Le Pot de Fer et le Pot de Terre

Le Pot de Fer et le Pot de Terre

La Fontaine n'invente pas le genre de la fable, comme les auteurs classiques, il s'inspire des auteurs de l'Antiquité, en partie du fabuliste grec Esope. « Le Pot de Fer et le Pot de Terre », fable II du livre 5, fait exception dans le recueil publié en 1668 car ses personnages sont non pas des animaux mais des objets personnifiés, ici de modestes accessoires de cuisine. Comme le veux la tradition, la fable met en scène la rencontre voir la confrontation entre ses deux objets humanisés et dotés de la parole. La fable semble donc un genre privilégié pour montrer les difficultés des relations sociales. Nous étudierons d'abord l'art du fabuliste puis la réflexion morale de la fable.

I.L'art du fabuliste

La Fontaine a la volonté d'instruire ses lecteurs mais aussi de leur « plaire » grâce à l'art du récit et à la personnification d'objets.

1/Les étapes du récit

L'élément déclencheur est introduit au vers 1 et 2. C'est un début « in médias res » qui fait entrer dans l'action. Récit déclenché par le désir de voyage du pot de fer, or chez La Fontaine, il y a toujours des dangers à s'éloigner de chez soi. Mais surtout ce qui déclenche le récit c'est le désir du pot de fer de voyager en compagnie d'un autre. L'échange verbale occupe une place importante de vers 1 et 2 par exemple → discours narrativisé/ récit de parole. 1Ère péripétie → refus de l'offre, argumenté qui oppose à cette proposition de voyage, sa propre sagesse comme le montre la rime voyage/sage. Puis la conjonction de coordination « car » introduit une justification/explication

→ dialogue argumentatif. 2È péripétie, vers 13, Le Pot de Fer rassure le pot de terre en lui promettant sa protection. Il obtient son adhésion au vers 19, cette offre le persuade. Le voyage des 2 pots peut évoquer ensuite au présent de narration du vers 20 au 26. La chute du récit est évoquée brièvement au passé simple du vers 26 au vers 28.

2/Personnages

On peut souligner que le choix d'objets modestes de la vie quotidienne. Le vers 22 rapproche la fable de la comédie malgré sa fin/dénouement tragique. Place habituelle des marmites est bien « le coin du feu » vers 5. Puisque les aliments cuisaient autrefois dans la cheminée. L'évocation de la peau plus dur du pot de fer se justifie car les pots sont des contenants de même que la peau humaine est une enveloppe pour les corps humain. Le choix du vers impair heptasyllabe souligne au vers 22/23 la démarche irrégulière/clopinante des deux pots dont le voyage semble bien improbable et déshonorable. La Fontaine réuni ici deux personnages proches, même formes, même tailles, même fonctions. Homophonie dans les noms se qui semble annoncer une fable sur l'amitié entre deux proches, deux semblables.

3/ « Tout parle en mes histoires »

L'humanisation des objets passe ici par l'usage de la parole et La Fontaine prête à chacun de ses deux pots, sa voix propre. Le pot de Terre, le discours indirect libre des vers 6,17,18 avec la répétition affective de « si peu » qui fait

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