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Le Rouge et le Noir

Dissertation : Le Rouge et le Noir. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Décembre 2021  •  Dissertation  •  1 692 Mots (7 Pages)  •  1 148 Vues

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Dissertation : Le Rouge et le Noir, Stendhal

Sujet : « Moi, j’ai la noblesse du cœur », affirme Julien lors de son procès. Cette formule vous parait-elle adaptée pour caractériser ce personnage?

Le Rouge et le Noir, de Stendhal, est un roman d’apprentissage du XIXème siècle nous dressant le portrait d’un jeune héros, Julien Sorel, simple roturier rejeté des siens engagé par un aristocrate, qui doit évoluer dans un monde avec des valeurs et des attitudes auxquelles il n’adhère pas. En dépit de ses aversions pour cette haute société, Julien peut-il être considéré comme ayant « la noblesse du cœur » ?

Nous verrons dans une première partie comment Julien, que rien ne prédestine au départ à côtoyer la noblesse, en arrive à devenir un personnage hypocrite au contact d’une société bourgeoise corrompue.

Puis, nous montrerons que, malgré ce caractère hypocrite tout au long du roman, Julien arrive finalement à une remise en question sur sa vie lors de son séjour en prison, montrant une certaine évolution qui sera finalement accompagnée d’une rédemption, et accède ainsi à ce que l’on peut qualifier de « noblesse du cœur », nous prouvant qu’il était majoritairement sous l’influence du caractère des bourgeois.

Pour finir, nous en conclurons que quelle que soit la nature du caractère de Julien, il n’en reste pas moins un héros Romantique ayant marqué l’histoire de la littérature à travers son évolution, malgré une fin tragique.

En premier lieu, Julien Sorel, simple paysan, se sert de l’hypocrisie acquise au contact de la bourgeoisie pour masquer ses véritables valeurs afin d’obtenir une ascension sociale.

Ce jeune homme fils d’artisan est issu d’une famille modeste, et n’a ainsi rien de noble en sa personne. Il est d’ailleurs perçu lors de sa première rencontre avec Mme. De Rênal  comme un « petit paysan » très sensible, dont les manières et la tenue constituée d’une veste en « ratine violette » ne laissent point douter de ses origines populaires. Lorsqu’il est engagé par M. de Rênal comme précepteur, l’employeur ne manque pas de lui rappeler sa place et son infériorité financière. Il se met en colère en apprenant que Julien a refusé l’argent proposé par Mme. De Rênal, et l’oblige donc à aller s’acheter un habit noir de précepteur avec les sous qu’il lui donne, rabaissant davantage son image dans un roman où l’apparence est d’une telle importance. Cependant, sa quête de pouvoir le fait choisir l’hypocrisie pour mieux gravir les échelons à travers un monde qui ne jure que par cela. En effet, étant né à la mauvaise époque, c’est la seule « arme » qu’il trouve pour monter dans l’échelle sociale, l’armée lui ayant échappé.

Ainsi, Julien s’est rabattu vers la carrière ecclésiastique non par envie mais par dépit, rendant compte d’une certaine hypocrisie envers l’Église. Selon le journaliste Émile Fargues, Stendhal aurait expliqué à ses amis que Julien « fut forcé de prendre la soutane ». Au séminaire, « la conduite de Julien n’avait été qu’une suite de fausses démarches », « il prenait ses intentions pour des faits et se croyait un hypocrite confirmé ». L’église est ainsi victime de l’hypocrisie de Julien, tout comme l’abbé Chélan, à qui il croit cacher sa relation avec Mme. De Rênal. Mais l’épisode de la visite à Verrières du « roi de *** » amène Julien à une prise de conscience : alors qu’il est fier et heureux de défiler parmi les gardes d’honneur, il réalise en rencontrant le jeune évêque d’Agde que la carrière ecclésiastique pourrait lui apporter beaucoup plus d’argent que la carrière militaire.

Finalement, son hypocrisie est toujours présente lors de ses relations « amoureuses », que ce soit avec Mme. De Rênal ou avec Mathilde. En effet, lorsqu’il essaye de prendre la main de Mme de Rênal devant son mari, Julien a plus pour objectif la satisfaction personnelle d’avoir bravé un interdit que la démonstration de ses sentiments. Elle est pour lui une conquête et il mène de ce fait une guerre qu’il doit gagner. Il en est de même lorsqu’il pénètre dans sa chambre la nuit, résolu à en faire sa maîtresse, mais finalement déçu et se demandant s’il a « bien joué [son] rôle ». Il fait aussi mine de s’intéresser à Mathilde au début de leur relation, et semblait d’ailleurs plus attiré par son frère que par elle à leur rencontre. Cependant, sa fierté ayant été piquée par le mépris de la jeune femme, il se donne pour objectif de la conquérir, les autres bourgeois n’étant pas sortis victorieux de cette quête. Pour ce faire, il tente de la rendre jalouse en simulant une attirance pour Mme. De Fervaques. Pour finir, il tire sur Mme. De Rênal non pas pour venger Mathilde, mais poussé par son égo. Il se met au défi de la tuer et croit avoir réussi. Néanmoins, Julien éprouve un soulagement en apprenant qu’elle est toujours vivante, et est pris de remords lorsqu’il est emmené en prison, se rendant compte trop tard de son erreur.

Ainsi, l’hypocrisie dont use Julien durant tout le temps du roman est en fait principalement le résultat d’une société différente de lui à laquelle il a dû s’adapter, ce qui l’amène finalement à éprouver des remords suite à son acte criminel, lui permettant, lors de son passage en prison, de se remettre en question et par conséquent d’évoluer, pour enfin parvenir à se racheter lors de ses derniers instants.

Julien est en antithèse avec le caractère des bourgeois, et donc, avec la société de son époque. En effet, ceux-ci sont hypocrites par nature et leurs sentiments ne sont pas nobles, mais dictés par la jalousie, l’argent et le pouvoir. La tournure empathique utilisée par Julien pour affirmer qu’il a « la noblesse du cœur » suggère une différence avec les autres et le met en valeur. « L’exaltation du Moi » adoptée par les Romantiques est ici utilisée pour marquer cette différence, le fossé qui sépare Julien de la société. Il cache par ailleurs ses véritables opinions politiques constituées d’une adoration sans bornes pour Napoléon.

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