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L'Ecole des femmes, Acte II scène 5 - Molière

Commentaire de texte : L'Ecole des femmes, Acte II scène 5 - Molière. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Octobre 2016  •  Commentaire de texte  •  703 Mots (3 Pages)  •  19 030 Vues

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L’Ecole des femmes, Acte II, scène 5

Sur quoi repose le comique de la scène ?

Le comique de la scène repose sur un quiproquo plutôt savoureux. Il naît à partir de la confusion du sujet : Arnolphe craint qu’Agnès n’ait perdu son hymen alors qu’Agnès est confuse d’avoir cédé son « ruban ». Les deux substantifs sont masculins d’où l’utilisation de l’article défini « Le » (v.571) lors de la stichomythie et la naissance du quiproquo puisque le terme est suffisamment vague pour convenir aux sujets des deux protagonistes.

Cependant la confusion est préparée dès le début de la scène. En effet, à la question initiale d’Arnolphe, la jeune fille répond avec, dans sa réplique (v. 559-564), un champ lexical de l’amour : « il m’aimait d’une amour » (v. 559), « des mots les plus gentils du monde » (v.560), renforcé par des termes à connotation sexuelle : « la douceur me chatouille » (v. 563), « je suis toute émue » (v. 564). Ce champ lexical se poursuit dans la seconde réplique d’Agnès aux vers 569 et 570. Ces deux réponses d’Agnès déclenchent inévitablement les soupçons et les craintes du barbon quant à la virginité de la jeune fille tant il craint d’être cocu.

La stichomythie du vers 572 – s’il elle accélère particulièrement la scène, lui donnant un air enlevé – construit véritablement le quiproquo. Certes on y trouve le « Le » qui le fait naître mais surtout les interruptions perpétuelles d’Arnolphe empêchent Agnès de poursuivre et de révéler ce qu’Horace lui a pris.

En outre la pression qu’exerce le barbon sur la jeune fille ainsi que son innocence lui font croire que son don est particulièrement grave si bien qu’elle recule d’elle-même son aveu, « vous vous fâcherez peut-être contre moi » (v. 573). A quatre reprises elle s’interrompt : « si fait », « Jurez donc votre foi » (v. 573), « vous serez en colère » (v. 575), « si » (v. 576). Ces reculades successives ne font qu’accroître la crainte d’Arnolphe jusqu’à l’aveu final au vers 577 « Il m’a pris le ruban » qui clôt le quiproquo.

Le malentendu ne se contente pas d’être comique, il va laisser des traces chez nos deux personnages.

Avant tout, le spectateur va y prendre un grand plaisir, mais différemment en fonction de sa connaissance – ou pas – de L’Ecole des femmes. Ainsi, s’il découvre la pièce, il se trouve lui-même suspendu à la parole d’Agnès pour découvrir ce qu’Horace a pris à Agnès et découvrir avec amusement que les craintes d’Arnolphe étaient infondées. S’il connaît la pièce, il savourera la douleur du barbon qui n’en peut plus d’attendre la réponse d’Agnès.

Grâce à ce quiproquo, Arnolphe va découvrir les affres de la jalousie. Ses apartés montrent au spectateur sa souffrance (v. 565-566 et v. 577) ; le champ lexical de la douleur y est prépondérant : « fâcheux », « fatal » (v. 565), « souffre », « le mal » (v. 566), « je souffre en damné » (v. 577). Cependant devant les reculades d’Agnès, sa colère naît : la multiplication des « non » (sept fois) tend à le montrer, surtout son accumulation au vers 576. De même la variation de « Mon Dieu » à « Diantre » (v. 576) prouve que le barbon a perdu son calme.

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