Dom Juan, Molière

02/02/16

Un gai savoir ?

Cours du Mardi

Femmes libertines = Hystériques = Brûlées.

Dom Juan

II/ Succès et scandale de Dom Juan

Bibliographie :         P. Dandrey, l’esthétique du ridicule sur Molière. Sur Dom Juan « Dom Juan ou la critique de la raison comique ».

                Pierre Ronzeaud « Dom Juan ».

A) Du mythe à la pièce à machine

Aujourd’hui, autonomise, mythe moderne. Convergence de plusieurs mythes qui ont créent Dom Juan. Le personnage de séducteur : Zeus qui se métamorphose pour pouvoir assouvir ses désirs. A cette origine mythologique va se greffer une légende populaire qui est celle du mort punisseur. Le mort qui revient pour punir celui qui l’a tué. Période baroque, mythe qui s’épanoui. Période baroque qui correspond aux thèmes majeurs d’Eros (amour) et Thanatos (mort). Les termes baroques convergent et se cristallisent dans la vision des mythes. Inconscience, tout est mobile, la vie est conçue comme un rôle. Rousset utilise le personnage de Circé, symbole de séduction et de métamorphose et le Pan. Danse macabre, danse funèbre très utilisée dans le baroque. Thème fusionné à travers ces symboles, premier texte de Dom Juan écrit par Tirso de Molina. « Le trompeur de Séville ». Pièce en trois journées, pièce qui dure très longtemps et qui a des lieux multiples, théâtre espagnol du siècle d’or. Disciple de Lope de Vega. Souper chez le mort et statut vengeresse => Une seule intrigue. Tirso de Molina (très religieux), dans le mythe un séducteur maléfique, beaucoup plus religieux. Comment accorder l’idée de l’infinie miséricorde de dieux à la vocation pécheresse des hommes. Dom Juan est damné par trop de confiance en lui, en sa capacité à remettre à plus tard sa grâce. Dom Juan est utilisé comme un châtiment pour les femmes. Pièce Espagnole construit comme un drame mais aussi un serment édifiant.

La Commedia dell’Arte s’empare du personnage. Le religieux va être gommé et les éléments surnaturels ont un sens comique, ridicule. Disparition des éléments surnaturels au sens édifiant, maintenant profane et comique. Un nouveau personnage intervient, celui du valet, le serviteur. Ce Valet va prendre en charge la fonction comique, le comique de la pièce.

Transfert vers la France par deux auteurs Français, Dorimond en 1658 et Villiers en 1659. Ils vont transformer le mythe devenu mystère religieux en Tragi-comédie.  Tragi-comédie au 17ème siècle : Pièce qui met en scène un épisode qui vient d’un roman. Ce sont eux qui changent le titre et écrivent « Le festin de pierre » ou « Le fils criminel ». Dès le titre Dom Juan est condamné. Inversion du fils prodigue, dans la bible. Les deux pièces se ressemblent beaucoup. Dorimond et Villiers vont plier la pièce pour la faire correspondre aux trois unités. Représentable en une pièce plus courte. Resserrement pour correspondre à jour, lieu, action.  

Ils vont mettre en avant la thématique de l’honneur. Il s’agit d’un enjeu aristocrate. Ces pièces proposent un Dom Juan plus que libertin, il est anarchiste « Je ne prescris point de bornes à mes plaisirs… Je ne veux plus souffrir ni de père ni de maitre » héro de la démesure, Hybris. Nihiliste, celui qui ne croit en rien et surtout pas l’autorité.

Ils suppriment aussi l’élément comique.

L’originalité de Molière en 1665 est d’avoir fait fusionner les sources et avoir prit en considération la Commedia Dell’Arte. Le vrai scandale était Sganarelle.

Molière va avoir pour originalité de développer le rôle du valet, le rôle qu’il choisit de jouer lui, celui qui ose faire rire de la religion en ayant l’air d’y adhérer, porte parole bouffon. Il va développer la machinerie, final qui utilise les effets très compliqué de mise en scène. « Deus ex machina ». Molière reprend un procédé païen pour faire quelque chose de chrétien. La manière de jouer est subversive.

B) Une écriture disparate

Dom Juan est une pièce irrégulière, incongrue, qui ne respecte pas les règles de Richelieu. La pièce est en prose, pas en vers. Elle est en prose pour parler d’un thème sacré. C’est un sacrilège.
Mélange des registres, burlesque, héroïque, farcesque, chrétien.
Les unités sont mal menées, unité de lieu pulvérisée, Dom Juan bouge d’acte en acte et tourne en rond. Circulation qui ne s’arrête pas. L’unité d’action est incertaine, pas d’unité. L’unité de temps doit se déroulé du matin au soir, en un jour, mais elle est préservée pour monter une déchéance.
L’unité des genres est mise à mal. Premier acte une comédie héroïque, il est empêché de manger. 2ème acte, pastorale, au bord d’une plage avec des paysans. Acte 3 dans la forêt, Ermite et duel, Tragi-comédie, roman sur scène. Acte 4 Dom Juan revient dans son appartement, comédie bourgeoise, comédie d’appartement. 5ème acte, pièce religieuse, Catabase. Unité des genres bafoués. La liste des personnages présente. Pauvre = Francis. Comique farcesque, comique de geste, de mot et de situation. Comique de caractère, de satyre, effet farcesque et latti italiens, toute la gamme des comiques représentés.

C) Une école d’athéisme.

Prince de Conti, un des dévots qui entourait le cercle intime de la reine mère, jeunesse de libertin mais renverse ses idées. Clé de compréhension de la dénonciation de Dom Juan, Conti. Dans le contexte de la querelle de Tartuffe, cette pièce de Dom Juan va encore plus choqué. Grand seigneur Dom Juan qui est matérialiste, ordre du monde non dépendant de dieu etc. Il défit le ciel et pratique l’hypocrisie comme stratégie sociale. On ne peut pas toucher le ciel au 17 ème dans le théâtre. Dom Juan est ressenti comme une attaque, jouée à Pâques. La pièce va durer 5 semaines de triomphe, 15 représentations. Excellente recette, elle a gagné beaucoup d’argent. Après Pâques, elle ne sera plus jamais jouée. La pièce sort de manière posthume en 1682. LaGrange, un des acteurs, publie les œuvres de Molière.

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