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Le Pouvoir Des Fables - La Fontaine

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Par   •  10 Mars 2013  •  1 638 Mots (7 Pages)  •  1 369 Vues

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Ce texte « Le pouvoir des fables » a été publié par La Fontaine en 1678. Ce célèbre fabuliste met le plus généralement en scène des animaux afin de faire passer des morales ou pour critiquer la cour du Roi Louis XIV. La fable, en tant que forme d’apologue, présente un enseignement sous une forme didactique et plaisante.

Dans le « pouvoir des fables », La Fontaine défend l’apologue en même temps qu’il adresse une mise en garde politique à l’Ambassadeur du Roi, M. de Barillon.

Dans quelle mesure cet apologue, art poétique de La Fontaine, apporte-t-il un enseignement sur la manière de gouverner ?

La première partie montrera que le fabuliste fait l’éloge de l’homme politique, M. de Barillon tandis que la seconde mettra en avant la manière dont l’auteur se sert de la politique comme défense de l’apologue.

La fable se caractérise par sa forme particulière. En effet, La Fontaine ne choisit pas pour personnages des animaux mais au contraire des êtres humains et se manifeste lui-même dans la première partie (v. 1-33) de la fable, ainsi que dans la dernière, c’est-à-dire la morale (v.65-70). Nous remarquons en effet la présence du « je » dès le vers 3 avec l’appropriation des « vers », ce qui identifie l’émetteur comme l’auteur de ce texte. Dès lors, la référence à d’autres fables devient aisément compréhensible (v.8). La dérision qui apparaît dans ces termes devient alors plus claire (v.24) : La Fontaine rend son rôle peu important en évaluant sa richesse à une centaine de moutons. Cela est à comparer bien sûr avec l’importance qu’il donne à son destinataire, dont le nom est clairement donné au début de texte. M. de Barillon est l’ «ambassadeur » évoqué au vers 1, auquel on donne de l’importance puisqu’il ne pourrait s’abaisser. Il s’agit ici d’une volonté manifeste de La Fontaine d’attirer l’attention de son destinataire, respectant ainsi la figure rhétorique qu’est la captatio benevolentiae. Ainsi La Fontaine va-t-il flatter son destinataire en le présentant de manière méliorative : l’ambassadeur est un homme occupé (v.6), qui est libre de choisir ses occupations et ne saurait être gouverné par un fabuliste. Néanmoins, l’habileté de La Fontaine consiste en une présentation rhétorique des faits, poussant de ce fait même M. de Barillon à lire cette fable puisque « son sujet [lui] convient », le verbe « convenir » ayant ici pour sens « correspondre ». Dès lors, malgré « l’envie » (v.31), La Fontaine taira les « éloges » dus à l’ambassadeur et lui racontera son histoire.

En effet, cette fable offre une réflexion sur le pouvoir et les pays concernant l’ambassadeur. Ainsi peut-on relever dans le texte des indications sur la situation politique en France. Contrairement à ce que l’on peut s’attendre à lire dans une fable de La Fontaine, le roi est ici désigné de manière positive, voire de façon hyperbolique. La Fontaine le nomme « Louis », puis « Hercule » (v.17-18), inscrivant son récit dans une référence mythologique, propre aux Classiques (Les Classiques, opposés aux Modernes sont des auteurs du XVII, qui prônent la création comme une imitation du passé, parfait en son art. Les Modernes plaident pour le renouveau et la création innovante qui répond aux problèmes de son temps). La Fontaine a une idée à défendre à propos de politique, une idée qui l’inquiète et sur laquelle il veut faire réfléchir M. de Barillon. En prenant position « j’y consens », il rappelle l’état des choses : l’« Europe » est menaçante et la France est en danger (v.11, v.15). L’usage de l’impératif à plusieurs reprises dans la première partie du texte (v.9, 10, 26) est une manière de mettre en garde l’ambassadeur tout en donnant l’impression de donner des conseils, l’utilisation du terme « grâce » (v.26) dénotant bien cette idée de requête de La Fontaine vers l’ambassadeur.

Néanmoins, la fable semble être un rempart de peu d’importance face à ce danger et l’auteur en a bien conscience. Aussi son texte commence-t-il par une dévalorisation de son propos. Figure d’humilité, le poète tente, ce faisant, d’attirer l’attention de son destinataire et de le valoriser. La fable est un « conte vulgaire », s’inscrivant dans le domaine de la fiction, n’ayant pas la possibilité d’être comparé à des affaires de politique intérieure. La Fontaine doit donc présenter les choses de manière nuancée mais plaisante afin de laisser le soin à l’ambassadeur de juger les choses. Les rimes signifiantes « légères/téméraires » marquent bien cette progression lente dans la rhétorique politicienne.

Dans sa structure, la fable « le pouvoir des fables » évoque le format de la lettre et non l’apologue amusant auquel La Fontaine nous avait habitués. Cette différence s’explique par la gravité du propos tenu, à savoir la menace de la guerre.

Le contexte historique est en effet primordial

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