Eléments de dissertation sur "Eldorado" de Laurent Gaudé

  Eldorado, historiquement ce terme espagnol signifiant « Le Doré », apparu au XVIème siècle en Amérique du Sud, désigne un lieu merveilleux, riche d’or, longtemps convoité par les conquistadors. Malgré plusieurs siècles de recherche et n’ayant jamais été trouvé « L’Eldorado » est devenu un mythe. Aujourd’hui, l’expression évoque plus généralement un endroit regorgeant de toutes les qualités nécessaires à une vie agréable. C’est ainsi que Laurent Gaudé a publié en 2006 une œuvre éponyme de ce fameux mythe : Eldorado. À travers ce livre, nous suivons l’histoire de deux personnages, Salvatore Piracci et Soleiman, aux vies radicalement opposées mais aux destins pourtant liés, grâce à la migration. Cependant, le titre du roman représente-t-il vraiment l’entièreté de l’œuvre ? Nous nous demanderons donc, si l’ensemble de cet écrit se réfère et fait écho au mythe de l’Eldorado. Dans une première partie, nous développerons l’idée que la légende et l’œuvre sont comparables et peuvent être rapprochées. Dans une seconde partie, nous nuancerons notre propos en étudiant les divergences qui peuvent subsister.[pic 1]

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Dans un second temps, nous montrerons qu’il existe des dissimilitudes entre le roman de Gaudé et le mythe.

  Tout d’abord, Soleiman et Jamal, semblent se rendre compte dans le chapitre II, que l’Europe, l’Eldorado auquel ils aspirent tant, n’est pas si parfait qu’il le devrait. En effet, selon les dires même du jeune frère, p44 « Là où nous irons, nous ne serons rien », ou encore p48 « Nous n’aurons pas la vie que nous méritons », l’Europe ne semble pas si idyllique et présente de nombreux défauts. Malgré la nécessité de rejoindre ce continent, la vie n’y sera pas non plus celle attendue, celle désirée et cela même au prix d’efforts colossaux. Ainsi, la vision de Soleiman sur l’Europe, qui plus est se trouve être son Eldorado, contraste radicalement avec le mythe en lui-même et l’image que l’on peut s’en faire. L’homme apparaît pragmatique, il démystifie en quelque sorte cette idée d’Eldorado : aucun lieu n’est pleinement idéal, chacun est soumis aux contraintes qu’impose la réalité.

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