Dissertation sur la tradition et modernité dans la poésie

La Poésie a connu plusieurs périodes de modernisation au cours du temps. La première est dans la seconde moitié du XIXe siècle avec Baudelaire et Arthur Rimbaud ou Gauthier, qui ouvrent les voies vers le Parnasse et le symbolisme. Puis au début du XXe siècle, Apollinaire viendra révolutionner la poésie en étant le précurseur du surréalisme ou encore en expérimentant les calligrammes. On peut alors de demander si l’héritage de la tradition est-il un frein à la création poétique ? Il est vrai que la modernisation de la poésie permet un renouveau dans la création poétique cependant l’héritage de la tradition peut aussi être bénéfique. Toutefois la tradition peut trouver sa place dans la modernité pour permettre la création poétique.

La modernisation de la poésie permet un renouveau dans la création poétique.

L’héritage de la tradition peut être un frein dans la création poétique dans la mesure ou certains poètes cherchent la forme la plus adaptée à leurs propos. C’est le cas d’Apollinaire avec « Zone », qui est une révolution poétique dans sa forme. Tout d’abord, ce poème est sans ponctuation, ni régularité de mètre ou de rime. Ce poème a donc une structure qui surprend le lecteur dès le début avec trois vers désolidarisés les uns des autres, puis une petite strophe de vers et ensuite deux strophes beaucoup plus longues. De plus cette irrégularité des strophes est accompagnée d’une grande diversité dans la longueur des vers. Même les rimes ne respectent pas les règles traditionnelles. Enfin il y a dans ce poème une absence totale de ponctuation. Cette structure aussi moderne s’explique par une volonté de rupture du poète avec la tradition « A la fin tu es las de ce monde ancien ». La modernisation de la poésie ne passe pas seulement par une restructuration de la structure mais aussi par les thèmes et sujets abordés.

D’autres poètes décident d’innover par les sujets qu’ils traitent. Tel que Prévert dans Paroles où l’auteur dresse l’expression de ses sentiments mais il se fait le porte-paroles d’une génération qui s’insurge contre la guerre, les classes dirigeantes ou encore la religion, étant lui-même athée. Dans le poème « La crosse en l’air », l’auteur n’hésite pas à critiquer l’institution chrétienne en s’en prenant à la hiérarchie des cardinaux ou encore en dénonçant les ententes de la religion et de l’armée en faisant rimer « mitrailleur » avec « seigneur » ou encore « Mussolini » avec « Jésus-Christ ». De plus dans « Pater Noster », Prévert remet en cause les valeurs de la religion en dénonçant la mainmise de la religion sur le savoir ou la diffusion du savoir. De plus des poètes encore plus extrémistes s’engagent dans une guerre contre la tradition.

Pour certains poètes, la modernité est primordiale « il faut être absolument moderne » disait Rimbaud. De plus, il faudrait s’affranchir des règles d’écriture qui lui ont été imposées. Selon lui, le poète doit être « voyant ». En 1871, Rimbaud écrit « Le bateau ivre », c’est un de ses poèmes de jeunesse. Il se sert dans ce poème du symbole du bateau pour exprimer son désir de liberté mais aussi sa conception de la poésie. Il dénonce la poésie subjective et se révolte contre les carcans esthétiques et moraux du romantisme et du parnasse dont il est héritier. Il est donc primordial pour lui de ne s’accrocher à aucun héritage de la tradition. Cependant d’autres poètes s’inspirent pleinement de la tradition pour leur écrit.

L’héritage de la tradition peut aussi être bénéfique à la création poétique.

Les poètes ne sont pas obligés de créer de nouvelles formes poétiques ou encore de chercher une nouvelle forme de poème. Des auteurs trouvent aisément de quoi écrire en traitant simplement de sujets qui ont déjà été traités. Théophile Gautier est un des précurseur des Parnassiens à la recherche du beau contre les épanchements lyriques des romantismes. Sa devise est « l’art pour l’art ». Il ne cherche donc aucunement à innover et à rejeter la tradition. Mais il est simplement à la recherche d’un poème bien écrit. Il écrit donc sur

...