Le libertinage

Le mouvement libertin s’est développé particulièrement au début du XVIIe siècle à la fin du XVIIIe Le mot « libertin » vient du latin « libertus » qui signifie « affranchi ». Très vite le terme a pris un sens lié à la religion. Pour Blaise Pascal, au XVIIe siècle, ce mot désignait plus particulièrement celui qui était affranchi de toute doctrine religieuse.

Puis au VIIIe siècle, l’idée d’une transgression morale s’est ajoutée à ce sens. L’Encyclopédie, l’ouvrage majeur du siècle des Lumières, dirigé par Diderot,  en donne une autre définition, éloignée de ce sens religieux : « C’est l’habitude de céder à l’instinct qui nous porte aux plaisirs des sens ».

Nous allons alors voir comment cette idée s’est développée à travers ce siècle et comment est elle illustré dans la littérature.  

Ce courant de pensée naît tout d’abord au XVIème en Italie avec des auteurs comme Machiavel.

Puis on le retrouve en France au début du siècle suivant. Ce mouvement est inspiré de la philosophie d’Épicure et repris par Théophile de Viau et Cyrano de Bergerac.

Ce mouvement est originellement aristocratique, qui naît d’abord à la cour du roi

Un esprit de contestation se développe chez les écrivains, les savants, les médecins et les philosophes. On parle alors de libre penseur.

Le libertinage est en effet avant tout un courant intellectuel. Les libres-penseurs cherchent alors à se libérer d’une autorité qui à cette époque est celle de la religion. Ils vont en effet critiquer dès le XVIIe siècle le dogmatisme (def) et la morale religieuse.

Les libertins sont principalement athées et matérialistes c’est à dire qu’ ils rejettent la croyance en un Créateur et pensent que seule la matière régit l’univers ; la raison est alors le seul moyen de comprendre le monde. Ce mode de pensée prône une totale liberté intellectuelle et morale. Le libertin ne reconnaît aucune autorité supérieure à celle de sa conscience.

Puis au XVIIIe le sens du mot évolue : il ne désigne plus seulement un mouvement philosophique mais un comportement qui recherche le plaisir des sens.

L’homme de cour qui ne peut plus se glorifier de conquêtes militaires se vante de ses succès au près des femmes. De fait, la séduction du libertin repose sur le modèle militaire. Le libertin agit pour la gloire et pour être reconnu.

C’est donc au XVIIIe siècle que le libertinage atteint un véritable essor.

On ose parler de désir et de passion. Contrairement au siècle précédent où l’idéal amoureux devait être uniquement vertueux.

Ils analysent la société aristocratique, la montrant comme un jeu de dupes reposant sur le mensonge et le masque social. Ils manifestent leur esprit de révolte contre les interdits imposés par la morale et la société. N'étant pas religieux, cela ne leur posent aucun problème de remords par rapport à leurs comportements.

Le personnage du libertin est dorénavant élégant, audacieux, sûr de lui et séduit par vanité en tenant la liste de ses conquêtes. La société libertine exalte le luxe des décors, la beauté des toilettes et des parures qui s’affichent à l’opéra, dans les salons ou encore dans les boudoirs.

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