Le Misanthrope, acte 2 scène 4, Molière, 1666.

  Le misanthrope acte 2 scène 4, Molière

C'est au cours du XVIIème siècle, période de questionnement sur les rapports sociaux, que se développe le théâtre qui marquera cette période. Jean Baptiste Poquelin, dit Molière, (1622-1673) est un des plus célèbres dramaturges français du XVIIème siècle. Il est à l'origine de la fondation de la comédie française. Cet auteur a notamment publié L'école des Femmes en 166; Tartuffe en 1669, ou encore Le Misanthrope publié en 1666, qui est l'oeuvre sur laquelle nous allons nous pencher. L'extrait étudié est la scène 4 de l'acte 2 dans lequel nous pouvons voir Célimène dresser le portrait des autres personnages. Après lecture de ce texte nous pouvons nous interroger sur la manière dont est décrite Célimène au travers des portraits qu'elle dresse des autres. Nous étudierons d'une part, le portrait de Bélise puis, d'autre part, le portrait de Damis à travers lequels se dessine en vérité le portrait de Célimène.

Axe 1

Célimène dresse d'abord le portrait de Bélise. On peut remarquer dans un premier temps que son prénom est une anomastie : il contracte les traits de caractères, "belle" et "bétise". Célimène utilise un point d'exclamation au début du texte pour montrer son exaspération  qu'elle accentue avec le mot "sec". Elle emploie le champ lexical de la souffrance pour dresser le portrait de Bélise "le martyr", "mourir" ou encore "insupportable". La diérèse du mot "expression" permet de l'accentuer pour mettre en avant le peu de connaissance qu'à Bélise. Célimène termine le portrait de Bélise par une comparaison "qu'elle grouille aussi peu qu'une pièce de bois". La "pièce de bois" représentant la vivacité du mental de Bélise. Tout au long du texte, Célimène dresse un portrait qui se base uniquement sur le moral et ne fait pas fait pas de portrait physique de ce personnage. De plus ce portrait ne fait que des défauts de Bélise, ce qui peut laisser croire que cette dernière n'a pas, ou très peu, de qualités.

Axe 2

Le nom Damis signifie "de ses amis" qui donne d'emblée au personnage une allure positive. Une affection de la part de Célimène envers lui est montré avec l'expression "ll est de mes amis" qui signifie que Damis doit être bon. Cependant "il veut avoir trop d'esprit" ainsi que "dont j'enrage" montre une éventuelle supériorité par rapport à Célimène ce qui lui déplait et ce qui créé une rivalité entre les deux personnages. L'auteur accentue l'effet en utilisant le champ lexical de l'esprit grâce à "l'esprit", ou encore "dans la tête". De plus, elle dresses des portraits péjoratifs des différents protagonistes comme le montre "il est difficile" destiné à Damis. Elle lui associe aussi un manque de naturel "On voit qu'il travaille à dire (...)", ce passage montre que Célimène trouve des défauts même chez des personnages positifs. Dans les  derniers vers de l'extrait étudié on peut constater qu'il pourrait s'appliquer autant à Damis qu'à Célimène et Alceste, ils se sentent supérieurs "Ce sont des propos trop bas pour y daigner y descendre ; Et les deux bras croisés, du haut de son esprit; Il regarde en pitié ce que chacun dit." ce qui permet à l'auteur de faire un triple portraits. Enfin, le dernier vers étudié "Dieu me damne, voilà son portrait véritable" peut, lui aussi, s'apparenter au deux personnages et met ainsi en place un système du théâtre classique ou celui qui parle est celui qui se décrit.

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