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Guillaume Apollinaire

Commentaire de texte : Guillaume Apollinaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Janvier 2014  •  Commentaire de texte  •  10 645 Mots (43 Pages)  •  6 251 Vues

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Il publie en mars 1911, le Bestiaire ou Cortège d’Orphée, une plaquette illustrée qui va allier le mot et l’image. On a le même projet que le bestiaire. Publié en 1917. C’est la volonté d’allier le mot et le dessin.

Apollinaire avait déjà utilisé ce procédé en 1894, ce n’est qu’en 1907/1908 que la disposition prend forme. Apollinaire publie dans une revue qui s’appelle La Phalange en 1908, une suite de dix-huits poèmes courts, La marchande des quatre saisons ou le bestiaire mondain. C’est la gravure sur trait, il était possible de graver sur bois. Il était possible d’imprimer le texte et aussi les images. On peut placer le texte hors champ ou hors texte. La gravure sur bois de fil, gravure traditionnelle, mais elle a une difficulté, c’est la direction des fibres du bois. Il fallait choisir la bonne surface à graver. L’appellation est bois de fil. Elle permet de nombreux tirages.

Il semblerait que ce soit dès 1906 qu’Apollinaire a fait une illustration qui fait corps avec son texte. Apollinaire a renoncé au projet. Picasso a laissé tomber Apollinaire. Le projet s’arrête et reprend en 1910 avec le jeune homme Raoul Dufy, qui est un jeune peintre cultivé, c’est lui qui va lancer la poésie d’Apollinaire. Il va remplacer la Marchande des quatre saisons. On a l’impression que ce titre ne colle pas aux poèmes. Il ajoute douze poèmes et remplace la marchande par Orphée. Ce n’est pas pour rien que nous avons un quatrain qui se nomme Orphée. C’est la noblesse infime.

Ce n’est plus un divertissement, c’est une réflexion sur l’idéal poétique sur trois thèmes : c’est un autoportrait poétique. Il y a un jeu de confidences personnelles. Il y a un ton doux et amer, désenchanté, doux et amer.

Il y a une identification entre le poète et sa souffrance. On a un poète qui dit qu’il a 28 ans. Il se présente comme un crucifié vivant, un poète qui se présente comme un supplicié, par peur et par obscurantisme. On a la vision d’un oiseau écartelé (Hibou), mais cette vision est récupérée par un arrière-plan christique. Au bout de l’ignominie, il y a la rédemption et le salut. C’est un chant de louange du créateur lui-même. Dans cet amour dont il souffre, c’est Marie Laurencin. C’est un autoportrait poétique. Réflexion sur le travail du poète. Une assimilation de la création poétique. Quatre poèmes sur Orphée. Dans « Lul De Falthenin », les animaux sont attirés par la trace d’Orphée.

C’est une poésie de la souffrance et de la cruauté. Il y a le sang. Le thème de la blessure, de la plaie. Orphée est bien exprimé et développé. Il est au centre du poème intitulé. Il est innomé.

Alexandrin est coupé en deux. Un « Chantre » est le chantre de Thrace, Orphée. Il réduit les sept cordes de la lyre à une seule corde. On a un instrument bizarre. On sait que ce poème, Chantre, a été rajouté au dernier moment, on se demande pourquoi. C’est un alexandrin de douze syllabes, une idée de continuité.

Il y a aussi une recherche de la perfection. C’est Apollinaire qui fait d’Orphée, un prophète du Christ, un peu à la manière des Humanistes du XVIème siècle, c’est la poésie à la recherche de la perfection.

II – Agencement précis

Apollinaire explique son goût pour le poème court. Ce qui domine, c’est le quatrain octosyllabique. C’est le vers court qui donne du mouvement. Si le quatrain octosyllabique domine, on trouve un quatrain d’alexandrins avec « Le cheval ». Le quintile octosyllabique : « Le serpent », « Le chat », « Le dromadaire ». Sizain octosyllabique, les rimes plates.

« Le chat » a des rimes plates et croisées. De nombreux systèmes de rimes.

III – Les animaux emblématiques

Il y a beaucoup de quatrains d’octosyllabes, il s’est inspiré des dessins de bêtes. Picasso devait être l’illustrateur d’Apollinaire. Le trait du peintre conserve tout la bête, alors que le poète reprend juste quelque ou un détail qui va ramener le poète à l’animal. La chèvre du Thibet, elle garde la toison d’or et le mythe des Argonautes et le poil de la crinière de Marie. Le rongement de la « Souris » garde la caractéristique du temps. C’est le temps qui passe. Apollinaire annonce son âge et soupire.

C’est une diérèse qui est l’inverse d’une synérèse. Dans « L’éléphant », l’ivoire est l’œuvre du poète. C’est quelque chose que l’on arrache de la vie. « La chenille » est d’abord travailleuse et ensuite elle se métamorphose. « La sauterelle » est une silhouette légère, c’est une illusion à l’art du poète. « Le dauphin » inspire le poète dans sa création.

« Le paon », ce sont les précieuses ridicules. C’est la superficialité. On a l’impression que c’est comique, burlesque. La note fait en sorte que l’image corresponde au seul deuxième vers. C’est une morale implicite.

Le poète est en posture d’écrevisse, c’est une fuite en arrière. Le poète est en position d’écrevisse, il a les yeux ouverts vers le monde qui s’éloigne, il tourne le dos au monde. C’est une oscillation entre le passé et le futur. Il part vers un monde qui tourne le dos.

« La puce » est la poésie du sang, sur la blessure, Apollinaire n’a jamais eu de chance avec les femmes. « Ibis » est en relation avec le poème « Ibo » de Victor Hugo. Il paraphrase le nom et les temps de ce poème. Poésie recherchée. A la fin, il y a toujours qui fonctionne rétablit la mauvaise image.

Francis Poulenc est un peu pesant, c’est de donner du poids. C’est un arrière-plan en mélopée.

IV – Aux sources du projet

La fabrication d’un bestiaire pictural est bizarre. On peut supposer que les Histoires naturelles de Jules Renard. On peut supposer que les histoires naturelles ont pu pousser Apollinaire à ces rapides croquis. Ce modèle est du côté des fabulistes. C’est une spécialiste d’Apollinaire, Marie-Jeanne Durry. Apollinaire lisait beaucoup, elle pense que le poète avait lu un ouvrage publié en 1493 par Guy Marchand, le Kalendrier des bergiers, réédité en 1926, sous le nom de Le grant kalendrier er compost des bergiers. Apollinaire avait travaillé sur ces petits poèmes. Ils sont très clairs, très nets, délimités parfaitement et Marie Laurencin a raconté que quand Apollinaire avait fini, il récitait son poème a tout le monde. Poèmes qui tiennent du pastiche et exercice de texte avec astuces et sensibilités.

L’ensemble

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