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Corpus sur Les Abus De Pouvoir: La Fontaine, Zola, Jarry

Dissertation : Corpus sur Les Abus De Pouvoir: La Fontaine, Zola, Jarry. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Janvier 2015  •  6 650 Mots (27 Pages)  •  2 348 Vues

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TEXTE A. Jean de La Fontaine, « Les obsèques de la Lionne », Fables, VIII, 14,1678.

TEXTE B. Emile Zola, Germinal, IV, 1, 1885.

TEXTE C. Alfred Jarry, Ubu roi, acte III, scène 2, 1896.

ÉCRITURE

I. Après avoir lu les textes du corpus, vous répondrez à la question suivante.

Question (4 points)

Dans ces trois textes, que veulent dénoncer les auteurs ? Quel registre essentiel chacun de ces textes mobilise-t-il au service de cette visée ?

NB. Rappel 2de : les registres.

Le registre se définit par l’effet produit sur le lecteur. Les principaux registres sont :

Le registre comique : le lecteur rit. On peut distinguer dans ce registre les registres : ironique (dire le contraire de ce que l’on pense), burlesque (traiter les sujets graves, sérieux de manière légère, souvent grossière), satirique (véhiculer une critique).

Le registre lyrique : l'auteur cherche à faire partager les sentiments, souvent exaltés, qu'il éprouve.

Le registre pathétique : le lecteur est ému, pris de pitié.

Le registre tragique : le lecteur est désespéré devant l'impossibilité d'échapper au malheur.

Le registre épique : l'auteur fait éprouver au lecteur un sentiment d'admira­tion pour un héros et des faits hors du commun.

Le registre fantastique : l'auteur introduit une hésitation entre réel et sur­naturel, inquiétant ainsi le lecteur.

Le corpus est constitué des trois textes argumentatifs de différentes époques et de différents genres. Le point commun entre eux réside dans l’argumentation indirecte : la fiction poétique, narrative ou théâtrale est mise au service d’une cause à défendre. Précisément, ces textes ont tous recours à la fiction pour dénoncer les abus de pouvoir. Au XVIIe siècle, La Fontaine écrit la fable intitulée « Les obsèques de la Lionne » ; en 1885, Zola publie son célèbre roman Germinal et, à la toute fin du XIXe siècle, Jarry renouvelle la comédie en composant la pièce de théâtre Ubu roi. Les auteurs utilisent des registres différents pour transmettre leur critique.

La Fontaine est un moraliste qui dénonce les relations hypocrites (« paraître ») et la place de la flatterie. C'est un «flatteur » qui dénonce le cerf et c'est en flattant que l'animal échappe à la condamnation à mort. Mais « Les obsèques de la Lionne » est principalement une critique de la cour et du roi. La Fontaine dénonce la cruauté du monarque : « Nos sacrés ongles », « venez Loups, /Vengez la Reine. » II se moque égale­ment de la monarchie de droit divin en imaginant une lionne conversant avec les saints (« Conversant avec ceux qui sont saints comme moi »). Enfin il critique la naïveté des rois dans le vers final. Pour exprimer sa critique, le fabuliste a recours au registre satirique. Les animaux qui se comportent comme des hommes, l'intelligence du cerf comparée à la sottise du lion font rire le lecteur et l'amènent à adhérer à la critique.

Le deuxième texte est un extrait de Germinal. Il s'agit d'une scène dans laquelle Etienne Lantier utilise tout son art oratoire pour persuader les mineurs de poursuivre la grève. Zola emploie son personnage comme porte-parole pour dénoncer les abus de pouvoir du grand capital. « Le salariat est une forme nouvelle de l'esclavage », s'écrie le personnage. Pour émouvoir son lecteur, Zola utilise le registre pathétique. Au début de l'extrait, la mise en scène du discours d'Etienne évoque le « souffle désespéré » d'une foule écoutant « cette parole qui lui étouffait le cœur». Ensuite, le discours d'Etienne joue également avec les hyperboles et le vocabulaire affectif : « l'éternelle misère recommencerait! ».

L'extrait de Ubu roi d'Alfred Jarry s'en prend aux abus du pouvoir absolu. La seule loi qui décide de la vie des êtres est celle du bon plaisir du roi ; Ubu fait disparaître les « Nobles » un par un « dans la trappe » pour s'enrichir : «je vais faire exécuter tous les Nobles, et ainsi j'aurai tous les biens vacants. » Comme dans la fable « Le Loup et l'Agneau », on assiste à un simulacre d'interrogatoire mais, quelle que soit la fortune des Nobles, la condamnation est la même. Le registre employé est le burlesque. Le sujet traité est grave puisqu'il s'agit des abus de la tyrannie et Jarry utilise des termes grossièrement comiques comme « le crochet à Nobles et le couteau à Nobles ». L'hyperbole est le procédé dominant. On peut citer par exemple : « J'ai l'honneur de vous annoncer que pour enrichir le royaume, je vais faire périr tous les Nobles et prendre leurs biens. »

Les trois textes du corpus, en employant les registres satirique, pathétique ou burlesque, dénoncent les abus du pouvoir.

II. Vous traiterez ensuite, au choix, l'un des sujets suivants :

1. Commentaire (16 points).

Vous ferez le commentaire du poème de La Fontaine (texte A).

[Les titres ne sont indiqués que pour vous permettre d’avoir une idée de la structure du devoir : ils ne doivent bien sûr pas apparaître dans un commentaire.]

Introduction

Comme La Rochefoucauld dans ses Maximes ou La Bruyère dans ses Caractères, Jean de La Fontaine, moraliste du siècle classique, analyse d'une plume critique les comportements humains. Le recueil Fables est une œuvre colossale comprenant douze livres. Tout le monde connaît bien « La Cigale et la Fourmi », « Le Corbeau et le Renard ». Mais La Fontaine, dans « Le Loup et l'Agneau » ou dans « Les Animaux malades de la peste », s'en prend également aux institutions de son époque et au pouvoir royal. Le texte soumis à notre étude est la quatrième fable du second recueil publié en 1678. « Les obsèques de la Lionne », comme la plupart des fables, situe l'histoire dans le monde des animaux, une stratégie argumentative qui permet à La Fontaine de critiquer indirectement la cour du roi Louis XIV. Nous verrons comment le fabuliste, séduisant son lecteur par un récit dynamique, l'amène sur la voie de la réflexion et véhicule une critique

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