LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Le Pain Francis Ponge

Mémoire : Le Pain Francis Ponge. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Février 2014  •  1 412 Mots (6 Pages)  •  1 657 Vues

Page 1 sur 6

Le pain de Francis Ponge

I] Une description suggestive

A) Les différents points de vue

La description de l’objet nous est donnée successivement depuis trois positions, la conclusion se trouvant à part, nous le verrons par la suite.

Dans le premier paragraphe, Ponge nous décrit l’objet depuis une vue aérienne : « impression quasi panoramique ». Le lecteur est placé au-dessus de l’objet.

Dans le deuxième paragraphe, il nous décrit le pain depuis sa surface. Il s’agit d’un gros plan par la multitude de détails qui nous est donnée : « ondulations, crevasses, etc. »

Dans le troisième paragraphe, la description de la mie est faite comme si nous étions à l’intérieur du pain. Cette vue en immersion

Ainsi, ces trois plans suggèrent une approche cinématographique de l’objet, ou la star serait le pain.

B) Une vision paradoxale

Le poème débute par une valorisation de la surface du pain : dans un premier temps avec l’adjectif mélioratif « merveilleuse » qui s’apparente presque au fantastique puis, dans un deuxième temps, avec des comparaisons explicites comme l’énumération des Alpes.

Il y a une dévalorisation de l’intérieur du pain par un registre dépréciatif : « mollesse ignoble ». De plus, la mie est invoquée dans une proposition subordonnée relative avec pronom indéfini. De cette façon, le poète met en valeur son aspect de « lâche et froid sous-sol».

L’on associe généralement la croute du pain comme ferme et rugueuse et la mie au tendre et au moelleux. Le poète réussit à soutenir le contraire en nous proposant une vision nouvelle de l’aliment.

Ponge nous propose alors une paradoxale valorisation du pain, qui toutefois n’est pas insensé.

C) Une description matérialiste

Le lexique des formes et de la matière est présent tout au long du poème : « surface, masse, tissu ». Il y a la présence de nombreux adjectifs qualificatifs précisant l’aspect de ces substantifs : « articulés, minces ».

Francis Ponge s'applique en effet à décrire minutieusement la transformation de la pâte, tout d’abord cette « masse amorphe» repose à température ambiante : elle « éructe ». Sous l'effet de la chaleur du four, elle durcit progressivement et prend sa forme définitive : « elle s’est façonné en vallées, crêtes… »

Il utilise ainsi une métaphore tellurique pour décrire la pâte après la cuisson. Puis il se sert d’une métaphore végétale filée : la mie du pain frais est initialement assimilée à des « feuilles ou fleurs », puis la mie du pain rassis à « fleurs qui fanent et se rétrécissent ».

Par l’importance que le poète porte à la matière, le poème induit une philosophie matérialiste selon laquelle « rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme ».

Ccl partiel : Cette philosophie matérialiste se retrouve dans la conclusion du poème qui incite le lecteur à consommer le pain, un plaisir simple.

II] Poétisation de l’aliment

A) La recherche poétique

Comme dans les autres poèmes du Parti pris des Choses, le texte est sujet à une recherche poétique de l’auteur.

Le pain est plus décrit par analogie car il nous donne l’impression d’être immense, qu’avec un lexique spécialisée. En effet, Francis Ponge use peu d'un vocabulaire spécifique à l'aliment, seule la référence à « la mie » replace le pain dans son contexte initial. De cette façon, le poète impose au lecteur de se représenter l’aliment à travers les images proposées plutôt que par une description traditionnelle de l’aliment.

Il y a une recherche sur l’utilisation des mots. On peut noter la périphrase du début du poème, qui désigne la croûte du pain sans la nommer. D’une part, l’utilisation du groupe nominal « le four stellaire » laisse une plus grande liberté à l’imagination, notamment nous fait penser à l’espace. D’autre part, le substantif croûte est plutôt dépréciatif.

Il y a également des sonorités que l’on peut qualifier de connotatives. Nous avons pu interpréter que l’assonance en F entre « feuilles et fleurs », souligne la légèreté des végétaux. La feuille et fleur peuvent faire allusion au mouvement qui constitue ce poème. En effet, la fleur est composé de feuilles tout comme le poème est composé de mots. L’assonance

...

Télécharger au format  txt (8.6 Kb)   pdf (96.8 Kb)   docx (11.7 Kb)  
Voir 5 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com