L'après-midi Couleur De Miel Et Fin D'automne
Recherche de Documents : L'après-midi Couleur De Miel Et Fin D'automne. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar JonKarla • 29 Mai 2013 • 640 Mots (3 Pages) • 876 Vues
L’après-midi couleur de miel et fin d’automne
Dorlote mon amour à l’heure du couchant
Que la Parque mauvaise à lui seul abandonne
Derrière la forêt le Soleil qui descend
Couvre de sa rougeur le mont qu’il illumine
Et crève brusquement comme une outre de sang.
Une senteur d’amande et de chaude praline
Monte de l’herbe humide et des chaumes coupés ;
Mon âme, ne sois plus le pré où il bruine.
Par les champs dépouillés et de brumes crêpés
Le long cri pluvieux d’un train vers l’aventure
De tristesse un peu plus me laisse enveloppé.
Ma tendre rêverie épouse la nature
Sous la caresse d’or de ce jour automnal
Qui vient lui conférer sa grave ligne pure.
Va, mon sage Regret, vers le soir amical
En respirer l’odeur d’amande et de praline,
Souvenir adouci du riche été floral.
Mais si tu vois, là-bas, sur la haute colline
Le Soleil résigné qui rougeoie et descend,
Sache que c’est mon cœur qui d’amour s’illumine
Et crève brusquement comme une outre de sang.
(Dominantes, 1933)
Le thème choisi par René Chopin est « le coucher du soleil en montagne », lors la nature et le paysage ont un rôle important dans un poème très soigné du point de vue du style. L’auteur suit le gout des parnassiens en cultivant le style au détriment de l’inspiration, et en recherchant le seul but de la beauté, de l’art pour l’art ; ni le moi ni les sentiments ne sont présentes, comme chez les romantiques.
Le poème est composé de sept tercets d’alexandrins en terza rima aba, bcb, cdc, etc. Peut-être l’auteur s’inspire du Dante ou du maître du Parnasse Théophile Gautier, qui dans « Le triomphe de Pétrarque » (1836), crée une fantaisie de 50 tercets.
L’exotisme commun aux parnassiens est présent dans le poème sous la forme de rêverie (« Ma tendre rêverie épouse la nature » du début de la 5ème strophe). L’atmosphère est de profonde tristesse (« Le long cri pluvieux d’un train vers l’aventure / De tristesse un peu plus me laisse enveloppé »).
La vision du coucher du soleil plonge l’auteur dans la rêverie à travers le temps (1ère strophe), la couleur (2ème strophe), l’odeur (3ème strophe) et l’ouïe (4ème strophe). L’image évoquée est ainsi celle d’un être solitaire et triste. Plus tard et dans la 5ème strophe arrivera la communion avec la nature automnale (« ma tendre rêverie épouse la nature / Sous la caresse d’or de ce jour automnal » »). Dans
...