Le mouvement

Said-hassane                                       Dissertation

Latifa

1S2

1/La vie est mouvement, il peut s’agir des mouvements du cœur avec l’expression de la variété des sentiments humains d’où Victor Hugo le démontre dans son poème “Demain dès l’aube”, le lyrisme est présent avec la tristesse du personnage qui effectue une marche assez funèbre, en solitaire vers la tombe de sa fille « Et le jour pour moi sera comme la nuit ». On peut aussi prendre le cas d’Apollinaire dans les Poèmes à Lou, le lyrisme est aussi présent mais évoque cette fois-ci une déclaration d’amour faite par le poète pour sa belle dont il ne reçoit plus de nouvelles depuis très longtemps. Leur cœur est éloigné loin de l’autre, Apollinaire est désespéré « La caserne s’est changé en maison d’effroi »

3/Enfin, il peut s’agir, plus largement, du mouvement du monde avec les révolutions, les mutations et les cycles. La référence du poème d’Arthur Rimbaud en est un exemple avec « Le Bateau Ivre » une sensation de révolution est présente celui-ci se prend pour un visionnaire il utilise un verbe de certitude et un modélisateur « Et j'ai vu quelque fois ce que l'homme a cru voir ! ». Par ailleurs, Apollinaire dans « Zone » nous invite à aller de l’avant et vers le progrès, il utilise la publicité pour oublier le monde ancien et passer à un tout nouveau monde « Voilà la poésie ce matin et pour la prose il y a les journaux »

1/ La poésie est à la fois propice à l’écriture de ces mouvements, le travail sur les rythmes des vers permettent des balancements intéressants. On peut prendre l’exemple de Tristan L’Hermite dans « La Lyre », celui-ci joue énormément sur les phonèmes il évolue les phonèmes assez proche, juste l’ajout d’un phonème change le sens d’un mot il créé ainsi une paronomase « En rames, mes rameaux se trouvent convertis ». Ensuite Blaise Cendrars dans « La Prose du Transsibérien » joue avec des anaphores, il reprend plusieurs fois le mot train qui est le thème principal qui va tirer toutes les phrases, le train a cette allure de sportif qui fait des prouesses acrobatiques puis l’allure est maintenue « Le train fait un saut périlleux et retombe sur toutes ses roues », « Le train retombe sur ses roues » et « Le train retombe toujours sur toutes ses roues ».

2/Puis la mise en forme de strophes et leur agencement joue aussi sur des effets de basculement. On peut prendre l’exemple de Verlaine dans « Colloque sentimental », il utilise des distiques tous le long de son poème et bascule de personnages en personnages le long du dialogue assez monotone à la fois. A l’opposé Apollinaire dans «  Zone » utilise énormément de rejets dans ses strophes qui change parfois tout le sens du vers, ou bien à quoi on s’attendait alors qu’il pourrait très bien situer ces mots rejetés à la suite du vers « Tu lis les prospectus les catalogues les affiches qui chantent tout haut »

3/ Enfin, on peut aussi prendre en compte le recours au registre dramatique à l’intérieur d’un poème qui crée ses effets dynamiques de relance. Verlaine en est un exemple dans « Colloque sentimental » avec le dialogue entre les deux personnages d’où un est assez neutre au niveau de ses réponses mais l’autre relance toujours la conversation malgré c’est réponse assez pessimiste.

1/ Parfois, les mouvements évoqués sont au contraire ceux de l’inertie et de l’immobilité, les poètes peuvent rendre compte au contraire de la monotonie ou l’atonie du monde qui l’entoure. On peut prendre le cas de William Cliff dans « Montévidéo », celui-ci décrit un monde déprimant à travers des quintiles monotones sans vie qui sont enchainés à la suite « tu verras des croiseurs méprisés dont la tôle ». Puis la référence du poème de Verlaine « Colloque sentimental » montre une monotonie pour l’un des personnages qui évoque beaucoup de chose pour la personne mais qui reçoit en retour des paroles assez directs et rapides « Toujours vois-tu mon âme en rêve ? – Non. »

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