L'argumentation directe

Sujet 2 : Argumentation directe

Sthendal, romancier du XIX°ème siècle, nous affirme par cette phrase : " Un roman est un miroir qui se promène sur une grande route", sa vision du roman réaliste, qui pour lui reflète seulement la réalité, que, nombreux ne voient pas de cette manière et accusent donc l’écrivain sans se remettre en question. Cette rapide critique des lecteurs nous amène donc à se demander si le roman reflète réellement la réalité. A l’aide du roman Le Père Goriot d’Honoré de Balzac, nous essaierons de démontrer en deux parties distinguées que le roman est un reflet de la réalité mais cependant, que cette réalité a des limites, qu’en fin de compte le roman s’avère être une alliance entre la fiction et la réalité.

Le réalisme est un courant qui cherche à décrire le monde et les hommes tels qu'ils sont, de manière objective et sans illusion, et non tels que l'imagination peut les idéaliser. Cela implique un regard sur la société, en l’occurrence la société du XIXème siècle. L’œuvre de Balzac, est ancrée dans l’histoire du XIXème siècle, période de changements (début de la démocratie où les bourgeois dominent la société). L’histoire du roman se déroule sous la Restauration(1814-1830), période où  l’empire s’écroule et les Bourbons reprennent le pouvoir. Le retour des Bourbons au pouvoir marque la restauration

de la monarchie , période où les bourgeois  s’imposent face à la noblesse, pourtant si puissante à l’époque de l’ancien régime. Les personnages les plus riches sont les bourgeois : Madame de Bauséant, Madame Nuncigen. Les anciens nobles, eux sont les plus pauvres, la famille d’Eugène de Rastignac, ancienne famille noble se retrouve ruinée et peine à trouver 1200 francs. Le Père Goriot, est un roman de l’ordre du réalisme, la longue description de la pension Vauquer par le narrateur semble souhaiter montrer au lecteur la réalité et la banalité quotidienne : « Là, les pavés sont secs, les ruisseaux n’ont ni d’eau ni boue, le bruit d’une voiture y devient un évènement, les maisons y sont mornes, […] rien n’est plus triste à voir que ce salon meublé de fauteuils et de chaises en étoffe de crin ». La description très précise des personnages ramène également à penser que Le Père Goriot décrit le réel. En effet la physionomie des personnages, les détails vestimentaires, leur façon de parler reflètent leurs milieux sociaux, leurs caractères. Le Père Goriot est un roman qui témoigne de la société. Rastignac, jeune provinciale qui vient de débarquer à Paris, que l’on pense être issu d’une famille pauvre, est en fait un noble, cela reflète son ambition de réussir et de faire partie de la haute société Parisienne, rêve de tous les jeunes qui décident de conquérir Paris. Le narrateur dit même que Eugène de Rastignac est « la sonde jetée dans l’océan qu’est Paris ».

Honoré de Balzac a cependant, voulu dramatiser l’histoire. En faisant cela, l’auteur prend ses distances vis-à-vis du romantisme. Balzac sublime la vie humaine, en utilisant le romantisme. Dans le début du roman il semble nier tout effet d’exagération en décrivant les lieux et les pension Vauquer. Pourtant, l’auteur amplifie les sentiments, cela déforme le réel : le père Goriot « que son sentiment irréfléchi élevait jusqu’au sublime de la nature canine » est « le Christ de la Paternité ». On peut comprendre que l’auteur ajoute du romantisme à son récit, Balzac écrit dans les années 1830, période où Victor Hugo, grand adepte du romantisme, écrit la plupart de ses drames. L’auteur effectue des oxymores, mêlant le sublime au grotesque, étant pour Victor Hugo une des caractéristiques majeures de la littératures romantique : « L’horrible et majestueux spectacle ». Une atmosphère fantastique tourne autour du livre. Le passé et les activités nocturnes de Vautrin le font passer pour un être surnaturel : « Ce démon prit dans sa poche un portefeuille ». Il est décrit comme démon car il veut conclure un pacte dangereux pour Rastignac : La réussite sociale en se dévouant à Vautrin.

...