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La prison est dangereuse

Fiche : La prison est dangereuse. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Octobre 2018  •  Fiche  •  673 Mots (3 Pages)  •  392 Vues

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« La prison est dangereuse, quand elle n’est pas inutile » Ecrit Michel Foucault dans Surveiller et Punir. Celui-ci explore dans ses œuvres les limites du système judiciaire et de son impact sur l’individu. Mais il n’est pas le seul. Cette question, puisque fondamentale a L’homme, a été étudié et critique par de nombreux autres auteurs comme Victor Hugo dans Les Misérables ou Voltaire dans Les derniers jours d’un condamné.

L’institution carcérale est ambivalente par sa forme. Elle a dans notre société une visée à la fois punitive et correctrice. Celle-ci devient pourtant rapidement inhumaine, réduisant l’Homme à un simple matricule, l’isolant dans des cellules hermétiques, visant à le couper du monde. L’institution carcérale a subit beaucoup de changements et de reformes avant d’exister sous la forme ou on la connait aujourd’hui, certains bien plus récents que nous pourrions le penser.

Jean Valjean, héro des Misérables, est issus d’une famille très pauvre. Lorsque le froid et la disette le poussent à voler un bout de pain, il se retrouve condamne a neuf ans de prison. Emprisonne au bagne de Toulon, Jean Valjean est soumis à des travaux physiques inhumains et inutiles. Le Bagne de Toulon, qui a réellement existe, ouvre en 1748 et ferme avec la création des bagnes de Cayenne et de Nouvelle-Calédonie en 1873. C’est un lieu de souffrance, de mort et d’oublis. L’Etat y punit les détenus en les réduisant à la condition d’esclave et en leur faisant endurer des souffrances atroces. Celle-ci cherche à renforcer son pouvoir et à faire respecter ses lois. Cette sentence de Jean Valjean peut nous sembler disproportionnée mais il ne faut pas oublier qu’a l’époque, la prison ne se dit pas correctrice et a pour but unique de punir.

L’institution carcérale a subit beaucoup de changements et de reformes avant d’exister sous la forme ou on la connait aujourd’hui, certains bien plus récents que nous pourrions le penser. La notion d’enfermement de l’Homme afin de le redresser apparait peu après la parution de « La Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen » au XVIe siècle et reste actuelle. Les châtiments corporels laissent place à un emprisonnement physique.  Le prisonnier n’est donc généralement plus battu ni violenté, mais on compense en le privant de sa liberté. Retirer à un homme sa liberté, n’est-ce pas pire que le châtier physiquement ?

Nous sommes bien loin du moyen Age ou les exécutions publiques étaient nombreuses et rentraient même dans le cadre d’une journée ordinaire. Elles occupaient une fonction symbolique de punition. Le coupable était puni pour le crime qu’il avait commis devant ceux qu’il avait trompé. Le condamné expie ses méfaits et est pardonné par la communauté. A cette époque, le peuple est fier de ses forteresses et les femmes vont jusqu’à tremper leur mouchoirs dans le sang des condamnées.

Au XVIIIe siècle, Jeremy Bentham invente un nouveau prototype de prison dite « panoptique » dans laquelle un garde est installé en haut d’une tour centrale et parvient à observer tous les prisonniers, qui sont enfermés dans des cellules individuelles autour de la tour, sans que ceux-ci puissent savoir s'ils sont observés. Le prisonnier, ne sachant jamais s’il est observé ou non se surveille lui-même. Pour Michel Foucault, cela représente le summum d’une société totalitaire, ou le gouvernement s’accapare de tous les pouvoirs. Ce prototype, qui pourrait paraitre tout droit sorti de 1984 de Georges Orwell est réellement appliqué. Les caméras de vidéosurveillance que l’on peut trouver dans la rue aujourd’hui sont-elles-aussi basées sur ce modèle.

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