Le Naturalisme.

Le Naturalisme

Le mouvement naturaliste, qui connaît son apogée entre 1865 et 1893, est chronologiquement l’héritier du courant réaliste qui s’est développé dans la 1ère moitié du XIXe siècle, en réaction contre Romantisme. Son chef de file est Emile Zola, autour duquel se retrouvent des auteurs comme Maupassant, les frères Edmond et Jules de Goncourt, ou Joris Karl Huysmans. Le point de départ de ce mouvement littéraire fut la publication des Soirées de Medan en 1880. Ce premier recueil avait pour thème la guerre de 1870. Maupassant écrivit Boule De Suif : ce fut son premier grand succès pour la plus grande joie de Flaubert, son père " littéraire".

Comme les écrivains réalistes (Balzac, Flaubert), les naturalistes s ‘efforcent de décrire avec exactitude la réalité de leur époque : ils prônent, à partir de l’observation, de l’enquête et de la documentation, une étude et une description exactes du réel.

Dans son essai Les Romanciers naturalistes (1881), Zola reprend les principes esthétiques énoncés par Gustave Flaubert : absence de toute péripétie extraordinaire / conception de héros ordinaires à taille humaine, avec leurs faiblesses et leurs défauts / disparition du romancier derrière l’intrigue.

Mais le naturalisme, en particulier tel que le définit Zola, se veut « scientifique » : Zola s’inspire de la méthode expérimentale du médecin Claude Bernard, pour lequel il ne s’agit plus seulement de recenser et de décrire les maladies, mais encore d’en découvrir les lois immuables, grâce à l’expérimentation. (Introduction à la médecine expérimentale, 1865) Zola pense que le romancier doit lui aussi chercher les « lois » qui règlent le comportement humain, puis tenter de les vérifier par « l’expérience » romanesque.

Zola s’appuie également sur les nouvelles théories concernant l’hérédité : cf. le Traité philosophique et physiologique de l’hérédité du Dr Lucas (1850), qui étudie la manière dont certains caractères innés ou acquis se transmettent de génération en génération.

Pour Zola, les lois qui régissent le comportement humain sont à rechercher dans l’influence croisée de l’hérédité et du milieu auquel appartient l’individu observé. Construire un personnage de roman, c’est donc pour Zola, observer, « expérimentalement », comment il évolue sous l’influence conjointe de son hérédité et de son milieu social.

C’est dans cette perspective que Zola développe, entre 1870 et 1893, sa vaste fresque en 20 volumes des Rougon-Macquart.

« Je veux montrer comment une famille, un petit groupe d'êtres, se comporte dans une société, en s'épanouissant pour donner naissance à dix, à vingt individus, qui paraissent, au premier coup d'œil, profondément dissemblables, mais que l'analyse montre intimement liés les uns aux autres. L'hérédité a ses lois, comme la pesanteur. Je tâcherai de trouver et de suivre,

...