Le Voyage - Un sac de Billes

CULTURE GENERAL

UN SAC DE BILLES, Joseph Joffo

INTRODUCTION

Roman autobiographique de Joseph Joffo publié en 1973.

Se passe dans la France de 1941. Retrace l'enfance de l'auteur, qui a 10 ans au début du livre. C'est un juif vivant dans le 18eme arrondissement de Paris, dernier d'une famille de 7 enfants. Il est très proche de son grand frère Maurice, deux ans plus âgé que lui.

Adaptation cinématographique réalisée par Christian Duguay et sortie en salle en 2017.

I] UN VOYAGE A TRAVERS LA FRANCE

Joseph vit une enfance heureuse faite d'échange de billes dans la cour de récréation, jusqu'à ce que les Allemands occupent Paris, et obligent les juifs au port de l'étoile jaune. Le petit garçon et son frère Maurice commencent alors à être persécutés par leurs camarades de classe, et face à la présence allemande de plus en plus pressante, ils sont obligés de fuir pour retrouver leur liberté. Les deux enfants quittent la maison avec un itinéraire décidé par leur père qui tient un salon de coiffeur, et par leur mère : ils doivent rejoindre leurs frères Albert et Henri en zone libre à Menton. Commence alors un long voyage, où les deux enfants vont perdre des êtres chers mais aussi leur innocence. Le plus marquant est le fait qu'ils ne comprennent pas pourquoi ils doivent fuir, il ne savent pas ce que c'est être juif.

« Ce qui me reste de cette matinée, plus que les coups, plus que l'indifférence des grands, c'est cette sensation d'impuissance à comprendre. J'avais la même couleur que les autres, la même tête, j'avais entendu parler de religions différentes et on m'avait appris à l'école que des gens s'étaient battus autrefois pour cela, mais moi je n'avais pas de religion, le jeudi j'allais même au patronage avec d'autres gosses du quartier, on faisait du basket derrière l'église, j'aimais bien cela. »

« Ce que je comprends le moins, c’est la violence de ce soldat. Sa mitraillette braquée, ses bourrades, ses yeux surtout, j’ai eu l’impression que le rêve de sa vie aurait été de m’enfoncer dans le mur et je me pose la question : pourquoi ?
Je suis donc son ennemi ?
On ne s’est jamais vus, je ne lui ai rien fait et il veut me tuer. »

Partent de la gare d'Auzterlitz, prennent le train jusqu'à Dax, le car jusqu'à Hagetmau, puis sont amenés en zone libre à travers la forêt par un passeur. Ils marchent ensuite vers Marseille et ont la chance de tomber sur des paysans bienveillants qui les font monter sur leurs charettes et rendent leur voyage un peu plus confortable par moment. Ils retrouvent enfin leurs frères à Menton et y restent quelques temps. Les quatre frères rejoignent ensuite leurs parents à Nice, et cette période a un goût de liberté retrouvée. Mais la réalité les rattrape en 1942, et la famille doit se séparer à nouveau. Les deux frères vont se cacher chez des membres de leur famille à Montluçon ou Aix-les-Bains. En Août 1944, ils apprennent que Paris est libréré, Joseph prend donc le train en espérant retrouver sa famille dans la capitale.

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