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La vagabonde Colette

Commentaire de texte : La vagabonde Colette. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Décembre 2021  •  Commentaire de texte  •  1 916 Mots (8 Pages)  •  2 603 Vues

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La vagabonde, COLETTE

Au début des années 1900, les cafés-concerts étaient à la mode et réunissaient de nombreux artistes dans des lieux populaires. Cet univers est décrit dans le roman La Vagabonde, publié en 1910 par Colette. Colette était une écrivaine, pantomime, mais aussi une actrice de music-hall ; c’est pourquoi dans son roman La Vagabonde, elle réussit à offrir une peinture précise du monde des artistes de music-hall à travers le personnage de Renée Néré. L’année de la publication de son roman, Colette annonce : « Ici, j’entre enfin dans le roman, dans le mensonge, Maxime Dufferein-Chautel ? Connais pas. ». Elle a alors 37 ans et vient de gagner un procès contre Willy, son ancien mari. Grâce à ce procès, Colette est considérée seule écrivaine de ses romans les Claudine. Enfin libérée de la pression exercée par Willy, Colette se remet en question dans ses écrits ; son roman La Vagabonde lui permettra de s’émanciper. La Vagabonde décrit la vie de Renée Néré, une actrice de musichall, qui souffre d’une existence solitaire. Nous pouvons alors imaginer que Colette propose sa biographie à travers le personnage de Renée. Cependant, dans sa citation, Colette associe le roman au mensonge, c’est-à-dire à la fiction. Elle cite également un de ses personnages du roman « Maxime Dufferein-Chautel », qui est fictif. Enfin, le ton qu’elle utilise avec « connais pas » laisse planer un doute sur la certitude de son propos. Nous nous demanderons alors si La Vagabonde n’est pas une autobiographie mais plutôt une autofiction, et comment Colette transforme sa vie en fiction dans son roman.

Dans un premier temps nous analyserons les éléments autobiographiques de Colette dans le roman, avec la description du music-hall, la ressemblance entre Renée et Colette et les personnages rencontrés. Puis dans un second temps, nous démontrerons que La Vagabonde correspond plus au genre de l’autofiction avec l’analyse du roman en tant que fiction, l’introspection de Colette dans son roman et enfin les éléments fictifs proposés dans La Vagabonde.

De nombreux éléments dans La Vagabonde laisse entendre que ce roman est en réalité une autobiographie de Colette, comme le pense Sido, sa mère, en disant « Mais c’est une autobiographie ! Tu ne peux pas le nier. ». En effet, Colette, dans son roman, développe un univers qui lui est familier : le music-hall. Dès 1906, elle prend ses premières leçons de mime avec Georges Wague, artiste de pantomime, qui servira de modèle au personnage de Brague dans La Vagabonde. Colette enchaînera les succès, et jouera de 1906 à 1910 dans plusieurs mimodrames comme Rêve d’Egypte au Moulin Rouge, ou La Chair à l’Apollo, qui fut son plus grand succès. Grâce à son expérience, Colette peut décrire le monde des artistes qu’elle connaît si bien. Dans La Vagabonde, Renée travaille à l’Empirée-Clichy en tant qu’artiste pour subvenir à ses besoins, tout comme son auteure après sa séparation avec Willy. La narratrice dépeint les conditions précaires de travail dans les music-halls : Par exemple, l’incipit du roman débute par une description des loges froides et abîmées par le temps. Colette, à travers Renée, décrit aussi les tournées épuisantes dans la troisième partie du roman, constituée de correspondances épistolaires. Tout comme Colette, Renée se considère comme une « femme de lettres qui a mal tourné », puis se redécouvre une passion pour l’écriture lors de sa tournée. Par l’écrit, Colette et Renée peuvent exprimer ce qu’elles n’osent pas dire « Non, je ne lui dirais rien. Mais écrire, c’est si facile ! ». Ainsi dans La Vagabonde, Colette offre une description réaliste des music-halls, et se retrouve dans le personnage de Renée.

Le roman La Vagabonde se concentre sur la vie de Renée, et plus précisément sur sa relation avec l’amour. Le personnage de Renée est hanté par le souvenir de son ancien mari, Adolphe Taillandy, alors qu’elle tente d’entamer une nouvelle relation avec Maxime Dufferein Chautel. A travers le personnage de Taillandy, Colette décrit son ancien mari : Willy. Le mariage avec Willy a détruit Colette ; Lorsqu’elle annonce « Ici, j’entre enfin dans le roman », Colette indique que la séparation avec Willy lui permet d’être enfin libre. « Enfin » marque un moment de rupture dans la vie de Colette ; avec La Vagabonde, elle est considérée comme écrivaine et indépendante de Willy. La Vagabonde est considéré comme un « roman vengeance ». En effet, Renée et Colette se sentent trahies par leur ancien mari et n’hésitent pas à leur peindre un portrait désobligeant. Taillandy et Willy semble être la même personne : Comme Willy, Taillandy a trompé sa femme plusieurs fois « Pour lui, l’adultère n’était qu’une des formes - et non la plus délectable - du mensonge ». Avec ce roman, Colette exprime les sentiments douloureux de sa relation avec Willy par Renée. La narratrice a perdu les sens de l’amour, « la trahison, la longue douleur les ont anesthésiés ». Avec La Vagabonde, Colette s’offre une thérapie : Ce roman lui permet de faire une introspection, de réfléchir à son avenir, et de ce qu’elle veut en amour. Comme Renée, elle tente de se reconstruire après un amour dévastateur. La Vagabonde est alors plus un voyage intérieur, où Renée et Colette s’observent à travers un miroir.

Comme le personnage de Brague ou de Taillandy, d’autres personnages sont inspirés de connaissances de Colette : Tout d’abord, le personnage d’Hamond peut correspondre à Léon Hamel, un industriel français et ami de Colette. Dans La Vagabonde, Hamond est l’ami de Renée qui partage avec elle des après-midi mélancoliques, à penser à leur douloureux passé. Ce personnage, comme Léon Hamel, connaît la douleur de la perte d’un être cher : Hamond a perdu son enfant, tandis que Léon a perdu sa femme. Ensuite, Cavaillon, un artiste du music-hall dans La Vagabonde, est inspiré de Maurice Chevalier, un artiste de café-concert qui a travaillé au boulevard de Clichy. Enfin, nous pouvons reconnaître Frehel, une chanteuse parisienne, sous les traits de la jeune Jadin, chanteuse également.

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