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Est-il Vrai De Dire Que Le Libraire de Gérard Bessette, Est Un Roman Dans Lequel Triomphe La Liberté ?

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Par   •  7 Avril 2013  •  1 027 Mots (5 Pages)  •  9 579 Vues

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Au tournant des années 1960, les Canadiens français sont de plus en plus conscients de leur unicité par rapport à leurs concitoyens Canadiens et revendiquent dorénavant le droit de se proclamer comme étant Québécois avant tout. Un examen de conscience sera alors nécessaire pour redéfinir leur identité, même si cela ramène une réalité parfois peu reluisante au visage de plusieurs. Le mouvement littéraire n’échappant pas à cette période de bouleversements politiques, sociaux et technologiques, de nombreuses œuvres sont écrites dans cet esprit de libéralisation des mœurs. Le Libraire (1961), de Gérard Bessette est d’ailleurs le roman de rupture qui marque précisément l’arrivée de la révolution tranquille et ce, même s’il décrit le contexte de la précédente décennie, celui qui en faite, a mené au passage à l’acte après un déplorable bilan. C’est en mettant en lumière l’absurdité de certaines manières de penser de l’époque à travers l’intrigue même de l’histoire et en traçant le portrait d’un protagoniste qui a sa propre définition de la liberté que l’on retrouve dans ce roman un réel désir de voir une véritable indépendance d’esprit triompher.

Tout d’abord, Gérard Bessette illustre avec

ironie la situation de censure dans laquelle le Québec se trouve dans les années 1950, en mettant en lumière tout le ridicule de ce manque de liberté. Cette situation se reflète directement à travers le Capharnaüm se trouvant dans la librairie de Léon Chicoine et dans laquelle se trouvent des livres qui ne peuvent être lus par tous, vu leur contenu allant à l’encontre de ce que l’influente Église valorise. Ce dernier s’accorde d’ailleurs un pouvoir assez important en offrant à ses clients de tels livres vu les représailles auxquelles il pourrait faire face. Toutefois, Jodoin et son patron perçoivent le Capharnaüm très différemment. En effet, alors que pour l’un «le livre est produit commercial comme les autres» (p.39) et qu’il ne voit donc pas de quel droit il devrait surveiller les lectures de ses clients, l’autre se voit comme un défenseur des libertés individuelles qui agit malgré les risques. Pourtant, même si à première vue il se plait à dire qu’il tient un tel registre de livres tabous parce qu’avant tout, « [il] croit à la liberté individuelle» (p.43) et comme l’exprime Jodoin, son employé : «Il m’avait tant rabattu les oreilles avec sa liberté» (p.94), les paroles ne rejoignent pas

les actes et il s’inquiète constamment de la possible divulgation de ce précieux inventaire par ce dernier. D’ailleurs, la nouvelle voulant que le fameux Essai sur les mœurs, contenant de quoi outrer le curé, ait été mis entre les mains d’un collégien fit rapidement le tour du village et alarma au plus haut point monsieur Chicoine. Bref, ce dernier représente bien la majorité des Canadiens français de l’époque qui sont blasés de leur situation, mais qui dans les faits, ne font rien pour y remédier et qui ne sont surtout pas près à exprimer leurs convictions devant plus forts qu’eux.

Ensuite, la vie en soit que mène le protagoniste, Hervé Jodoin, représente bien le concept de la liberté individuelle et ce, même si à première vue cela semble être l’inverse

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