Le Survenant

Effectivement^[a], dans les poèmes Cage d’oiseau de Saint-Denys Garneau et Ô tourments de Alain Grandbois, le thème de la fatalité est traité de la même manière. Ces auteurs voient la fatalité de la même manière puisqu’ils font référence à la mort qui les attend. En effet, Garneau a perdu tout espoir dû à l’acceptation de son destin, la mort. L’auteur se sert d’un oiseau pour représenter son âme et la cage d’oiseau, son corps : « L’oiseau dans ma cage d’os » (v.4^[b]) La métaphore ici indique que l’âme de l’auteur est bel et bien prisonnière du corps et pour que l’oiseau s’échappe de son corps, la seule issue c’est la mort. Cela est aussi constater^[c] dans la dernière strophe par les vers suivants : « Il ne pourra s’en aller / Qu’après avoir tout mangé / Mon cœur / La source du sang / Avec la vie dedans » (v.19-v.23). Garneau est conscient que la mort finira par venir et qu’il n’a pas le choix de l’accepter. De même, Grandbois affirme que la mort est notre destin pour chacun d’entre nous et qu’elle est inévitable : « Bientôt l’ombre nous rejoindra sous ses paupières faciles/ Et nous serons comme des tombes sous la grâce des jardins ». (v.29-33) Ici, l’auteur incarne l’ombre comme étant la mort et qu’elle fera face ^[d]dans peu temps. D’ailleurs, la mort est aussi exprimée par le biais d’une comparaison qui lie le « nous » aux tombes. Ces vers représentent le destin auquel nous ferons face. Bref, ces deux poètes présentent de la même manière le thème de la fatalité qui est la mort.

D’autre part, les deux auteurs ne traitent pas le thème de la fatalité de façon similaire. Ils ont une façon unique de représenter la définition de la fatalité. D’abord, dans Cage d’oiseau, Garneau raconte sa propre douleur et l’effet de ses derniers jours face à la mort dans son œuvre. C’est à travers l’image d’un oiseau qu’il présente sa douleur et sa fatalité : « Je suis une cage d’oiseau / Une cage d’os/ Avec un oiseau ». (v.1-3) L’auteur se sert d’une métaphore afin de laisser croire que son âme est représentée par l’oiseau. Ce qui prouve donc que l’auteur utilise un symbole pour exprimer sa mort. Contrairement à Grandbois, celui-ci utilise les êtres humains comme symbole représentant la mort. En effet, l’auteur utilise à plusieurs reprises des pronoms personnels tels que « nous » et « vous » ainsi que des vers représentant la mort dans un futur proche : « Bientôt l’ombre nous rejoindra sous ses paupières faciles » (v.30^[e]) Par cette périphrase, le poète nous laisse croire que l’ombre est l’image de la mort et le « nous » représente l’humain. Ceci dit, malgré leur similitude face à la mort, les deux poètes ont utilisé des symboles différents pour représenter la fatalité.  

En somme, il est vrai de dire que ses^[f] poètes traitent le thème de la fatalité de façon similaire. Toutefois, Garneau décrit réellement sa blessure face à la mort dans son récit tandis que Grandbois parle pour l’ensemble des humains. Les deux poètes acceptent la mort comme étant leur destin et une fin inévitable. En effet, ses^[g] poètes présentent une mort qui peut survenir à tout moment. On peut le constater dans Cage d’oiseau, l’auteur accepte sa douleur face à sa fin sans même essayer de l’éviter : « Il aura mon âme au bec. » (v.24) Ce vers prouve que son âme finira par s’envoler et qu’il est impossible de passer au travers. De même, dans Ô tourments^[h] on peut observer la même similarité dans ce vers : « Et nous serons comme des tombes sous la grâce des jardins ». (V.31) Cette comparaison démontre^[i] qu’on finira dans une tombe enterrée^[j] qu’on le veuille ou non. Pour finir, suite à^[k] une analyse approfondie, il est possible de conclure que ses^[l] récits traitent le thème de la fatalité d’une façon similaire dû à leur acceptation face a la mort.