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"Le pain", Francis Ponge

Commentaire de texte : "Le pain", Francis Ponge. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  22 Juin 2017  •  Commentaire de texte  •  1 225 Mots (5 Pages)  •  1 972 Vues

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RODRIGUEZ Alice 1S4                                    commentaire sur « Le pain »

Le poème « Le pain » a  été écrit par Francis Ponge (1899-1988). Il fait partis du recueil Le parti pris des choses (1942). Francis Ponge est un poète surréaliste puis communiste français au XXème siècle. Dans son recueil, il forme un univers poétique dans lequel il va donner une âme aux objets du quotidien. D’où sa célèbre expression « objet, objeu, objoie » où il transforme l’objet grâce au langage poétique en un poème qui va provoquer la joie chez le lecteur. Ponge va ici sublimer la valeur du pain dont on ne se soucie pas habituellement. Nous chercherons à comprendre comment Ponge recréé la vision que l’on a du pain. Dans un premier temps nous analyserons cette vision nouvelle du pain, puis dans un second temps nous étudierons la métaphore du monde.

Les objets du quotidien sont si présents que nous ne les voyons plus réellement. Francis Ponge veut alors nous offrir une vision renouvelée. Nous avons d’abord une description en trois temps, précise voir cinématographique, en effet en premier lieu cela commence par une vision lointaine du pain, un plan large, une vue « panoramique » (l.2). On se rapproche de plus en plus de l’objet afin de le voir en détails : «  vallées, crêtes, ondulations, crevasses » (l.8-9), comme un grossissement du plan jusqu’à ce que le regard passe à travers pour atteindre le « sous-sol » (l.12), la mie. Tous ces mouvement font penser à une caméra, on retrouve d’ailleurs un champ lexical du cinéma : « vue panoramique » (l.2), « plan » (l.8) « feux » (l.10) qui font référence aux projecteurs. De plus, ces différents points de vue valorisent le relief du pain ainsi que des énumérations de mots (« vallées, crêtes, ondulations, crevasses ») et des phrases complexes qui accentuent les irrégularités de la surface du pain.

Le pain, objet banal de la vie quotidienne, voit sa surface externe valorisée. En effet l’utilisation des adjectifs « merveilleuse » (l.1) et « panoramique » (l.2) ainsi que les deux adverbes « si nettement articulés » (l.8) nous laissent paraître l’admiration, la fascination du poète. L’objet si courant provoque ici une émotion esthétique. Mais l’intérieur du pain est dévalorisé. Ce changement de description entre la mie et la croute du pain est marqué par un tiret ligne 10. Il marque la rupture d’une description méliorative à péjorative « sans un regard pour » (l10). Ensuite nous pouvons observer la succession de deux adjectifs « moelleuse ignoble » (l.10) et « lâche et froid » (l.12) dont le mot « lâche » aurait un double sens : pas compact au sens propre ou alors comme quelqu’un de pas assez courageux (personnification) au sens figuré. De plus nous pouvons remarquer l’allitération en « f » et « s » : « feuilles ou fleurs y sont comme des sœurs siamoises soudées » (l13-14).

Les différentes phases du pain sont évoquées comme la fin de sa vie : « lorsque le pain rassit » (l15) accompagnés d’un champ lexical de la décadence : « fanent » (l16), « rétrécissent » (l16), « détachent » (l16), « friable » (l17). Mais aussi sa fabrication, on part de la pâte, « masse amorphe » (l5) que l’on fait cuir, « four » (l6), puis refroidis prête à manger, « durcissant » (l7). Ponge veut alors évoquer le pain dans tous ses états, montrer l’ensemble de ses caractéristiques.

En l’observant de sa naissance à sa mort, le pain est présenté comme une maquette du monde que l’on aurait à portée de main : « comme si l’on avait à sa disposition sous la main » (l3). On y retrouve en effet le champ lexical géographique : nom de chaînes de montagnes, «  vallées, crêtes, ondulations, crevasses » (l7). La croute de pain serai donc la croute terrestre et le « sous-sol », la mie, le noyau de la terre, le monde complet. Nous pouvons remarquer aussi l’allusion au coucher de soleil : « ces dalles minces où la lumière avec application couche ses feux » (l9-10). Mais la mie est aussi comparée à la végétation de la planète : « feuilles ou fleurs » (l13).

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