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Le Loup Et Le Chien

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Par   •  28 Février 2013  •  1 802 Mots (8 Pages)  •  2 764 Vues

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Jean de La Fontaine est l'un des plus célèbres poètes français du XVIIe siècle. C'est un

auteur politique légèrement libertin, universellement connu par ses Fables intemporelles grâce à leur simplicité et à leur forme imagée. En effet, ses Fables sont réparties en trois recueils, dont le premier, publié en 1668, correspond aux livres I à VI des éditions actuelles, et dont les fables sont étudiés dès la primaire en France. Ce premier recueil rassemble 124 fables toutes destinées à l'éducation du Dauphin, et Jean de La Fontaine le démontre en disant « Je me sers d'animaux pour instruire les hommes. »

Avec Jean de La Fontaine, la fable contient non seulement une visée morale mais elle est

également un récit avec une intrigue rapide et vive. En effet, Jean de La Fontaine respecte les deux fonctions principales de la fable (plaire et instruire) en mettant en scène des animaux pour critiquer les hommes et ainsi dénoncer les grands problèmes de son époque, mais n'expose pas explicitement la visée morale de sa fable, comme par exemple avec sa fable Le Loup et le Chien (Livre I, fable 5). Cette fable présente un Chien qui se vante de sa vie confortable mais contre sa soumission à un maître, auprès d'un Chien affamé mais libre et indépendant.

Dans un premier temps nous verrons ainsi qu'il s'agit d'une fable vivante et dynamique, puis

nous présenterons les deux personnages très différents l'un de l'autre, et enfin nous analyserons la morale que cherche à faire passer La Fontaine à travers cette fable.

Cette œuvre est une fable dynamique et vivante, qui dégage une perpétuelle impression de

mouvement et présente une alternance de discours et de récit.

La présence des nombreux verbes au présent de narration tels que « rencontre », « aborde »

et « reprit » renforcent le côté vivant et dynamique de cette fable. Ajouté à cela, l'alternance d'alexandrins, de décasyllabes, d'octosyllabes, de rythmes variés et diversifiés ainsi que l'alternance des rimes (plates, embrassées, croisée) évitent ainsi toute monotonie dans la lecture de la fable. La vivacité de cette œuvre est d'autant plus renforcée par la présence de dialogue et de discours (discours direct : paroles des animaux, monopolisé par le Chien, notamment avec sa tirade aux lignes 13 à 29) qui coupent le récit (discours indirect : lorsque le Loup flatte le Chien sur son embonpoint aux lignes 10 à 12 par exemple).

De plus, un schéma narratif est respecté dans la fable. En effet, la partie qui présente l'état

physique du Loup et du Chien aux deux premiers vers correspond à la situation initiale. L'élément déclencheur est alors la rencontre entre ces deux personnages aux vers 3 à 9. Ensuite, différentes péripéties entrent en action : la flatterie du Loup auprès du Chien (10-12), l'argumentation de ce dernier pour persuader le Loup de sa facilité à se nourrir, mais sans mentionner les désagréments de son travail (13-29), l'échec à cause de la marque de son collier qui le trahit (37-38) et la découverte du Loup des inconvénients de sa vie. Le rejet du Loup de la proposition du Chien et son choix de rester libre et indépendant constitue l'élément de résolution (38-40). Ainsi, la situation finale est que le Loup reste comme il était au début de la fable alors qu'on devine que le Chien est retourné servir son Maître.

Les personnages sont des animaux personnifiés, puisqu'ils incarnent des traits de caractères

et des comportements plus propres à l'homme qu'à l'animal.

Ils représentent tous les deux une catégorie sociale. En effet, il y a une opposition entre

l'animal domestique, soumis, servile que représente le Chien et l'animal sauvage, libre, indépendant que représente le Loup. Il y a également une opposition des caractères physiques propres à leur classe sociale puisque le Loup n'a « que les os sur la peau » car il n'arrive pas à trouver de quoi manger, tandis que le Chien est « aussi puissant que beau, gras, poli ». Ce sont des personnages en constante opposition puisque même leurs deux psychologies sont à l'extrême opposé. Le Loup est discret, alors que le Chien est sûr de lui, se met en valeur lui-même avec sa longue tirade l.13-29 et se sent ainsi supérieur en disant « aussi gras que moi » l.14 et « vos pareils y sont misérables » l.16

Le Chien apparaît comme un être « puissant », « beau », et « gras », et dégage une

impression de force et de respect. Mais quand il commence à parler, il aborde en priorité le sujet de la nourriture (en se décrivant « aussi gras que moi » et en décrivant la vie des loups « mourir de faim », « point de franche lippée »), ce qui laisse directement le lecteur deviner qu'il n'est en fait qu'un domestique. L'assurance du Chien est montré pas l'utilisation de vers plus longs (alexandrins) comme pour exposer sa classe sociale, dont les membres ont l'habitude de longs discours donnés dans un beau langage alors que le Loup s'exprime de façon brève. Le Chien méprise les faibles et les pauvres, qu'il montre en disant « donner la chasse aux gens … mendiants ». Il adopte un discours argumentatif afin de convaincre le Loup de le rejoindre et de devenir comme lui. Tout d'abord, il critique la vie sauvage du Loup et des siens (en utilisant les adjectifs « misérables »,  « cancres »,  « pauvres diables »,  « Dont la condition est de mourir de faim ») et met la pression par des impératifs (« quittez », « suivez-moi »). Il insiste sur le fait

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