La mobilité sociale

CHAPITRE 3 : LA MOBILITE SOCIALE :

I- La mobilité sociale : définition et enjeux

1. Définitions

Marx est philosophiquement qualifié de « réaliste » : c’est-à-dire que pour lui, les classes sociales existent réellement.

Weber est philosophiquement qualifié de « nominaliste », c’est-à-dire qu’il considère que les groupes sociaux sont des constructions scientifiques (des modèles), utiles pour la sociologie mais qui n’ont pas d’existence propre.

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Différence entre position sociale et l’origine social. Absolue (comparaison de notre situation sans le temps pour toute la société) ou relative

Mobilité intergénérationnelle : Entre les générations

Mobilité ascendante : (parents<enfants) progression, avec plus de revenues, plus de pouvoir d’achat, meilleure position sociale, plus de capital cultuel, plus de prestige social

Mobilité intragénérationnelle : A l’intérieur d’une même génération (au cours de ma vie)

Reproduction sociale : stagnation

Mobilité sociale : hiérarchie car lien avec stratification sociale + acceptation des inégalités + travail, famille, école, économie + politique et conflits sociaux + courants politique, individualisme + culture

1. Enjeux du sujet

Une question classique de sociologie qui traverse de nombreux thèmes. Liens entre mobilité sociale et…                                                                                 • Stratification sociale : Lien le plus fort. Toute mobilité sociale est un déplacement dans la stratification. On peut donc considérer l’étude de la MS comme un sous-ensemble du thème plus large des travaux sur la stratification sociale.                • Acceptation des inégalités : le fait de croire à la MS est essentielle dans une société méritocratique avec le thème de la justice sociale. C’est pourquoi les échecs de la MS qui témoignent d’une « société bloquée » sont mal acceptés.                         • Travail, famille, école, économie … c’est la question des causes de la MS.         • Politique/conflits sociaux : la métaphore de « l’ascenseur social » s’est imposé depuis les années 2000 ; Chirac remportait les présidentielles en 1995 sur le thème de la « fracture sociale » ; de nombreux conflits et manifestations récentes peuvent être analysés à l’aide du thème MS.                                                        • Courant politique, individualisme : MS valorisé par les libéraux car associé au mérite, à la liberté de changer de position sociale en fonction des besoin de l’économie, des talents individuels, etc. La reproduction sociale étant vue comme une situation inefficace sur le plan économique (rente, héritage…). Tandis que les communistes y voyaient au contraire un obstacle à l’unité de la classe ouvrière et que les conservateurs vantaient l’enracinement, l’appartenance à un groupe.                        • Culture : la littérature classique tout comme le cinéma abonde d’exemples de MS, d’ascensions sociales ou au contraire de déchéances sociales: Cette mobilité est notamment représentée dans les livres ou dans les films

        II- mesurer la mobilité sociale

1) Les grandes méthodes de mesure

• Approche objective ou quantitative: on fait des statistiques et des recensements sur un grand nombre d’individus en utilisant généralement le système des PCS. La plus connue et utilisée de ces enquêtes est l’enquête FQP (INSEE), qui donne les tables de mobilité.                                                                         • Approche subjective ou qualitative: se développe beaucoup depuis quelques années. Ces travaux insistent sur la perception des inégalités, sur le détail des parcours des individus (en le replaçant dans le contexte socio-économique). On parle aussi d’approche biographique. On procède surtout par entretien, et l’on suit parfois les mêmes individus sur plusieurs années (voire décennies) : c’est l’approche longitudinale.

Les deux approches se complètent

Comparatif des deux méthodes:

• L’approche quantitative est indispensable car elle permet d’avoir une vision globale et chiffrée du phénomène de MS, de reproduction sociale et de déclassement. Cependant, elle est limitée par la nature même des tables de mobilité (système des PCS) et peuvent donc être parfois grossières.                                                                 -Exemple 1 : un instituteur fils d’instituteur peut se vivre en déclassement car il est moins bien reconnu socialement (prestige) et les conditions de travail sont plus difficiles que son père. A l’inverse, un agriculteur fils d’agriculteur peut estimer être en ascension sociale car les conditions d’hygiène et de travail dans les fermes se sont beaucoup améliorées.                                                                                 -Exemple 2 : un petit commerçant fils d’ouvrier peut vivre comme une ascension sociale le fait d’être « son propre patron ».                                                 -Exemple 3 : un cadre fils de cadre peut se vivre en déclassement car estimer que son père est parti de plus loin et a connu une meilleure progression dans sa carrière.

• Seule une approche qualitative permet de mesurer le sentiment de MS, l’expérience vécue des individus. Les individus ne comparent pas seulement les positions mais aussi leur trajectoire, leur vie amoureuse, etc. Ils peuvent alors surestimer ou sous-estimer leur MS en fonction de leur situation personnelle.                          -Exemple 1: les divorcés ont plus tendance à sous-estimer leur réussite sociale en raison de leur échec sur le plan conjugal qui est comparée à un échec social.

 • Les statistiques globales ne disent pas tout et il faut compléter les approches objectives par des approches qualitatives. Cependant les approches qualitatives ne peuvent se suffire à elles-mêmes en raison de la difficulté à tirer des conclusions globales et de l’interprétation délicate des propos de chaque individu (un sociologue ne doit pas prendre au pied de la lettre tout ce que dit un individu).

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