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La définition de la beauté selon Baudelaire

Dissertation : La définition de la beauté selon Baudelaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Mai 2020  •  Dissertation  •  1 393 Mots (6 Pages)  •  6 145 Vues

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Dissertation explicative sur Les Fleurs du mal (1857) de Charles Baudelaire

Alors que la littérature de l’époque utilisait le langage pour portraire fidèlement la société, le symbolisme, cet art de l’impression et de la sensation, par la seule magie de ses mots, transforme cette réalité et attribue à la banalité un intérêt d’analyse et de poésie. L’un des pionniers de ce courant poétique est Charles Baudelaire (1821-1867). Écrivain novateur et anticonformiste, Baudelaire met sur papier son unique vision du monde, tout aussi troublante que charmeuse, violente qu’enchanteresse. Il va ainsi publier, en 1857, Les Fleurs du mal, ce monument littéraire qui va ébranler la définition classique de ce qu’est la beauté. En tenant compte de 5 poèmes tirés de ce recueil, nous verrons dans un premier temps comment la beauté se dégage en rejoignant le spleen et l’idéal et, dans un deuxième temps, comment elle est présente dans les réalités les plus banales qui existent dans Les Tableaux parisiens.[1]

Premièrement, Baudelaire avait la volonté de la transcendance et d’élévation au-dessus de sa condition de mortel. Seule la synesthésie de tous ses sens pouvait lui donner accès à un au-delà invisible et indéfinissable, appelé l’Idéal.[2] Mais à chaque fois qu’il pense atteindre cet idéal, le monde réel s’agrippe à ses chevilles, l’empêchant de prendre son envol, et le plongeant dans une souffrance rédemptrice, un enlisement de l’esprit et un sentiment d’usure; le spleen. Dans cette section du recueil, Spleen et Idéal, Baudelaire laisse naître une beauté placide en rapprochant notamment ces opposés contradictoires.

Dans un de ces poèmes, Une charogne, le poète dresse un portrait ironique de la vie et de la mort en prenant comme point d’appui une charogne en putréfaction.[3] Dans sa méditation artistique, Baudelaire décrit cette dépouille en l’embellissant : « Et le ciel regardait la carcasse superbe – Comme une fleur s’épanouir » La personnification de la Nature donne un effet d’animation des éléments naturels dans le texte, qui attribuent à cette charogne une beauté insoupçonnée, et qui révèlent une coexistence entre la pourriture et l’idéal (le soleil, signe de vie dans ce cas).[4] 

Ce même lien existe dans le poème À une mendiante rousse, un éloge paradoxal d’une mendiante et prostituée de bas étage qui attire l’attention de l’écrivain. Il fait subir à cette mendiante rousse (la rousseur était mal vue à l’époque), pauvre et aux habitudes triviales, une métamorphose complète à travers le poème[5], où cette prostituée s’élève au rang de reine, ornée de bijoux rares, pour qu’ensuite la fantaisie de celui-ci s’efface et retourne brutalement à la triste réalité de cette femme; « Va donc ! sans autre ornement – Parfum, perles, diamant – Que ta maigre nudité – Ô ma beauté ». Ici, Baudelaire compare deux champs lexicaux paradoxaux : celui de la grandiosité et de la finesse; « parfum », « perles », « diamant », qui décrivent la femme métamorphosée, et celui de la pauvreté; « maigre nudité ». Il est clair qu’il préfère largement la rousse sous son état piteux et misérable que sous les pluies de bijoux. La comparaison des deux contraires ressort une beauté unique issue de la relation intime entre la pauvreté et la nudité. Pour le poète, cette femme est belle parce qu’elle est presque nue et pauvre.

Le poète dégage aussi une beauté qui naît de l’inaccessible. Dans un autre poème, À une passante, l’auteur s’adresse à une femme qui porte en elle des choses qui ne relèvent pas que de sa personne.[6] Elle donne cette image de femme inaccessible et intangible : « Ailleurs, bien loin d’ici! Trop tard ! jamais peut-être ». Cette gradation démontre l’impossibilité absolue pour Baudelaire de rencontrer cette femme et fait ressortir clairement son spleen habituel. La beauté de cette passante réside dans l’incapacité de Baudelaire à accéder à cette femme[7]

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