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La Loi à Athène

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Par   •  29 Janvier 2014  •  2 357 Mots (10 Pages)  •  1 538 Vues

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« La participation commune à un système de gouvernement » : Telle est la pensée politique grecque qui manifeste un intérêt particulier sur la réflexion des systèmes politiques. De cette réflexion naît la notion de « Constitution » sous le terme de « Politéia ». On assiste à la classification de tous les types politiques ; parmi eux la démocratie se distingue, qualifiée de « Gouvernement du peuple par le peuple » ou de « Gouvernement du plus grand nombre » par Hérodote. Il préfère le gouvernement du nombre appelé « Isonomie » qui permet l’égalité de l’accès au droit, car le peuple occupe à la fois la place du gouvernement et la place de citoyen.  À Athènes un ensemble de réformes amorce un processus débouchant au Vème siècle sur l'apparition d'un régime politique inédit : une sorte de démocratie pour les hommes libres, mais avec la continuation de l'esclavage. Le philosophe Jacques Rancière estime que :«  La démocratie est née historiquement comme une limite mise au pouvoir de la propriété. C’est le sens des grandes réformes qui ont institué la démocratie dans la Grèce antique : la réforme de Clisthène qui, au VIe siècle av. J.-C., a institué la communauté politique sur la base d’une redistribution territoriale abstraite qui cassait le pouvoir local des riches propriétaires ; la réforme de Solon interdisant l’esclavage pour dettes ». Le régime démocratique est bien né dans le monde grec mais ce n’est pas une invention de la cité d’Athènes, d’autres cités grecques se sont organisées selon ce modèle comme la cité de Chios en Ionie dès la première moitié du VIème siècle avant notre ère. Athènes à l’époque classique constitue la plus importante des cités grecques et domine l’ensemble du monde grec jusqu’en 338 avant notre ère avec la défaite de Chéronée. Le Vème siècle avant notre ère est l’apogée de la démocratie athénienne. C’est l’époque à laquelle la cité va essayer d’exporter ce modèle politique aux autres cités l’entourant. D’un point de vue politico-juridique, l’apport majeur de la démocratie c’est l’invention de la souveraineté populaire, base de tous les régimes démocratiques. L’isonomie est l’égalité devant la loi mais plus généralement l’égalité dans l’accès des charges publiques. Comment fonctionne la démocratie athénienne et qui y participe ? Tout d’abord nous nous intéresserons au peuple souverain et citoyen(I) puis nous verrons les institutions politiques établies dans le système démocratique athénien(II).

I / La qualité de citoyen.

Dans un premier temps nous étudierons l’acquisition de la citoyenneté (1) puis nous terminerons par la perte de cette citoyenneté convoitée (2).

1/ La reconnaissance du peuple souverain.

La démocratie Athénienne repose sur le pouvoir des citoyens. Aristote écrit que « l’on définit le citoyen comme celui qui est né de deux parents citoyens et non d’un seul. Mais on peut même remonter jusqu’à deux ou trois aïeuls voir plus ». Cependant ce n’est pas suffisant, il faudrait ajouter la participation à la vie politique dans les critères de citoyenneté. Rappelons au passage qu’Aristote n’est pas un citoyen athénien. Il ne suffit pas de naître à Athènes pour être citoyen athénien. Les femmes sont quant à elles exclues de la vie politique et sont limitées juridiquement. De plus, les fils de citoyens n’acquièrent leurs pouvoirs politiques qu’à partir d’un certain âge et sous certaines conditions. Jusqu'en 451, pour être citoyen athénien, il faut être un homme né de père athénien, et avoir suivi l'éphébie (une formation militaire et civique) de 18 à 20 ans, c'est-à-dire être capable de défendre la cité. Ce système présente des défauts qui peut être sclérosant car ce sont toujours les mêmes familles qui se reproduisent.

En 451 av. J.-C., Périclès modifie la loi et accorde la citoyenneté à la seule condition : d'avoir un père citoyen et une mère fille de citoyen, en vue de limiter l'essor du nombre de citoyens dû à des mariages mixtes (un citoyen et un métèque, ou encore un citoyen et une esclave).La démocratie Athénienne est très éloignée des démocraties actuelles : en effet, les esclaves étaient considérés comme des biens, les femmes comme des mineurs. Quant aux métèques (les étrangers à la cité, à différencier des barbares, les non grecs), s'ils pouvaient à titre exceptionnel avoir droit à la citoyenneté Athénienne, en remerciements pour services rendus, une telle décision ne pouvait être prise qu'à la suite d'un vote de l'Ecclésia réunissant 6000 citoyens. Ils étaient donc de fait exclus de la citoyenneté Athénienne.Au final, les citoyens forment une classe limitée : pour être citoyen, il faut avoir plus de 20 ans, être un homme, ne pas être métèque, ni esclave. Au final, seules 21 000 personnes sont citoyens sur un total d'environ 500 000 habitants, soit une personne sur 25…

2 / La préservation de la souveraineté du peuple.

Pour préserver le peuple contre lui-même et donc des excès, il faut écarter tout citoyen qui représente un danger pour la démocratie. Le peuple va se protéger de lui-même ce qui constitue un contre poids majeur à l’isonomie. On va alors trouver trois procédures particulières.

Tout d’abord, l’Ostracisme. C’est une procédure propre à la démocratie athénienne qui permet d’exiler pour 10 ans un citoyen sans confiscation des biens. La personne pourra renter à Athènes sans être inquiétée. Ce terme vient de ‘ostracon’ qui signifie un petit tesson de terre cuite sur lequel ont inscrit une personne suspecte, puis un vote a lieu à bulletin secret. Clisthène serait le créateur de ce système dans le but de protéger le régime démocratique contre une éventuelle tyrannie. Tous les ans, l’ecclésia se prononce sur l’opportunité ou non de bannir quelqu’un. Lors de ce vote, les citoyens inscrivent le nom de la personne considérée comme dangereuse. En réalité, les ostracisés sont des hommes politiques de premier plan tels qu’Aristide en 482 avant notre ère car il a osé critiquer un projet d’équipement militaire ; le peuple mécontent, a décidé de son sort. Cette procédure est une arme politique entre les mains de grandes familles soutenues par un certain nombre de fidèles et dirigée contre d’autres membres de grandes familles.

Dans un second temps, la ‘graphê parano môn’. C’est une sorte de contrôle de constitutionnalité des lois. Le terme « graphê » c’est une action au

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