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Le Rire

Commentaire d'arrêt : Le Rire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Avril 2015  •  Commentaire d'arrêt  •  712 Mots (3 Pages)  •  587 Vues

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Le rire apparaît comme un puissant facteur de cohésion humaine et joue un rôle essentiel à toutes les époques et dans toutes les sociétés. Mais est-il une émotion inhérente à l’être humain ou une construction sociale et intellectuelle ? On s’interrogera sur ce point, tout d’abord en précisant quels liens s’affirment entre l’homme et le rire au point de dire que le rire est le propre de l’homme, puis en caractérisant l’aspect positif et fonctionnel du rire sur le plan social.

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Le rire serait donc le propre de l’homme. C’est même ce qui caractérise le passage de l’hominien à l’homo-sapiens affirme Henri Rubinstein dans Psychosomatique du rire paru en 2003 reprenant à ce titre une thèse darwinienne. C’est aussi ce qui le définit arguait déjà Henri Bergson en 1899, à travers son essai, Le rire : un animal doté d’une capacité propre à l’espèce. Selon le philosophe l’homme est lui-même sujet et objet du rire. Tout autre objet n’est reconnu que par son profil anthropomorphique. Bergson l’affirme, mais Apulée l’avait raconté beaucoup plus tôt, au IIe siècle après J.-C., dans Les Métamorphoses, proposant un divertissement dont la victime, Lucius, dupé par son hôte Milon est devenu la risée d’un parodie de procès, pour un triple crime qu’il croit avoir commis.

Cependant le rire est défini de façon très différente par Rubinstein et Bergson, qui adoptent des perspectives opposées. Tandis que pour le premier, l’homme est le sujet du rire : c’est sur son caractère émotionnel, primitif et joyeux que Rubinstein met l’accent ; le second insiste davantage sur les mécanismes du comique, sur ce qui déclenche le rire, sur l’objet du rire tant pour l’individu que pour le groupe. Bergson insiste donc, au contraire, sur la distanciation intellectuelle indispensable, selon lui, à la manifestation du rire. L’auteur de Psychosomatique du rire quant à lui, trouve un écho favorable dans un « Entretien entre Fellag et Olivier Mongin », paru dans Philosophie Magazine, en 2006, décrivant les manifestations nerveuses et physiques des spectateurs qui s’abandonnent au rire. Apulée donne également un exemple de l’explosion physiologique du rire lorsque Milon s’aperçoit du piège qu’on lui a tendu. Mais cette explosion a lieu dans le cadre d’une mise en scène et devant un public. Une distanciation est nécessairement établie. Là c’est l’argument de Bergson qui prévaut.

Malgré ces différentes approches, chacun de ces auteurs insiste sur les fonctions positives du rire, aussi bien pour l’individu que pour le groupe.

Sauf pour celui qui en est victime, en l’occurrence le pauvre Lucius, objet d’une dérision assez cruelle, le rire offre bien des avantages. Cette manifestation de la nature humaine a des effets bénéfiques sur la santé aime à dire Henri Rubinstein. Il constitue même un ciment pour les sociétés humaines en favorisant l’établissement de connivences entre les individus et les groupes, en particulier lors des fêtes, ces réjouissances ou ces spectacles que soulignent aussi bien Rubinstein, Mongin qu’Apulée. Ces auteurs s’accordent à dire en effet que le rire permet de déjouer l’agressivité et de construire une communauté, qu’elle soit pérenne, comme l’affirme Rubinstein, ou éphémère,

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