La mort des amants lecture analytique

Lecture analytique

« La mort des amants», XCII

« Spleen et Idéal », Les Fleurs du mal

« La mort des amants » est le premier poème de la dernière partie du recueil ''Les Fleurs du Mal '' édité en 1857. Ce sonnet en décasyllabes de rimes croisés fusionne deux thèmes classiques de la poèsie, l'Amour, toile de fond de tous lyrismes, et la Mort, composante principale de cette section.

Le thème de la Mort est souvent vue sous un aspect lugubre, effrayant, morbide. Baudelaire, fait sur la Mort une approche moderne, d'un point de vue totalement différent. La mort en elle-même n'est plus la fin, mais devient un instrument de renaissance éternelle.

Ce poème associe une union amoureuse intense à la mort créant donc un paradoxe important : la sensualité, la volupté de mêler à la mort en une sublimation de l'amour, puis la renaissance éternelle des deux amants.

• En quoi ce poème prend-t-il la forme d'une sublimation de l'amour et d'une renaissance éternelle grâce à la vision paradoxale ?

I. La positivisme de la Mort

1. Une évocation en filigrane de la Mort

La mort n'est jamais véritablement nommée, ni même personnifiée : seul le titre l'évoque clairement. Cependant, tout au long du texte, de nombreux adjectifs la mentionne (''mortes'' ; ''ternis'' ; ''dernière''). En effet, la mort est omniprésente à travers le champ lexical dense: les divans sont ''profonds comme des tombeaux'', cette comparaison transporte le lecteur dans une scène mortuaire sombre. Les fleurs prennent un aspect ''étrange'', elles deviennent mortuaires. Les termes ''sanglots'' et ''adieux'' font référence au deuil. L'indication de temps ''un soir''v.9, rappelle métaphoriquement la fin de la vie.

Ainsi, le décor amoureux se mêle au décor instauré par la mort imminente des amants, l'embellissant, faisant d'elle une espérance et non pas une fin que l'on appréhende.

1. Les sensations

Dans la mort même, les amants conservent les sens et les sensations qui y sont attachés alors que le corps lui est absent : l'odorat dans ''odeurs légères''v.1, la vue dans ''lumières''v.7, l'ouïe dans ''un long sanglot''v.11, le toucher dans ''chaleurs''v.5...

Les sensations à même de la vie, sont la preuve d'une continuité de la vie après la mort.

1. La mort plus enviable que la vie

Dans ce poème, la mort rayonne par son relativisme, paradoxalement elle devient même plus désirable que la vie. La comparaison ''des divans profonds comme des tombeau'', ajoute une idée de confort et d'épanouissement dans la mort, une valorisation même de ce qui semble à première vue être le point final de la vie. La mort est dépeinte comme un univers à la fois ''étrange'' mais également divin et meilleur ''sous des cieux plus beaux''v.4. De plus, une impression de calme se dégage à la lecture du poème, dû à la récurrence de sons longs comme [o], [on], [an], [ou]. Ces mêmes sons confèrent au poème un rythme incantatoire, qui retentit comme l'appel des amants à une plénitude que seule la mort peut engendrer. Le champ lexical de la lumière fortement présent ''chaleurs''v.5, ''flambeaux''v.6, ''éclair''v.10, apporte une idée de retour à la vie, dans des conditions idylliques ''fidèle et joyeux''v.13. Les indications temporelles ''un soir''v.9 et ''bientôt'' montrent une perception d'un futur qui se révèle être une certitude.

I. La mort en prolongement de l'amour

1. Le couple fusionnel

Le couple est toujours distingué par le pronom ''nous'', il n'existe pas dans cet univers de distinction entre le ''je'' et le ''tu''. Le couple est une entité globale et unique, un duo inséparable. La fusion de leur amour est intacte jusque après la mort. Évidemment,

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