LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Francis Ponge - Les mûres

Commentaire de texte : Francis Ponge - Les mûres. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Octobre 2016  •  Commentaire de texte  •  2 413 Mots (10 Pages)  •  13 689 Vues

Page 1 sur 10

« Les mûres » p. 37

Comme le souligne Bernard Begnot, il est rare chez Ponge que l’analogie entre le poème et la chose soit aussi explicite. L’allégorie méta poétique puisque que dans les fruits, le poème trouve une image de lui-même. Les mures : un art poétique, un poème qui formule une théorie du poème. Même si Ponge définit son projet comme définition et allégorie, les Mures est a part car ce poème la dimension allégorique est très manifeste. Ce poème est à rapprocher de La figue (sèche), ce qu’explique Ponge c’est qu’il lui est très difficile de savoir ce qu’est la poésie et pour approcher d’une définition description de la poésie, il passe par un détour, le détour de l’analogie, l’avantage= autant nos rapports sont incertains autant nous savons tous ce qu’est une figue sèche, elle a une évidence sensible. Il s’agit de regarder la chose concrète pour penser avec analogie la poésie. La figue sèche nous fait comprendre que l’écriture est un remodelage du langage et du monde. L’allégorie transparente c’est le moyen de quitter le monde des idées. Une manière de réfléchir sans philosopher. D’être en poésie et non en philosophie. Les deux poèmes ont deux choses en communs, « tout le monde voit cela » elles ont une évidence sensible, connaissance élémentaire du monde acquise depuis l’enfance, chose banale regardée avec attention, ensuite ce sont des choses sans valeur qui vont devenir des allégories transparente du poème lui-même. Différence entre « Les Mures » et « La figue (sèche) », dans le 2eme Ponge va publié les archives de la préparation du poème qui s’intitule « Comment une figue de paroles et pourquoi » accentue la dimension poétique du poème, place le regard sur sa dimension poétique. Dans L’atelier du partis pris des choses a été recueilli une critique de Ponge sur Les Mûres, « Honte et repentir des Mures », la perfection factice de ce poème le dégoute, il manque « trop de choses à ces mûres qui font partis de leur réalité ». Lire le poème sous ce constat d’échec (but du commentaire) La fonction poétique a pris le parti sur la description.

Nous verrons premièrement composition du poème pour montrer cette priorité qui est donné à la figuration de la poésie au dépend du partis pris des mures Dans une 2eme partie nous verrons comment sont décrites ces mures, et enfin nous verrons qu’elle conception du poèmes et du poètes se donne à lire dans le poème

I. Composition du poème

a. Composition typographique

Importante pour deux raisons : - Seul poème à être structuré en séquences. - Le poème se définit comme buisson typographique Chaque séquence est un buisson, un enchevêtrement de branches, de signes d’imprimerie. Le poème s’impose comme une chose à voir plutôt qu’à entendre. Il ne se prononce pas comme un chant, une parole (poème anti lyrique) il se pense comme un écrit et même comme un imprimé. Le buisson typographique= dimension méta poétique du poème.

b. Composition thématique

Le premier paragraphe pour objet le poème et non pas les mûres, elles ne sont que le comparant. Les mots sont comme les mûres dans la réalité. L’objet du poème c’est le poème lui-même associé par analogie dans une métaphore filée au buisson des mûres. Celles-ci ne sont pas regarder pour elles même, elles ne sont que des comparants. Les mûres ce sont les mots qu’une goutte d’encre rempli. L’analogie vient définir les mots, elle repose sur un élément communs, le liquide noir (encre et jus) La deuxième séquence elle se recentre sur les mûres, le spectacle qu’elles offrent à un spectateur non nommé (refus du « je »). Elles s’offrent au regard, mais peu d’intérêt pour les oiseaux ; La troisième séquence oppose à l’indifférence des oiseaux, l’intérêt du poète. C’est au poète qu’est donné la parole, il va tirer la leçon poétique des mûres, quelle leçon à propos de la poésie.

