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L’école des femmes – Molière , Acte II scène 5

Commentaire de texte : L’école des femmes – Molière , Acte II scène 5. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Janvier 2022  •  Commentaire de texte  •  1 344 Mots (6 Pages)  •  729 Vues

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Commentaire rédigé – l’école des femmes – Molière , Acte II scène 5

Du début de la scène à « n’ait poussé les affaires »

L’école des femmes, pièce de théâtre de Molière, a été créée en 1662 au théâtre du Palais-Royal. C’est ce que l’on a appelé par la suite une « grande comédie », pour la différencier des farces et comédies-ballets dans lesquelles s’est également illustré Molière. Cinq actes, des alexandrins, une unité d’action, une réflexion sociale et morale : voilà les ingrédients de la grande comédie. Malgré quelques critiques, le succès fut immédiat : la pièce a plu pour son actualité aussi bien que pour son caractère comique : Arnolphe, barbon jaloux, obsédé par le cocuage, veut à toute force « épouser une sotte pour n’être point sot ». Dans ce passage, il pense – à juste titre d’ailleurs – que sa pupille Agnès, qu’il compte épouser, a laissé entrer chez lui un jeune homme. En quoi cette scène est-elle comique ? Nous étudierons tout d’abord le comique (de situation et de caractère) lié au personnage d’Arnolphe. Nous verrons ensuite en quoi Agnès provoque, elle aussi, le rire. Enfin, nous tenterons de mettre en évidence la parodie de discours précieux dans cette scène.

Arnolphe est un personnage comique, qui peut faire rire tout d’abord par le contraste entre sa douceur feinte et son agressivité bien réelle. En effet, au début de la scène, le vieil homme avance prudemment, il alterne les questions badines et des questions très générales menant au sujet qui l’obsède :

« Quelle nouvelle ? » v460

« N’a-t-il pas fait de pluie ? »v463

« qu’avez-vous fait encore ? »v465

Il semble très bienveillant , très calme. Mais à la fin du passage, nous le voyons exploser, contre la vieille messagère :

« Ah suppôt de Satan, exécrable damnée. »v510

« Ah maudite sorcière, empoisonneuse d’âmes,

Puisse l’enfer payer tes charitables trames. »v535-536

Les insultes ci-dessus, en aparté, montrent combien il est difficile pour Arnolphe de contenir sa violence, et ce contraste produit un effet comique.

Mais Arnolphe n’est pas qu’un personnage agressif et violent ; c’est aussi un homme terrifié à l’idée d’être cocu. Son angoisse excessive, donc risible, se lit dans le volume de paroles : la taille des répliques, de plus en plus courtes, indique l’impatience d’Arnolphe ; il a besoin de savoir s’il est trompé, il ne peut plus attendre : la réplique 17 s’étend sur 4 vers, la réplique 19 n’occupe qu’ un vers :

« peut-être ; mais enfin contez moi cette histoire »

Et la réplique 21, deux syllabes :

« fort bien ».

On voit que la tension monte : Arnolphe est sur des charbons ardents, et cela accentue l’effet comique.

Enfin, le troisième élément comique concernant Arnolphe est lié à la situation dans laquelle il est placé. Au début du passage, on peut remarquer l’opposition entre les questions d’Arnolphe et les réponses d’Agnès : les questions, bien que générales, renvoient dans la tête d’Arnolphe à quelque chose de très précis (Agnès a-t-elle reçu quelqu’un ?), et les réponses de la jeune fille sont très enfantines (le petit chat est mort). De même, quand Arnolphe lui demande ce qu’elle a fait, elle répond « des chemises ». On retrouve le même contraste comique entre les questions orientées d’Arnolphe et la candeur des réponses d’Agnès.

Arnolphe est donc un personnage comique, placé dans une situation insupportable pour lui. Mais le personnage d’Agnès prête aussi à rire par sa naïveté.

Cette naïveté est visible tout d’abord dans le langage : la pupille d’Arnolphe n’a pas de conversation, comme le montrent les répétitions du début du passage

« la promenade est belle/fort belle »v459-460

Le beau jour !/ fort beau »v460

De plus, Agnès ne maîtrise pas le sens figuré des mots, elle ne comprend que le sens propre. Par exemple, lorsqu’elle dit « ne gagez pas, vous perdriez vraiment » , elle confond le sens propre de « gager » (parier quelque chose – argent, objet…) et son sens figuré : « être certain de … ». Arnolphe n’a pas voulu dire qu’il voulait parier quelque chose, mais qu’il était sûr qu’elle n’avait reçu personne. De même, lorsque la vieille évoque la « blessure

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