Fiche de lecture la sanction

UNIVERSITE DE STRASBOURG

Master 1ère année « Métiers de l'enseignement, de l’Éducation et de la Formation »

Mention : Encadrement Éducatif

Fiche de lecture :

« La sanction en éducation »

(Que sais-je, édition PUF, 2011, 126p)

Rédigé par: Sumy

UE 11 : Sciences humaines et sociales pour l'éducation

Année universitaire : 2017/2018

Auteur : Eirick PRAIRAT
Titre : La sanction en Éducation (Que sais-je, édition PUF, 2011, 126p)

Thème principal : la sanction en éducation visant à responsabiliser l’enfant
Thèmes connexes : La famille et l’école / Le règlement intérieur / L’éthique de l’éducateur / Réparation et exclusion (punition) / Socialisation et loi

Nature de la lecture :Ouvrage universitaire à destination des professionnels de l’éducation (sociologique, philosophique, historique, juridique).

A propos de l’auteur: Eirick Prairat, né le 3 août 19571, est professeur de sciences de l'éducation à l’université de Lorraine et membre de l'institut universitaire de France. Il est également responsable de la collection « Questions d’éducation et de formation » aux PUN - Éditions Universitaires de Lorraine. Ses travaux portent sur la question de la sanction, des normes et sur les enjeux éthiques et déontologiques du travail enseignant. Ses écrits sur la sanction éducative ont inspiré plusieurs réglementations scolaires. Il a publié une quinzaine d’ouvrages et plus d’une centaine d’articles dans des revues spécialisées. Il est proche de Michel Foucault et Hannah Arendt. Pn peut le rapprocher du courant des pédagogies nouvelles.

Mots clefs : sanction éducative/ socialisation/ politique/ sociale/ éthique


Problématique - thèse de l’auteur - idée force :

La sanction est un sujet qui se réduit à sa dimension répressive. Cependant pour Praiat, la sanction doit être pensée dans une perspective d'éducation car « sans sanction, il n'y a pas d'éducation ». A partir de là, l’auteur va s'attacher tout au long de son ouvrage à la manière de sanctionner et au sens à lui donner. Nous verrons son raisonnement construit autour de plusieurs questionnements :

Qu’est ce qu’une sanction éducative ? Comment intégrer la sanction à l’œuvre d’éducation ?

Comment punir quand les principes qui sous-tendent une pratique sont idéologiquement disqualifiés ?

Comment sanctionner quand on a le sentiment que la sanction est la marque d'un déficit relationnel, le signe d'un manque de professionnalité ou, plus simplement, l'aveu d'un échec éducatif ?

Idées principales : Pour que la sanction soit éducative elle doit poursuivre une triple fin : une fin une fin politique, psycho-sociale, une fin éthique.
Elle doit aussi répondre à 4 principes fondamentaux : principe de signification, principe d’objectivation, principe de privation et principe de socialisation.

Débat et enjeux autour de la lecture :
La question de la sanction soulève certains paradoxes, notamment concernant les principes et finalités de la sanction éducative, mais aussi concernant les risques et enjeux de son application, en particulier pour l’exclusion. Un autre débat est mené sur le plan de la loi, qui met en tension la relation entre le monde juridique et celui de l’éducation à propos de l’application des sanctions.

I. Développement de l'argumentation de l'auteur

Eirick Prairat aborde sa réflexion sur les pratiques punitives et éducatives en définissant la notion de sanction. A l'origine, sanctionner veut dire en latin « rendre sacré », c'est-à-dire que c’est l’acte par lequel on établit une loi de manière irrévocable. Aujourd’hui, la sanction renvoie soit à une punition donc à une conséquence négative d'un acte, soit à une récompense donc à une conséquence positive. Dans l'ouvrage, la définition est toute autre : « la réaction prévisible à un comportement qui porte atteinte aux normes, aux valeurs et aux personnes ». Nous voyons que l'auteur ne retient donc pas l'aspect de la gratification et de la valorisation. Ensuite, il écarte le champ de la morale. En effet, il est illusoire de penser que la sanction annule toute transgression puisque la faute est malgré tout commise. La sanction ne doit donc pas être vue comme expiation.

L'auteur poursuit son propos en élaborant, dans une approche historique, un état des lieux des concepts de la sanction. La sanction a varié dans le temps et dans ses objectifs. A travers les siècles, nous sommes passés des châtiments corporels, de l’idée de punir immédiatement, de ressentir de la douleur, et ce, tant dans la famille qu'à l'école, à la vision de l’enfant considéré comme un sujet de droit, de punir l’acte et non l’individu, de l’abandon des punitions physiques. Il a fallu attendre le 19ème siècle, pour que d’autres types de sanctions apparaissent, cette fois plus douce tels que la mise à l’écart et les punitions-signes comme par exemple le bonnet d’âne. Ensuite, c’est au 20ème siècle, avec les pédagogies nouvelles qu’arrive la notion de responsabiliser l’élève dans l’acte de sanctionner. La sanction est toujours un sujet de débat qui revient régulièrement ces dernières décennies. Cependant, Prairat ne se limite pas de cet historique qui est déjà très éclairant. Il dégage des propositions, en particulier sur les conditions que doit revêtir la sanction pour être éducative.

Dans un premier temps, elle doit poursuivre une triple finalité :

Une fin politique : la sanction vise à rappeler la primauté de la loi pour ainsi assurer l'identité et la cohésion du groupe, c’est o dire que l’adulte n’incarne pas la loi, il en est le garant. L’objectif étant d’éviter tout caractère personnel d'une sanction, celle-ci se place dans un dispositif global, celui des règles sociales du groupe, et ne dépend donc pas d’une seule personne. Dans cette perspective, l'éducateur est un garant de la loi (non pas un détenteur de pouvoir). L'élève est, de ce fait, garant du

...