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Le Libraire De Gérard Bessette Disertation Critique

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Par   •  21 Janvier 2013  •  1 093 Mots (5 Pages)  •  5 666 Vues

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Les années 60, au Québec, marquées par la révolution tranquille, sont des années l’idéologie de conservation prônée par l’église commence à disparaître peu à peu, laissant place à l’idéologie de contestation. Cette idéologie permet alors aux québécois de s’approprier l’identité qu’on leur avait enlevée, leur permettant ainsi d’exprimer leur individualité. Le Libraire , de Gérard Bessette (1960), s’imbrique dans ce courant par la critique qu’on y fait fait de l’Église et par la célébration de l’individualité qui y est faite, dont sont garants les personnages de Jodoin et Chicoine.

Tout d’abord, il est possible de voir que Chicoine et Jodoin sont tous les deux égoistes dans les moyens qu’ils utilisent pour prôner la liberté individuelle. Ainsi, pour Chicoine, la promotion de liberté individuelle passe par satisfaction de ses intérêts personnels, comme il est possible de le constater lorsqu’il dévoile l’existence du capharnaum à Jodoin : « Le livre est un produit commercial comme les autres … Vous vous imaginez que je maintiens ce stock dans le but de faire de l’argent ? Eh bien ! vous avez tort … Je le maintiens parce que je crois à la liberté individuelle. » Cette citation permet de faire la lumière sur la vraie nature de Chicoine : c’est un être avide d’argent. Les idées pécuniaires sont les seules qui l’habitent. Il est de ces gens qui profitent des situations où il y a possibilité de se remplir les poches. Il est le fils du capitalisme et donc son soudain intérêt pour la liberté individuelle n’est là que pour mettre le voile sur ses réelles convictions, des convictions qui font état de la prépondérance de son individualité. D’un autre côté, Jodoin est plutôt désabusé face à cette notion. Lorsque vient le temps d’aller fouiller dans le capharnaüm, ce dernier refuse en se disant que l’individualité n’a pas lieu d’être à St-Joachin, comme il le dit lui-même : « Moi ce n’est pas mes oignons. La liberté individuelle je veux bien. Mais ça n’a ici rien à voir. Si j’avais sous la main des livres ‘’qui cognent’’, je les leur passerais, simplement pour me débarrasser d’eux. » Ce passage met l’accent sur le fait que Jodoin n’a pas de volonté de remplir les désirs de liberté individuelle des « lecteurs sérieux » . Il est l’image parfaite de l’anti-héro, il a toutes les capacités de faire passer le message de l’individualité, mais il n’a pas de volonté de le faire. Ce que ces lecteurs croient être bons pour eux, Jodoin n’en a rien à cirer. Pour lui, l’important c’est ce qu’il a à dire de tout ça et c’est par cet amour propre qu’il exprime son individualité. En somme, l’égoisme de Jodoin et de Chicoine quant à la vente des livres interdits fait état de l’importance de leurs individualités respectives

D’un autre côté, il est possible de constater que l’expression de la liberté individuelle de Jodoin et Chicoine diffèrent dans la façon qu’ils ont de se comporter à l’égard des institutions contrôlantes. Ainsi, Jodoin n’a pas la langue dans sa poche lorsque le curé vient faire sa visite, suite à la vente de L’Essai sur les mœurs : « j’inclinai très fortement à penser que le volume ne provenait pas de chez nous. M. le Curé resta quelques temps immobile, l’air perplexe, à se gratter le menton. » Jodoin devrait

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