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La scène de l'aveu de Mme de Clèves

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Par   •  18 Mai 2021  •  Commentaire de texte  •  1 661 Mots (7 Pages)  •  1 040 Vues

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V Le renoncement (LL3)

Intro : (…) L’aveu de Mme de Clèves à son mari a mis en marche en engrenage fatal qui a provoqué la mort de M. de Clèves. La princesse, plongée dans une grande affliction s’est retirée de la Cour et reçoit, quelques mois après, la visite du duc de Nemours. Il aura donc fallu attendre la fin du roman pour que les deux personnages puissent enfin se parler sincèrement. Dans cet extrait, la PdC, loin des regards inquisiteurs de la Cour, avoue donc ses sentiments au duc mais argumente aussi, avec raison, les choix de son renoncement.

En quoi cette scène d’aveu confirme-t-elle l’héroïsme de la PdC ?

A Un aveu raisonné : l.1 à 16

- l.1 à 3 : un aveu sincère

Dans cet extrait, Mme de Lafayette place ses personnages dans une situation propice au dialogue. L’emploi unique des pronoms personnels « je » et « vous » l. 1 et 2 indique bien que la Princesse et le duc sont seuls. Ce discours direct retranscrit alors cette conversation intime dont le but est d’évoquer les raisons qui amènent la Princesse à renoncer à cet amour. La première phrase « je crois devoir à votre attachement (…) de ne vous cacher aucun de mes sentiments » révèle d’emblée les aveux sincères de l’héroïne.

Le verbe « devoir » souligne l’obligation morale à laquelle elle se soumet et nous rappelle son éducation vertueuse. Il est important pour elle d’être honnête comme le souligne la négation « ne vous cacher aucun de mes sentiments » suivie de l’affirmation « de vous les laisser voir tels qu’ils sont ». Elle passe outre les conventions (une femme ne doit pas faire de déclaration amoureuse en premier) et compte lui parler sans masque.

L’adjectif « seule » dans la phrase suivante « ce sera la seule fois de ma vie que je me donnerai la liberté de vous les faire paraître » a valeur de modalisateur qui marque son jugement. Il souligne également le caractère exceptionnel de ce moment puisque tout le long du roman, elle a tenté de dissimuler son attirance et ses sentiments pour le duc. D’ailleurs, les termes « attachement » l.1 ; « sentiments » l. 2 souligne le caractère amoureux de cet échange. La phrase « je me donnerai la liberté de vous les faire paraître » l. 3 montre donc qu’elle s’autorise, pour une fois, à exprimer son amour.

- L. 3 à 10 : les raisons de son renoncement

Mais c’est surtout parce qu’elle renonce à cette passion que la Princesse de Clèves avoue ses sentiments au duc de Nemours. Dans un premier temps, elle exprime la crainte de « n’être plus aimée » de lui l.4, à travers une litote. Il s’agit bien d’un aveu certes, mais la Princesse reste pudique. Elle insiste davantage sur la souffrance imaginée « un horrible malheur » l. 5. D’ailleurs, la répétition du mot « malheur » accentuée par l’adjectif hyperbolique « horrible » insiste sur la douleur qu’elle pourrait endurer si le duc ne l’aimait plus. L’emploi du conditionnel « me paraît » ; « je n’aurais » montre qu’elle anticipe l’éventualité d’être abandonnée (mode hypothétique) et la conforte dans sa décision. Le terme « certitude » l.4 traduit bien cette peur et ses « doute(s) » l. 5.

Ensuite, la Princesse continue son raisonnement en utilisant une sorte de concession l. 6 à 9 : « je sais que vous êtes libre et que je le suis ». Elle admet ainsi que leur union est possible puisqu’elle est veuve et que la Cour, par conséquent, ne pourrait pas leur reprocher leur mariage (évoqué pudiquement à travers la périphrase « quand nous nous engagerions ensemble pour jamais »). Cependant, le modalisateur « peut-être » l. 7 évoque justement une nuance et le connecteur d’opposition « mais » l. 8 vient anéantir tout espoir. Sans doute a-t-elle peur du regard des autres et ressent de la culpabilité d’épouser un autre homme…

Puis, elle utilise deux questions rhétoriques (qui n’appellent pas de réponse) pour justement rappeler l’inconstance et l’infidélité des hommes (comme sa mère le lui avait enseigné). Le pluriel utilisé dans la première question tend à généraliser les hommes, elle applique donc cette loi à tous et même au duc… La deuxième révèle ensuite sa lucidité, elle ne croit pas au « miracle », elle sait que la passion ne peut résister au mariage.

- L. 10 à 16 : le souvenir du mari défunt

L’héroïne évoque enfin le souvenir de M. de Clèves pour argumenter son renoncement. Il s’agit d’un raisonnement par analogie. Elle utilise une phrase élogieuse « l’unique homme du monde capable de conserver de l’amour dans le mariage » l.11 pour effacer le duc. Mais les deux modalisateurs « peut-être » l.10 et l. 12 expriment malgré tout un doute. En effet, elle pense que c’est parce que cet amour n’était pas acquis que son mari était capable de fidélité : « peut-être aussi que sa passion n’avait subsisté que parce qu’il n’en aurait pas trouvé en moi ».

On retrouve alors un troisième connecteur d’opposition « mais

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