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Fiche de Lecture: Les Matinaux, René Char

Commentaire d'oeuvre : Fiche de Lecture: Les Matinaux, René Char. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Février 2021  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 139 Mots (5 Pages)  •  338 Vues

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Les Matinaux, René Char

        Sommaire :

  1. Un attachement à la nature
  2. Un poète surréaliste
  3. La notion de bonheur
  4. Un monde vertueux

  1. Un attachement à la nature

Tout comme Victor Hugo qui affirme que « Le poète ne doit avoir qu’un modèle, la nature », René Char, issu d’une famille provençale et paysanne, considère la nature et la poésie comme profondément liées. C’est un paysan qui ressent le besoin d’être proche de la terre et de la nature. Cette terre qui n’est autre que celle de ses « ancêtres » (Les Inventeurs), ce qui lui procure de nouvelles inspirations rendant ces poèmes intemporels. Cette intemporalité vient du fait de son détachement aux choses matériels mais surtout de son attachement à la nature. Dans le recueil Les Matinaux, Char va utiliser la nature pour évoquer son environnement, ses sentiments et même ses relations. Dans le poème « Anoukis et plus tard Jeanne », l’auteur nous fait ouvrir les yeux sur la nature : « les souffrances et la qualification d’un génie, la surface égarée d’un désert, et le tournant circonspect d’un fleuve sur la rive duquel les bâtisseurs s’interrogeaient. » Char nous montre alors la fusion entre l’être et la nature avec un être qui est un morceau de la nature. Mais il évoque aussi sa relation avec la femme qu’il considère comme une montagne à gravir : « tu nous menas de roc en roc jusqu’à cette fin de soi qu’on appelle un sommet ». Ensuite il va utiliser de manière très abondante le champ lexical de la nature : « le peuplier à taille d’ogive ? / Eglantier, malin des carrières, / Le chêne et le gui se murmurent » (« Fêtes des arbres et du chasseur »), « Sur la terre de la veille / La foudre était pure au ruisseau, / La vigne sustentait l’abeille, / Les pierres s’ajoutaient aux pierres » (« Cet amour à tous retiré »). Enfin l’auteur va faire allusion à sa vie sentimentale qui se dégrade, il va donc dévoiler une nature parfois hostile de part sa végétation et son paysage : « Les bosses d’une terre écurée, les haleines secrètes, les plantes sans mémoire. » (« Les Lichens »). Il va donc se raccrocher à la nature : « Là sous la sauvegarde des rochers, dans la plénitude du vent » on constate que Char reste fort comme « un chêne » (« Abrégé ») de plus il nous rappelle qu’il faut prendre la vie telle qu’elle vient car Char croit en la grâce et nous montre qu’il ne faut pas être exigeant avec l’autre ou avec ce que la vie peut nous donner. Il pense que le bonheur est à l’écoute et que c’est la nature qui protège les hommes et que par voie de conséquences il faut laisser faire la vie il exrime très bien cela avec ces quelques vers : « La mort n’avait pas grandi / Malgré des laines ruisselantes, / Et le bonheur pas commencé / A l’écoute de nos présences ; / L’herbe était nue et piétinée. » (« Pleinement »)

  1. Un poète surréaliste

A Paris René Char était un pilier du surréalisme, pour lui, le surréalisme est un automatisme psychique pour lequel on se propose en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale afin de montrer le fonctionnement réel de la pensée, c’est en d’autres mots de la psychanalyse. Le surréalisme est un des ultimes prolongements du romantisme : même fond de révolte contre la condition humaine et contre la dictature de la raison, même volonté de réhabiliter l'imaginaire et l'univers des rêves. Char va justement se complaire dans le rêve il ne cesse de songer à un monde idéal car il a confiance en la vie : « En ce temps, je souriais au monde et le monde me souriait. En ce temps qui ne fût jamais et que je lis dans la poussière » (Centon). Char n’a jamais connu ce monde idéal car le rêve est toujours détruit par la réalité mais c’st génie combatif et il continue à se battre pour sa faculté de rêver et pour continuer à espérer ces rêves intacts. D’ailleurs Giono aimait à dire qu’: « un poète a droit au pain et au vin au même titre qu’un ouvrier que s’il donne aux autres l’espoir ». Ce caractère surréaliste est très présent dans le poème « Qu’il vive » Char nous fait part de son « vœu de l’esprit » un monde nouveau plein de vertu : « On n’emprunte que ce qui peut se rendre augmenté », « Dans mon pays, on remercie ». Char montre qu’il n’est pas matérialiste et il rappelle à l’Homme le sens véritable de l’existence : « Dans mon pays, les tendres preuves du printemps et les oiseaux mal habillés sont préférés aux buts lointains ».  Plus encore que les poètes romantiques, les surréalistes font de l'amour et de la sexualité une expérience extrême indissociable de la connaissance poétique. On remarque en effet que Char comme Eluard pratique l’union libre comme dirait les surréalistes chacun dispose de lui-même : « Là, sous la sauvegarde des rochers, dans la plénitude du vent, je demanderai à la nuit véritable de disposer de mon sommeil pour accroître ton bonheur » (« Les Lichens »). Enfin, sous l'influence de la psychanalyse, ils accordent une place prépondérante à l'exploration de l'inconscient, les créations artistiques de Char sont en effet des jaillissements de l’inconscient, par exemple dans le poème Centon, Char nous donne une leçon magistrale en montrant qu’un homme qui rêve bien, sauve le monde et porte l’humanité : « Un roi qu’un coureur de chimère rattrape, je lui souhaite d’en mourir » tandis que celui qui ne croit pas assez ou celui qui donne de l’espoir et le retire aussitôt, qu’il disparaisse.

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