LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

La ponctuation

Lettre type : La ponctuation. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Mars 2020  •  Lettre type  •  6 703 Mots (27 Pages)  •  306 Vues

Page 1 sur 27

La musique chinoise traditionnelle

Chapitre I TRADITIONS ET NOUVEAUTES

  1. L’esthétique musicale chinoise traditionnelle

La musique chinoise a une longue histoire. « Datant du paléolithique moyen, des flûtes en os d’oiseau (6000 av.J.-C.) sont déjà couplées par paires, avec sept trous de jeu, présentant deux gammes complémentaires d’une grande précision. Datant de la fin du néolithique, les phonolithes comptent parmi les idiophones les plus représentatifs de la tradition chinoise. »[1] « Cette découverte (tombe 344 à Wuyang, site de Jiahu, Henan) implique une analyse des hauteurs et la pratique d’une structure musicale basée sur une bipolarité des notes. A cette époque lointaine, vivant principalement de l’agriculture et de la chasse, la pratique musicale apparaît particulièrement avancée et reliée à l’usage des calendriers astrologiques et à des Rites médiumniques. Dix-huit de ces flûtes ont été mises au jour, généralement par couple de deux par tombe. Ouvertes des deux côtés, elles présentent sept trous de jeu et des marques de division visibles sur l’os, prouvant la recherche d’une hauteur sonore précise. »[2] Elles sont les instruments chinois les plus anciens que nous avons trouvé. Sur l’enregistrement de textes concernant la musique, nous pouvons remonter au milieu du VIe siècle av.J.-C. où apparaît le premier recueil de poèmes chinois, Le Livre des Odes[3] qui contient trois cents cinq poèmes chantés antiques dont certains furent composés pendant le IXe siècle av.J.-C. Ce recueil est divisé en trois selon les types de musique : chansons des royaumes, odes et hymnes.

  • Les chansons des royaumes, au nombre de 160, sont des chants populaires des quinze différentes régions de l’empire de cette époque.
  • Les odes répartis en des grandes et des petites odes, comprenant respectivement 31 et 74 poèmes, sont clairement une production de la classe lettrée et ont pour thème essentiel l’approbation ou la critique des gouvernants et de leur politique.
  • Les hymnes de cour comprenant 40 œuvres sont pour les sacrifices exercées dans les temples des ancêtres de la famille impériale.

            une des flûtes en os d’oiseau (6000 av.J.-C.)[4]

« Comme les anciens Grecs, les Chinois estiment que les effets de la musique peuvent être prévus à l’avance, étant déterminés par le style et ses procédés. Il y a une musique qui inspire la vertu, et une musique qui corrompt les mœurs. Telle partie du Livre des Vers (Livre des Odes) doit être chantée par les magnanimes ; telle autre convient mieux aux purs, et les modestes se trouvent bien d’une troisième. »[5] Le Livre des Odes fut classé par Confucius (551 av.J.-C.-479 av.J.-C.) parmi les Six Classiques[6] de la formation intellectuelle de ses disciples. Ils étaient considérés comme les textes fondamentaux de l’enseignement et de l’apprentissage et les premiers manuels d’enseignement relativement complets de toute l’histoire de l’éducation chinoise.

En général, la sphère temporelle de l’histoire de l’esthétique musicale chinoise traditionnelle est fixée du VIIIe siècle av. J.-C. jusqu’au début de la Guerre de l’Opium (1840). Vue au travers de cette histoire de plus de deux mille ans, l’esthétique musicale chinoise traditionnelle est basée principalement sur le confucianisme et le taoïsme. « Dans une certaine mesure, l’histoire de l’esthétique musicale chinoise est celle des luttes, des fusions et des compléments mutuels des pensées de l’esthétique de ces deux écoles. »[7] Les pensées de l’esthétique musicale chinoise traditionnelle constituent une partie importante de la philosophie ancienne chinoise, nous allons développer les points essentiels :

1.1 Doctrine

1.11  L’association de la musique et des Rites

La combinaison de la musique et des Rites fut proposée pendant la période de germe de l’esthétique musicale chinoise (VIIIe-VIe s.av.J.-C.) : dans le Commentaire de Zuo, la septième année du duc Wen (620 av.J.-C.), Xique ( ?-597 av.J.-C.), un haut officiel, conseilla au régnant du pays de Jin : « Dans le Livre des Documents du Xia, “s’il y a des défauts, il faut les corriger. Si quelqu’un a commis des fautes, il faut le contrôler, le surveiller et lui conseiller de ne pas faire de mal à l’aide des Neuf Chansons.” Il existait neuf genres de mérites qui pouvaient être chantés : ceux qui favorisent les six matériaux essentiels de la vie du peuple entre autres Eau, Feu, Métal, Bois, Terre et Céréales et appliquent les trois affaires. C’est-à-dire : ceux qui sont au pouvoir doivent contrôler leurs propres vertus et conduites, consacrer les ressources matérielles et financières au peuple et lui rendre la vie plus facile. Tous ces mérites sont des reflets de la vertu et des Rites. Sans les Rites, il n’y aurait ni joie ni musique. Voilà pourquoi les révoltes du peuple se produisent. (Le nom donné à la musique, 乐, peut être rapproché de celui qui désignait une flûte de l’Antiquité qui se prononce de la même façon. La prononciation varie à partir du même idéogramme, qui désigne la musique si on le prononce yue, et la joie si l’on prononce le.) » Cette citation précise deux points : premièrement, la musique ne doit prendre que la vertu et les Rites comme son contenu. Deuxièmement, la musique peut servir aux Rites pour apporter la joie à l’homme et permettre à « tous les êtres d’obéir à l’action civilisatrice du “Fils du Ciel”, le roi. »[8] 

Dès la période des Printemps et des Automnes (770-476av.J.-C.), les vassaux soustrayèrent leurs régions à l’autorité du pouvoir central. Le système de l’association des Rites et de la musique d’origine des Zhou de l’Ouest fut complètement détruit. Mais les Confucianistes l’appréciaient toujours. Ils le consignèrent par écrit[9] et proposèrent une succession d’avis de son rétablissement. « Ce qui est plus important est qu’ils ont considérablement développé la pensée d’associer l’esprit rituel et la musique qui deviendra plus tard le noyau de l’esthétique musicale chinoise pour plus de deux mille ans. »[10] 

...

Télécharger au format  txt (42.1 Kb)   pdf (350.7 Kb)   docx (788.7 Kb)  
Voir 26 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com