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Le Rire Libérateur

Mémoire : Le Rire Libérateur. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Février 2014  •  1 009 Mots (5 Pages)  •  828 Vues

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Résumé sur le rire libérateur

Fabrice Luchini, le 24 avril 2010, était l’invité d’Alain Finkielkraut, dans son émission Répliques sur France Culture, pour parler de ses lectures de textes de Philippe Muray sur la scène du Théâtre de l’Atelier

Philippe Muray est décédé en 2006. Il était romancier et essayiste, sans doute l’une des grandes plumes de la fin du XXème siècle. Drôle, fin, provocateur, il a su saisir la modernité dans sa monstruosité. Après Céline, La Fontaine ou Valéry, Fabrice Luchini propose de donner corps à la grande voix que fut celle de Muray.

Une lecture jubilatoire

On connaît Fabrice Luchini par ses paradoxes. Il est le lieu d’une contradiction délicieuse, dont les médias raffolent. A la fois monstre médiatique adulé et promoteur d’une certaine exigence, il est ce qu’on appelle un "bon client". Un alibi fantastique. De bons mots en logorrhées interminables et hallucinées, il représente l’assurance qu’il se passera quelque chose sur un plateau de télévision – car il ne s’y passe plus rien depuis longtemps déjà. L’ambiguïté du personnage rend difficile un jugement définitif. Luchini agace et passionne. Pour de bonnes et pour de mauvaises raisons (qui peuvent parfois être les mêmes). Comment, au sein de ses clowneries, isoler la promo ? Où commence l’homme, derrière le personnage ?

S’il est impossible de trancher, Le talent excuse beaucoup de choses. Quoiqu’on en dise, Luchini a du talent. Il le prouve en donnant aux textes de Muray toute leur ampleur. Il incarne parfaitement ces textes. Leur donne le souffle et le ton qu’ils méritent. Sa vivacité, sa justesse, sa compréhension du texte valent toutes les excuses du monde. Muray n’est pas un auteur des plus abordables. Pourtant, Luchini parvient à communiquer son intelligence, sa finesse et sa drôlerie. La plume de Muray court dans la salle, vivante. Que ce soit pour le public ou pour l’acteur, cette lecture est jubilatoire.

Une écriture tranchante

Sur scène, en guise d’introduction et de conclusion, Luchini lit des extraits des Cahiers (1957-1972) de Cioran. Le reste du temps est entièrement consacré à des textes récents de Muray. D’une grande actualité, ces textes sont féroces. Ils peignent un monde hyperfestif, infantile et irréel. En vérité, Muray ne s’intéresse pas à la réalité – ou plutôt, pas en premier lieu. "Je n’ai pas cherché, écrit Muray, à donner un tableau de notre société. J’ai fait l’analyse de l’éloge qui en est fait". Muray s’intéresse au discours "que les dominants tiennent sur la réalité (et qui, peu à peu, devient la réalité)". "Notre époque s’exprime par ses fêtes" dit-il. Ses thèses sont radicales et complexes (la fin de l’Histoire, notamment). Elles méritent qu’on s’y attarde.

La scène est envahie par une horde d’individus hétéroclites et de situations absurdes : des "accompagnateurs petite enfance", Ségolène Royal, un pirate, des "agents d’ambiance", Christine Angot, une jungle, une "intervenante civique", Paulo Coelho, Paris-plage, une touriste blonde… Ces textes bouillonnent, grouillent d’une faune absurde et d’une flore artificielle. Ils révèlent le vide du réel. La perte du sens. Jusque de la moindre broutille.

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