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LE THEATRE

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Par   •  8 Mars 2012  •  1 433 Mots (6 Pages)  •  1 070 Vues

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Le théâtre est-il selon vous une bonne tribune pour défendre ses idées ?

Traditionnellement, et étymologiquement, le théâtre est associé au spectacle, divertissant de préférence car tellement artificiel (saucissonné en actes, scène, avec des personnages parfois « boursouflés » comme le dit JJ Rousseau) qu’il renvoie à de la superficialité et de la technique plus qu’à de la réflexion et de la philosophie en tout cas. Penser le théâtre comme un lieu de divertissement strict relève cependant du contresens historique et littéraire ; de tous temps, le théâtre peut se faire tribune, aborder des thèmes polémiques ou proposer une réflexion, implicite ou explicite sur la société et l’humain, certains auteurs portant même haut cette notion de « théâtre d’idées », tel Beaumarchais, donné ici en corpus.

La question est de savoir d’abord dans quels cas le théâtre peut être le support d’une idée voire d’un idéal, puis de savoir jusqu’où il se révèle efficace ; enfin on verra que le théâtre n’est évidemment pas l’unique tribune possible pour nos écrivains.

Le théâtre contrairement au stéréotype qui voudrait que ce ne soit qu’un lieu de masques et jeux de scène, se révèle souvent une tribune subtile et marquante pour faire passer des idées voire pour alimenter la polémique.

Le théâtre peut devenir une tribune, assumée, revendiquée par un auteur engagé et polémique. Ainsi dans le théâtre contemporain, les dramaturges européens utilisent-ils le théâtre comme lieu d’expression politique, comme Bertholt Brecht en Allemagne dont le théâtre même lorsqu’il réécrit des mythes grecs, est à lire comme un coup de poing politique et idéologique. Lire l’Antigone de Brecht, ou son Irrésistible ascension de Arturo Ui, c’est évidemment lire l’appel à la résistance anti-nazie, et prendre avec les mots, les armes. Bertold Brecht est connu pour être une des consciences de l’Allemagne des années 50 et pour ses prises de position tranchées. Son moyen d’expression favori est sans conteste, le théâtre.

Bien sûr tous les dramaturges ne sont pas aussi explicitement engagés que Bertholt Brecht ; certains auteurs sont à lire entre les lignes. Beaumarchais, que nous trouvons dans notre corpus, ou encore Marivaux, tous deux auteurs des Lumières en France, proposent des scènes de marivaudage, de badinerie ou de fanfaronnade divertissantes ; pour autant, leur discours implicite n’est pas neutre. Marceline et Figaro chez Beaumarchais sont, pour le lecteur apte à lire entre les lignes, les porte-voix d’une volonté de changement dans le peuple par opposition une noblesse sclérosée, incarnée par le comte Almaviva… bref, on n’est pas loin de la Révolution Française.

Le théâtre a pour lui des moyens idéaux pour convaincre ou persuader ; il dit en même temps qu’il montre sur scène, il permet dans le cadre des dialogues des échanges vifs et polémiques. Certains auteurs ne s’en sont pas privés, et ont même fait du théâtre un terrain privilégié pour le débat et les combats d’idées. Pas étonnant dans ce cas qu’Albert Camus, écrivain et philosophe engagée, ait consacré une bonne part de sa production au théâtre avec des pièces aussi célèbres que Caligula ou les Justes.

Le théâtre cependant ne peut être réduit à sa dimension politique. Il demeure avant tout un art de la scène, visuel et spectaculaire et ce sont ses caractéristiques mêmes qui l’empêchent de se mettre au seul service de la politique ou la polémique. Une œuvre d’art reste une œuvre d’art.

Le théâtre n’a pas qu’une dimension politique. Il est un divertissement, visant au plaisir du spectacteur voire à son éducation morale. Le théâtre grec ancien, de Sophocle ou Euripide, n’a pas de réelle prétention politique. Voir Œdipe-Roi de Sophocle dans le seul but d’y lire une méditation sur la notion de pouvoir serait un contresens. Cela reste avant tout une tragédie, représentée dans l’espoir de déclencher chez le spectateur le processus de catharsis. De même, on pourra toujours voir dans la Cantatrice chauve de Ionesco un constat glaçant de l’état des relations humaines, au point mort, mais ce serait alors passer à côté de la fantaisie, de l’absurde de la pièce, et se priver du rire comique que veut susciter cette bande de personnages improbable.

Même, la technique attachée à l’art dramatique vient limiter et contrebalancer le discours polémique ou politique contenu dans certaines pièces. Une pièce, toute

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