Le cid, Corneille

Inspiré par la pièce de théâtre espagnol « Las mocedades des Cid », « Le Cid » est une pièce de théâtre tragicomique composée par Pierre Corneille en 1636. Elle a été jouée à Paris pour la première fois en janvier 1637 et publiée en mars de la même année. L’œuvre est associée au courant littéraire baroque assagi et au genre dramatique. L’extrait étudié est une scène appelée « un débat intérieur ». Dans celle-ci, on présente le monologue de Rodrigue dont le père a été baffé par le père de sa bien-aimée et qui doit décider entre conserver l’honneur de sa famille ou conserver l’amour de sa maitresse. C’est dans ce monologue que les stances permettent au héros d’instaurer un débat intérieur destiné à trancher en faveur de la solution la plus honorable. Pour le démontrer, il est important de comprendre que la problématique est douloureuse pour le héros, qu’il est tourmenté par la recherche d’une solution et qu’une prise de bonne décision peut être libératrice.

Pour commencer, Rodrigue est tourmenté par la recherche d’une solution à son problème. En effet, le héros est déchiré entre deux valeurs qui, pour lui, sont aussi importante l’une que l’autre c’est-à-dire l’honneur de famille et l’amour de sa bien-aimée. Le champ lexical de chacune ces valeurs peuvent être retrouvées dans le texte. L’honneur est représenté par les mots « père », « honneur » et « gloire » alors que l’amour est désigné par « feu », « Chimène », « flamme », « maitresse » et « amour ». On démontre ainsi la coexistence des deux valeurs essentielles. De plus, l’antithèse est utilisée pour pousser le dilemme : « juste » et « injuste », « l’offensé » et « l’offenseur » et « impuni » et « puni ». La décision qu’il doit prendre le consume et il est déchiré entre ces valeurs qui sont sur le même pied d’égalité au niveau de l’importance. Pour Rodrigue, il est impossible de joindre les deux valeurs. Aussi, il est obligé d’envisager les conséquences de son choix. En utilisant une tonalité tragique, le narrateur réalise que peu importe le choix qu’il va prendre, il va être malheureux : « Des deux côtés mon mal est infini ». Le chiasme est aussi utilisé pour démontrer sa perte : « J’attire en me vengeant sa haine et sa colère ; /J’attire ses mépris en ne me vengeant pas ». S’il choisit de venger son père, il perd l’amour de sa maitresse et s’il ne se venge pas, il perd l’honneur de sa famille. Le déchirement entre ces deux valeurs montre qu’il ne peut pas être gagnant en prenant une décision ou une autre.

Ensuite, la prise de la bonne décision peut être libératrice pour Rodrigue. Comme moyen d’échappement à la situation, il envisage le suicide. En effet, en utilisant le champ lexical de la mort, il transmet son désir de mourir et mettre fin à ses préoccupations : « mortelle », « abattue », « tue », « trépas », « mourir », « mourons » et « meure ». De plus, l’impératif est utilisé pour démontrer sa détermination à mourir : « Allons, mon âme ; et puisqu’il faut mourir,/Mourons du moins sans offenser Chimène ». Il voit la mort comme solution qui pourrait éviter d’offenser son père et son amour. D’un autre côté, il rejette complètement l’idée de mourir comme solution. Il démontre la vivacité de sa décision de ne pas mourir à l’aide de point d’exclamation : « Mourir sans tirer ma raison !/Rechercher un trépas si mortel à ma gloire !/Endurer que l’Espagne impute à ma mémoire !/D’avoir mal soutenu l’honneur de ma maison ! ». Dans ces phrases, il affirme aussi que mourir serait aussi de trahir sa famille puisqu’il ne l’aurait pas venger. Aussi, au début du monologue, le héros dit que son père et sa maitresse sont égaux : « Je dois à ma maitresse aussi bien qu’à mon père ». Un parallélisme entre les strophes 35 et 55 est utilisé pour établir qu’il doit choisir sa famille avant tout : « Je dois tout à mon père avant qu’à ma maitresse ». C’est avec cette réalisation qu’il en convient que de choisir sa famille est la solution qui le libéra de tous ses soucis.

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