Illusion de calme -

Illusion de calme.

Depuis ce temps, il se rend au travail en marchant rapidement. La tête baissée portant des écouteurs à ses oreilles, il fait semblant d’écouter de la musique. Ainsi, les gens ne lui parlent pas.

Avec le temps, les gens oublient et passent à autre chose. Conrad aussi se détend. Certain jour, surtout quand il pleut des cordes, il songe à recommencer à prendre le métro. Il aimerait bien aussi recommencer à fréquenter les bars, situé dans le quartier gai, pour revoir des amis.

Un soir, assit devant son téléviseur, en changeant de canal, il tombe sur une rediffusion de l’émission, qui le montre, en train de sauver la dame en ciré. Stupéfait, il tourne en rond dans son salon, se ronge les ongles. Il n’en dort pas de la nuit. Il ressent de la colère, du découragement et la peur que tout cela revienne sur la place publique. Il est redevenu anonyme et c’est très bien comme ça.

Le lendemain matin, en partant au travail, sa voisine de palier lui parle de son héroïsme. Il se sauve sans lui répondre. Au boulot, il entend ses collègues, près de la machine à café, parler de cette damnée émission. Il s’enfuit de son travaille et marche droit devant, pendant des heures, en se répétant que tout cela est trop injuste. Ça commençait juste à redevenir normal.

Soudainement, un jeune homme, qui marche devant lui, s’arrête en se tenant la poitrine. Il est pâle, tremblant et en sueur. Il regarde Conrad avec détresse. Ce dernier ralentit, fixe l’homme qui s’écroule au sol, le contourne et continu son chemin, sans se retourner. Il ne se fera pas prendre une deuxième fois, non Madame.

Le matin suivant, en sortant de chez lui. Il croise sa voisine. Elle lui explique en pleurant, que son fils a été retrouvé mort, sur la rue Berri, la nuit dernière. Incapable de parler, il comprend ce qu’il vient de faire où plutôt ce qu’il n’a pas fait.

...