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Le Misanthrope, acte I, scène 2, Molière

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Par   •  16 Mars 2017  •  Commentaire de texte  •  1 187 Mots (5 Pages)  •  6 419 Vues

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Le Misanthrope, acte I scène 2

Problématique : Comment le rire conduit-il à des réflexions sérieuses ?

Introduction : Résumer la scène d’exposition en insistant sur le fait qu’elle présente deux caractères opposés, et cela, dans une tonalité polémique.

Présenter la scène 2 comme étant une illustration et une mise à l’épreuve des deux thèses exposées par les deux protagonistes de la scène première.

I – Une scène résolument comique.

  1. Philinthe ridicule

N’a que cinq répliques

Il est ridicule par ses flatteries excessives : accumulation de termes mélioratifs v. 319 « Je suis charmé » - v. 333 « jolie […] admirable » ;

Par ses tournures hyperboliques : l’adverbe « jamais », le superlatif « si bien » v. 336 « Je n’ai jamais ouï de vers si bien tournés » ;

Par sa phrase exclamative : l’interjection « Ah », la préciosité de l’adjectif « galants », v. 325 « Ah ! qu’en termes galants ces choses-là sont mises ! »

Philinthe se révèle être un parfait courtisan, flattant les vices du premier venu avec une chaleur de commande mais bien imitée. Le spectateur n’en attendait pas autant de lui.

  1. Oronte, courtisan précieux et insistant

Le personnage accumule les maladresses.

Le mot « ami » dont Alceste ne tolère pas qu’il soit galvaudé et qui vient de faire l’objet de la dispute de la scène précédente, est décliné sur quatre vers successifs v. 256 « amis », v. 257 « aime », v. 258 « amitié », v. 259 « ami ». Cela crée une complicité entre Alceste et le public.

        Autre maladresse propre à offusquer Alceste : Oronte propose à Alceste d’intriguer en sa faveur auprès du roi v. 289-290

  1. Alceste, comique dans son combat contre lui-même

Bergson observe que le rire naît de la rencontre de deux volontés contraires. Or, tandis qu’Oronte insiste, Alceste esquive. A la chaleur de l’un, s’oppose la froideur de l’autre. Les quatre répliques d’Alceste des vers 267, 269, 271, 276 « Monsieur … » à qui Oronte coupe ma parole comme l’indiquent les points de suspension témoignent de la volonté du misanthrope de freiner les démonstrations enflammées du poète.

Alceste, pourtant au comble de l’exaspération à cause d’Oronte qui, par coquetterie, retarde la lecture de son poème, s’efforce de rester poli. L’usage insistant de la formule de courtoisie « Monsieur » aux vers 262, 277, 298, 304, 312, 314, 341 est une autre preuve de l’effort qu’Alceste fait sur lui-même.

Luttant contre sa propre sincérité, Alceste essaye vainement d’en atténuer la dureté par la répétition comique de la litote « Je ne dis pas cela ».

        Bouillant d’indignation vis-à-vis de Philinthe, Alceste le prend à part, comme l’indique la triple didascalie « bas », le tance et séduit le public par sa pointe* sur le mot « chute ».

*Une pointe est un agrément de l’esprit consistant dans la mise en relief d’un rapport inattendu entre deux idées par le rapprochement insolite de deux mots.

II – Une scène qui donne des leçons

  1. Sur l’art de la conversation

Alceste reste sourd aux propos flatteurs et excessifs d’Oronte comme le montre la didascalie (En cet endroit Alceste […] semble n’entendre pas qu’Oronte lui parle.)

        La conversation n’est pas un lieu de controverses ni un lieu d’échanges d’idées mais l’occasion d’échanger des services ou de se complaire mutuellement dans des consensus stériles. En effet, la conversation disparaît au profit de la dispute dès qu’il y a désaccord entre les interlocuteurs. Les stichomythies des vers 421 à 438 opposent un lexique de l’éloge v. 421 « en font cas », v. 424 « louais », v. 425 « approuviez », v. 432 « encense » à un lexique de la détestation v. 429 « méchants », v. 431 « vous me parlez bien ferme », « suffisance », v. « mon petit Monsieur ».

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