Le malade Imaginaire, les défauts des hommes

« Placere », du latin plaire et « docere », du latin instruire, voilà les deux principes de la comédie classique. D’ailleurs Molière écrivait dans l’Impromptu de Versailles en 1663 « L’affaire de la comédIe est de représenter, en général, tous les défauts des hommes ». La notion du rire n’était alors que la passerelle pour accéder à la satire d’après lui. La comédie prenait un rôle didactique en critiquant les mœurs de la société. Nous pouvons alors nous demander si la comédie n’a qu’unique but de faire rire ou si celle-ci a d’autres fonctions.  Dans un premier temps, nous nous assurons que la comédie est l’art de représenter les défauts des hommes. Puis, nous verrons que la comédie a comme but premier de divertir et de faire rire. Nous montrerons enfin que la satire accentue le rire du spectateur ou lecteur.

Certes, la comédie est un moyen de représenter les défauts des hommes.

La comédie est faite avec des personnages pour le moins ordinaires, de la vie quotidienne. Les comédies mettent en scène des gens de tous les jours, du peuple. Les lecteurs ou les spectateurs se sentent alors plus proches des personnages. Ainsi ils peuvent s’identifier, ou identifier quelqu’un de leur entourage de manière exagérée. Les sujets abordés sont simples et faciles à comprendre puisqu’ils évoquent en général les mœurs de la société.

Molière assure la satire de la comédie en peignant les vices des hommes. En effet, les défauts des hommes sont principalement visés, notamment dans les comédies de Molière, on reconnait l'égoïsme (le Médecin malgré lui), la vanité (le Bourgeois gentilhomme), l'hypocrisie (Tartuffe). L’avarice excessive d'Harpagon, dans l'Avare, fait de lui la risée de tous. Sans oublier la critique de la médecine et de l’hypocondrie dans le Malade imaginaire. Mais aussi d’autres comédies témoignent cette satire, mais cette fois plus largement, la société est ciblée. On y dénonce les relations entre maitre et serviteur dans L’île des esclaves de Marivaux, 1725 ou encore les inégalités sociales injustifiées et absurdes, où le pouvoir et les droits sont basés sur la naissance et la richesse et non sur le mérite « Qu'avez-vous fait pour tant de biens ? Vous vous êtes donné la peine de naître et rien de plus » (V, 3) dans la comédie Le mariage de Figaro écrite en 1778 par Beaumarchais. La comédie Knock ou le triomphe de la médecine écrite par Jules Romains en 1923 permet quant à elle de dénoncer toutes les techniques de communication commerciale. Ainsi, à travers les comédies, les dramaturges font la satire des ridicules de la société de leur temps.

Ainsi on comprend que la comédie permet au lecteur ou au spectateur de se rapprocher des personnages et de s’identifier à eux alors qu’ils sont critiqués du fait de leurs défauts. La comédie ouvre les yeux aux spectateurs sur les mœurs de la société tout en les faisant rire.

Mais, le divertissement est le but même de la comédie. Le rire est déclenché à l’aide de plusieurs procédés dont les différentes formes de comiques.

La comédie cherche avant tout à faire rire, à divertir. L’attente principale du spectateur est le rire. Il s’attend à une comédie passant par des situations périlleuses et comiques et finissant par un dénouement heureux. La comédie est écrite pour plaire au lecteur « PLACERE », du latin. Pour se faire Molière écrit des pièces très rythmées et courtes. Dans la Malade imaginaire, les scènes s’enchainent lorsque Toinette se déguise en médecin. Elle prend un double rôle et s’éclipse sous un prétexte afin de quitter la scène et changer de costume. Toinette réalise plusieurs aller-retours. Ainsi elle échange dans un bref instant entre son déguisement de servante et celui de médecin.  Cette scène témoigne de la rapidité des comédies afin de déclencher le rire du spectateur. Molière n’oublie pas de faire rire en utilisant aussi toutes les formes de comiques et leurs procédés.

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