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Jean Genet. Les Bonnes

Fiche de lecture : Jean Genet. Les Bonnes. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Décembre 2014  •  Fiche de lecture  •  661 Mots (3 Pages)  •  1 852 Vues

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x Le 20e siècle est un siècle tumultueux marqué par deux guerres mondiales, par l'expérience des totalitarismes fascistes et communistes et par une décolonisation difficile. Le surréalisme, l’absurde, puis le nouveau roman sont des mouvements littéraires qui s’imposent.

Jean Genet, écrivain, poète et auteur dramatique français, publie en 1947 Les Bonnes. C’est une pièce de théâtre tragique et violente, inspirée d’un fait-divers (L’affaire Papin) même si l'auteur a nié cette inspiration. Genet dénonce dans cette pièce du théâtre de l’absurde la condition des domestiques et défend les opprimés : deux domestiques, des sœurs, se révoltent contre leur condition, et projettent d’assassiner leur maîtresse. Dans cet extrait, qui figure dans l’exposition, les sœurs mettent en scène la mort de Madame par une mise en abîme.

Nous nous demanderons de quelle manière le rapport dominant/dominé existant est mis en valeur grâce à l’illusion théâtrale.

Dans un premier temps, nous étudierons le jeu théâtral qui récupère le thème traditionnel de la relation maitre/valet, puis l’apparition d’un rituel tragique.

Cette pièce récupère les relations traditionnelles maitre/valet, le principe de vouvoiement et de tutoiement renvoie à une situation hiérarchisée. On constate une représentation antithétique de deux univers, soulignée par la réplique de Solange « vous avez vos fleurs, j’ai mon évier » (l. 27); celui de Madame contenant luxe et beauté : « poudres », « rouges à ongles », « parfums », « la soie », « velours », « la dentelles » (l. 8), opposé à celui des bonnes, sale et étriqué : « gants » (l. 34), « évier » (l. 35), « cuisine » (l.34). L’appartenance à une classe sociale détermine son mode de vie, ainsi qu’un statut social, qui est prédéterminé par des codes : « Je connais la tirade » (l. 28).

Les bonnes à travers cette mise en scène essaient donc d’extérioriser leurs sentiments. On reconnait de la fascination, de l’admiration des bonnes envers Madame, montrée par des métaphores hyperboliques : « poitrine d’ivoire », « cuisses d’or », « pieds d’ambre » (l. 3). Mais on distingue surtout de la haine, un travestissement est mis en place afin d’exprimer les rancoeurs, des Bonnes : « Elle commence a dégrafer sa robe » (l. 45). Les questions rhétoriques : « Vous croyez pouvoir dérober la beauté du ciel et m’en priver? » (l. 7) augmentent le sentiment de haine.

Cette souffrance est telle que les bonnes se révoltent contre leur condition et tentent d’assassiner Madame, entrainant une dimension tragique.

Un rituel tragique est mis en route, on remarque une obstination désespérée pour cette cérémonie cruelle : « Chaque fois » (l. 47). Cette révolte est particulièrement violente, d’abord par une violence langagière : « Vous emmerde » (l. 10), puis par un violence physique croissante : « Crache » (l. 3), « gifle » (l.16), « sur le point d’étrangler » (l. 42).

L’effet d’illusion théâtrale est soulignée par la double théâtralité des bonnes qui jouent un rôle mais qui sont en fait des domestiques : « Madame va rentrer » (l. 45). Elle lance l’effet de confusion, de brouillage

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