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Démocratie et totalitarisme de Raymond Aron

Fiche de lecture : Démocratie et totalitarisme de Raymond Aron. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Août 2017  •  Fiche de lecture  •  3 243 Mots (13 Pages)  •  2 033 Vues

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Démocratie et totalitarisme de Raymond Aron

1. Présentation de Raymond Aron

Raymond Aron ( 1905 - 1983 ) était un philosophe, sociologue et journaliste. Formé à l’Ecole Normale Supérieure, Aron fut l’une des plus grandes figures intellectuelles du XXème siècle en France. Libéral et atlantiste, ses convictions l’ont souvent opposé à Jean-Paul Sartre à partir de 1950. Il fut un auteur prolifique, dont on retint notamment la thèse qu’il présenta en 1938, Introduction à la philosophie de l’histoire mais aussi Le Grand Schisme, L’Opium des Intellectuels, Étapes de la pensée sociologique et ses Mémoires publiées l’année de sa mort. Adepte de Tocqueville et Weber, Aron a consacré son oeuvre à analyser les grandes évolutions des sociétés modernes et à défendre les valeurs de liberté et démocratie.

2. Présentation de l’ouvrage

Démocratie et totalitarisme rassemble 19 leçons données à la Sorbonne par Raymond Aron durant l’année scolaire 1957-1958. Il fait suite à deux autres ensembles de leçons intitulés Dix-huit leçons sur la société industrielle et La Lutte des classes. Il s’agit d’études portant successivement sur l’économie, la sociologie et la structure politique des sociétés industrielles contemporaines. Les leçons qui forment Démocratie et totalitarisme s’inscrivent dans le contexte de la profonde déstabilisation de la IVème République Française par la crise algérienne, que Raymond Aron aborde dans la onzième leçon sur « La corruption du régime français ».

L’ouvrage, après une introduction, est divisé en trois grandes parties. Dans la première, « Concepts et variables », Aron pose les bases de son étude sociologique des régimes politiques qu’il développe ensuite dans une seconde partie consacrée à ce qu’il appelle les « régimes constitutionnels-pluralistes » et une troisième partie s’intéressant au « régime de parti monopolistique  ».

3. Résumé de l’ouvrage

Dans l’introduction, rédigée en 1965, Raymond Aron contextualise les leçons qui constituent cet ouvrage et dresse un bilan mitigé de la IVème République. Il analyse également la Vème République dont il envisage les évolutions futures, pointant notamment les problèmes que pourraient causer à l’avenir la dualité des fonctions de Président de la République et Premier Ministre. Aron revient également sur l’évolution de l’URSS entre 1958 et 1965, se montrant sceptique sur ses perspectives à long terme.

Première partie : Concepts et variables

De la politique

Après avoir présenté l’étymologie du terme « politique » et avoir présenté ses équivoques, Aron revient sur le sens de la recherche que constituent ces trois ensembles de leçons données à la Sorbonne. En comparant l’URSS et l’Occident, il cherche à définir la primauté du politique, « condition de toute coopération entre les hommes » sur l’économie et les classes sociales. Primauté car c’est le politique qui permet de déterminer chaque type de société industrielle et car il « concerne plus directement le sens même de l’existence ». Cet ouvrage est donc une étude de l’organisation des pouvoirs dans les sociétés industrielles par la comparaison de deux idéaux-types.

De la philosophie à la sociologie politique

Aron tient à ce que son étude relève de la sociologie politique et non de la philosophie politique. Ce qui signifie qu’il ne cherche pas à établir quel est le meilleur régime dans l’absolu mais bien à trouver une cohérence à la pluralité des régimes. Pour étayer cette idée, il revient sur La Politique d’Aristote qui, sous l’apparence d’une étude sociologique, est plutôt une étude philosophique par sa volonté d’établir une distinction universelle et supra-historique des types de régime.

Dimensions de l’ordre politique

Cette leçon est l’occasion d’établir les caractéristiques des ordres politiques modernes. Ils ont certains attributs communs : le monopole de l’usage de la violence, édicter et faire respecter les lois, la diplomatie, la fiscalité. Leurs trois fonctions essentielles sont l’administration, le législatif-exécutif et la légitimation de l’autorité. Selon Aron, les régimes politiques modernes sont, de plus, caractérisés par certaines évolutions ; une opposition du fonctionnaire et de l’homme politique, une distinction entre élite sociale et politique qui influe sur la nature de la légitimité politique et l’extension du champ des querelles politiques du fait de l’extension de l’administration et de la spécialisation du personnel politique.

Partis multiples et parti monopolistique

Le but étant d’établir une théorie des régimes politiques de l’époque, de décrire leur fonctionnement et leurs caractéristiques majeures, Aron s’appuie sur deux idéaux-types : les régimes constitutionnels-pluralistes et les régimes de parti monopolistique. Les premiers se définissent par « l’organisation constitutionnelle de la concurrence pour l’exercice légal du pouvoir », qui se traduit par les élections libres. La difficulté des ces régimes tient à la difficile conciliation de l’entente nationale et de la contestation politique permanente. A contrario, dans les régimes à parti unique, le problème de la légitimité vient du monopole de l’activité politique légitime et de sa justification. Aron prend en exemple l’URSS qui est selon lui l’exemple le plus « achevé » de ce type de régimes. Les « principes », au sens de Montesquieu, de ces régimes sont le respect de la légalité ainsi que le sens du compromis pour les régimes pluralistes et la foi et la peur pour les régimes monopolistiques. La pérennité des premiers tient donc au « bon usage du compromis », sans reniement de l’efficacité alors que les régimes de parti unique doivent entretenir la foi des militants et la peur des non-militants.

La variable principale

Aron fait des partis politiques la matrice de sa classification des régimes politiques dans les sociétés contemporaines car ils représentent la modalité caractéristique de la traduction institutionnelle de la souveraineté populaire. Ce choix implique donc que les régimes politique modernes soient caractérisés par les modalités de la lutte partisane.

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