c. Composition temporelle

Comme la plupart des poèmes de Le partis pris des choses, ce poème est au présent. C’est un présent de vérité générale, que l’on trouve par exemple dans les dictionnaires. C’est le présent de la description définition. Ce présent englobe dans une même absence de temps deux niveaux du texte, celui référentiel et méta poétique. Le temps réapparait, au niveau sémantique. Le présent dans le 1er paragraphe c’est le hors temps, dans le 2eme à l’intérieur de cette intemporalité est introduit une temporalité (les mûres sont plus au moins mures), 3eme inscrit deux temporalité, une répétitive (la promenade du poète qui s’inscrit dans la répétition), les mûres sont toute mures à la fin du poème. Le poème s’achève avec la fin de la maturation des mûres. La temporalité du poème se définit allégoriquement à travers les mûres comme maturation.

II. La description des mures

a. La description à travers le poème

Poème polarisé sur une réflexion méta poétique. Elles sont déjà définis par le fait que se sont des mures que l’on trouve sur les routes = mûres sauvages. Ces mûres se sont d’abord des buissons avant d’être des fruits, de couleur noir (associé à l’encre) et formés d’une agglomération de sphères. Le dernier paragraphe lui aussi méta poétique, plus seulement les mûres dans un statut de comparant, elles sont décrites d’elles même, description succincte, fleur très fragile et patiente dans son effort à persister. Du buisson est évoqué l’enchevêtrement de ronces , des fruits eux même peu de choses sont dites. On peut souligner qu’elles décrire avec humour sans beaucoup de qualités. Objet sans intérêt avec peu de qualités autre que la fleur et le buisson. Description du fait de la pauvreté de l’objet. Mais ce qui intéresse ce dernier paragraphe= murmures (chuchotement), jeu sur les signifiants, la mûres ne s’accomplie que dans la maturité, elle n’est mûres que quand elle est mure. L’être des mûres se trouve dans le jeux des signifiants. Le poème devient un « objeu » et non plus un objet. La réalité des mûres se dérobe au profit du langage poétique qui se réfléchit lui-même

b. Le parti pris des mûres dans la deuxième séquence

Cette 2eme séquence donne plus de chance aux mûres d’être un objet de définition description énumération d’adjectifs les qualifiant. Dans la séquence précédente définissait ses fruits. « rose » et « kaki » nuance l’apparence des mûres, complication des mûres, elles n’ont pas qu’une seule couleur. Ces couleurs renvois au degrés de maturité de la mûre. Le regard du poète pointe que le dév de mûres est hétérogène, elles ne murissent pas au même rythme. Cette diversité est rendu de manière comique à travers la comparaison d’une famille à des âges divers. L’analogie = instrument du comique, avec les éléments communs des mûres et de la famille dont les stades de développement, rogue = arrogant, cet élément commun comique avec l’évocation d’une famille rogue et du transfert de ce défaut sur les mûres. « Rogue » humanise de façon comique les mûres, en les dotant de qualités psychologiques. Le corps de l’oiseau est réduit à un système digestif « du bec à l’anus » qui accentue le peu de valeur des mûres. La chose ici n’est pas visée dans son rapport à l’homme mais à l’oiseau. Ce décentrement permet au poème de se recentrer sur la chose. En évoquant un monde où l’homme n’a pas sa place, un monde avec le lien des animaux et des végétaux. C’est un rapport utilitaire, une besoin alimentaire. Ce qui relit l’homme à l’oiseau c’est le fait que les deux n’ont pas vraiment envie de manger les mûres. La mûres = objet déceptif, de désintérêt. La plupart des poèmes du recueil sont des éloges de l’objet choisis, mais ici pas du tout. Cette dépréciation est à comprendre dans le contexte du recueil qui privilégie les objets humbles, banaux, les êtres les plus infimes de la natures. La modestie des mûres vient compliquer leur qualité de fruit rogue, cette arrogance des mûres est une arrogance dérisoire.

...

Télécharger au format  txt (14.7 Kb)   pdf (81.3 Kb)   docx (13.1 Kb)  
Voir 9 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com