chaînes de montagnes
 "vallées", crêtes", "ondulations", "crevasses"  "sous-sol".
=> Comme si le pain était un objet immense que l'on ne pouvait voir en seul regard.

Utilisation du présent de vérité générale.

Le pain : objet banal du quotidien. Pourtant présenté de façon très valorisante
Adjectifs "merveilleuse", "panoramique" en tout début de poème.

Comparaison du pain à des chaînes de montagne
 donne de l'importance à cet objet banal (les monts Taurus sont une chaîne de montagnes turques).

Le changement de description entre croûte et mie est symbolisé par un tiret :
 Avant le tiret : mélioratif, belle lumière 
 Après le tiret : péjoratif, "sans un regard pour"  nette rupture.

Ponge décrit l'intérieur du pain de façon très péjorative.
Succession de 2 adjectifs péjoratifs associés : "mollesse ignoble", "lâche et froid".
"Lâche" : double sens :
à prendre soit au premier degré : = pas compact
 personnification du pain : = pas courageux.

Mollesse de l'intérieur du pain : comparaison : éponge.

Sonorités : "feuilles ou fleurs y sont comme des sœurs siamoises soudées"
 allitération en [f] et en [s].

"Lorsque le pain rassit". Champ lexical de la décrépitude : "fanent", "rétrécissent", "détachent", "friable"  + 4
ème paragraphe : ramener de façon laconique à sa fonction : nourriture vouée à disparaître  évoque le pain dans tous ses états : de sa naissance à sa mort.


II. Du microcosme au macrocosme : une allégorie du monde

Le pain est présenté comme un monde en miniature que l'on a à portée de main.
Champ lexical géographique : nom des chaînes de montagnes, "vallées", crêtes", "ondulations", "crevasses"
 "sous-sol" = métaphore.


Croûte du pain = croûte terrestre.
"Ces dalles minces où la lumière avec application couche ses feux" = coucher de soleil sur le globe terrestre.
Monde complet : de la surface (croûte du pain) à l'intérieur (mie du pain).
La mie du pain est comparée à la végétation ("feuilles ou fleurs").


Ponge évoque le monde, mais également sa création. Il nous propose ainsi une réécriture de la genèse du monde, grâce à un objet chargé de symboles (le pain représente le corps du Christ dans la religion chrétienne).

"Une masse amorphe en train d'éructer fut glissée pour nous dans le four stellaire" => En rupture avec la genèse chrétienne qui commence par la vie alors qu'ici le monde est créé à partir d'une matière amorphe. On retrouve pourtant l'idée d'un  créateur ("fut glissée" => action).

"Où durcissant elle s'est façonnée" => La cuisson a permis de transformer la pâte ("masse amorphe") en un monde réel, avec ses divers reliefs.
=> analogie entre la pâte qui a levé et durci et les soulèvements du terrain que sont les montagnes.

"Feuilles ou fleurs y sont comme des sœurs siamoises soudées" : "feuilles" = feuilles sur lesquelles on écrit un texte ? "Fleurs" = langage poétique ?
Un poème se façonne comme le pain : passe de l'informe (la pâte du pain / les mots) à un objet plein de sens (le pain / le poème).

La description est brusquement interrompue avec le jeu de mots : "brisons-la" (la croûte) = arrêtons là, comme si Ponge voulait mettre fin à cette rêverie et termine le poème sur la banalité du pain, qui n'est qu'un objet de "consommation" destiné à nourrir les hommes.

Le pain doit être dans notre bouche => double sens : pour le manger et pour en parler.
=> Ponge nous invite à jouir des choses simples de la vie.


Conclusion : Francis Ponge livre sur l'objet banal qu'est le pain un regard nouveau. Ponge nous montre que cet objet banal renferme des richesses insoupçonnées que la langue poétique dévoile. Il invite ainsi le lecteur au rêve et à l'émerveillement.

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