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La Mise En Abyme

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Par   •  24 Mars 2013  •  1 524 Mots (7 Pages)  •  2 863 Vues

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Introduction

Le théâtre est un genre majeur de la littérature. Il est généralement écrit dans le but d'être joué et met en scène différents personnages au sein d'une intrigue principale qui mène l'action. Ce genre a pris de nombreuses formes, du théâtre antique au drame moderne, en passant par le théâtre classique ou encore le drame romantique, traversant toutes les époques et tous les courants. Même s'il est traité dans un grand nombre de registres, il est caractérisé par le fait qu'il crée presque toujours l'illusion. Cette illusion transporte le spectateur dans des univers variés, grandioses ou sordides ; avec ses artifices matériels et ses conventions, le théâtre semble nous écarter du réel et de la vérité. De plus, les dramaturges expriment au théâtre leur conception du monde. De cette conception peuvent parvenir un certain nombre de vérités sociales, psychologiques, ou encore philosophiques. Cependant, l'illusion créée par le théâtre éloigne-t-elle le spectateur de la vérité ou lui permet-elle de s'en rapprocher ?

Nous verrons tout d'abord en quoi le théâtre est un art de l’artifice et de l’illusion qui éloigne le spectateur de la vérité. Puis dans un second temps, nous dirons pourquoi le théâtre peut aussi se révéler comme un art de l’authenticité et du vrai.

Développement

Le théâtre est essentiellement une représentation. Or « représenter » signifie « remplacer », « figurer ». Le verbe implique la notion d'illusion. Ainsi rien n'est vrai au théâtre. Tout ce qui fait la réalité de la vie : le lieu, l'espace et le temps, mais aussi la parole, est transformé.

Tout d’abord, sur scène, le lieu n'est pas le lieu mais plutôt un univers de carton.

En effet, au théâtre, le lieu est illusion : le spectateur admet que la scène représente un lieu réel en réalité factice et que cette petite scène peut représente une forêt comme dans le deuxième acte de Dom Juan. Victor Hugo explique très concrètement que « Le théâtre n'est pas le pays du réel » en effet, tous les décors sont en carton. Ainsi, dans La Comédie du langage, de Jean Tardieu, une branche d'arbre en fleur donne l'illusion d'un « beau soir de printemps ». Les épées ne tuent pas, le sang n'est que de la peinture rouge et le poison ne tue pas vraiment Hernani, Doña Sol et le vieux Ruy Gomes… Comble de l'illusion : dans certaines pièces l'illusion spatiale se complique ; par un effet de mise en abyme, la pièce représente une pièce dans la pièce. Dans L'Illusion comique, de Corneille, les personnages jouent le rôle d'acteurs jouant une pièce : le lieu est doublement factice… (Vous pouvez aussi utiliser les exemples du corpus.)

D’autre part, le temps n'est pas le temps. Tout est disproportionné ; le lever et le baisser de rideau, les jeux d'éclairage sont autant de signes conventionnels qui marquent les limites du spectacle et coupent le théâtre du réel. Le temps lui aussi est illusion : le spectateur admet que deux heures de spectacle équivalent à une journée réelle, voire à plus de dix ans dans Cyrano de Bergerac… Le temps du spectacle raccourcit étrangement le temps de la fiction et l'auteur, pour faire admettre cette étrange égalité (24 heures ou 10 ans = 2 heures) et créer l'illusion, recourt à des moyens artificiels.

De plus, l’action est recomposée et souvent invraisemblable. En recomposant le temps, en laissant des trous temporels dans le texte théâtral, en admettant des vides ou des ruptures, l'auteur résume certains évènements en quelques répliques seulement. Les entractes compactent le temps, le font défiler plus vite comme on le voit dans Ruy Blas où il se passe des mois entre le premier et le deuxième acte puisque le valet a eu le temps de devenir Premier ministre… L'action elle-même présente souvent de multiples invraisemblances. Les rebondissements se multiplient : Beaumarchais donne un sous-titre ¬significatif à son œuvre le Mariage de Figaro, comme pour présenter la situation au spectateur : « La folle journée »… La limitation de l'action de la tragédie (24 heures dans la tragédie classique) amène à une concentration des rebondissements, ce qui est bien rare dans la réalité. Par exemple, dans Phèdre, on a un aveu, une malédiction, des mensonges, un suicide… Peut-on parler de « vérité » quand intervient sur scène le surnaturel ? Après qu'un spectre lui soit apparu, c'est une statue de pierre animée qui provoque la mort de Dom Juan… Et pourtant, pendant le spectacle, le public, pris dans le temps de la représentation, « victime » consentante de l'illusion créée par ces artifices, adhère à ces invraisemblances.

Enfin,

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