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Dissertation sur la pièce de théâtre Dom Juan de Molière

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Par   •  10 Mars 2013  •  1 846 Mots (8 Pages)  •  15 827 Vues

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Dom Juan ou le festin de Pierre est une pièce en cinq actes écrite par Jean-Baptiste Poquelin dit Molière et jouée pour la première fois en 1665. Elle se situe donc à un moment charnière entre Baroque et Classicisme, deux mouvements intellectuels et esthétiques qui se suivent mais qui demeurent totalement opposés : tandis ce que le classicisme a plus pour intention de prendre pour exemple les modèles de l’Antiquité, d’être conforme aux règles, aux principes et aux normes, le baroque a plus pour vision un monde où tout est extravagant, irrégulier, instable et où l’illusion joue un rôle très important. Or nous pouvons clairement affirmer que Dom Juan s’apparente plus à un style baroque qu’à un style classique. Ceci est principalement dut au fait que cette pièce ne respecte pas du tout les règles d’unité et de bienséance fixée par le théâtre classique ; il n’y a ni unité de lieu ni d’action ni de temps et encore moins de vraisemblance, Molière met ici en scène du merveilleux et du fantastique avec comme personnage principal un libertin qui s’oppose à la religion.

Ici nous tenterons de déterminer en quoi Dom Juan constitue une œuvre baroque. Le développement sera effectué par le biais de deux principales parties elles-mêmes divisées en deux sous-parties : tout d’abord nous nous intéresserons au caractère irrégulier, différent de la pièce par rapport à celles de l’époque ensuite il sera plus question du caractère purement baroque de la pièce.

Occupons-nous donc dans un premier temps du caractère irrégulier, différent de cette pièce en commençant par le fait que cette œuvre ne respecte pas les règles classiques.

Comme le résume brièvement Boileau : « qu'en un lieu, en un seul jour, un seul acte accompli [...] tienne jusqu'à la fin du théâtre empli. » Ainsi, les règles classiques sont clairement énoncées on est donc forcé de constater que dans Dom Juan ces règles ne sont pas respectées.

Tout d’abord l’unité de lieu. Pour chaque acte correspond au moins un lieu différent :on retrouve, pour l’acte I « un palais », « ces lieux champêtres » (un village à la campagne au bord de la mer) pour l’acte II, « une forêt » et un tombeau dans l’acte III, l’appartement de Dom Juan pour l’acte IV : « Vous ne trouverez jamais porte fermée chez moi » et enfin l'acte V se déroule dans un lieu imprécis, « dans une campagne près de la ville, puis près du tombeau ». Cette diversité des lieux permet à Dom Juan d'aller et venir à sa guise et participe de la progression dramatique

Ensuite l’unité de temps n’est pas respectée non-plus. Quoique plus que celle du lieu. L’action se déroule en environ quarante-huit heures au lieu des vingt-quatre conventionnelles pour le genre classique : Dom Juan et Sganarelle partent le matin « c’est donc le coup de vent da matin qui les a renvarsés sur la mar » (Acte II, scène 1) et après cela, Dom Juan et son valet prennent part à deux soupers ce qui montre que cette unité est donc un peu plus respectée que celle de lieu mais ne va dans le sens des 24 h dictées par les règles classiques.

L’unité d’action, elle non plus n’est pas plus respectée. De nombreuses histoires sont racontées tout au long de la pièce : la première piste est représentée par Elvire, et le spectateur peut se demander si elle arrivera à reconquérir son mari. La menace représentée par les frères d'Elvire s'intègre à cette piste. Mais l'épisode des deux paysannes, la tentative de Monsieur Dimanche, qui cherche à se faire payer, n'ont aucun rapport avec cette action, et il existe une autre action essentielle, centrée sur la statue du Commandeur. Cette diversité des intrigues peut s'expliquer par la nature même du personnage, son caractère voyageur, sa manière d’accumuler les choses ne s’adaptait pas forcément à une seule intrigue.

Enfin, la règle de la bienséance est elle aussi bafouée. Dans l’œuvre, Molière utilise plusieurs fois les armes comme par exemple par une didascalie dans l’acte III, scène 3 quand Don Carlos est « l’épée à la main » et que Dom Juan revient lui aussi « l’épée à la main ». Ainsi, il fait une atteinte à la bienséance car cette règle interdit de choquer le public notamment avec des combats armés ou en voyant des personnages mourir sur scène ce qui est d’ailleurs le cas de Dom Juan à la fin de la pièce.

Pour compléter cette étude sur le caractère irrégulier de la pièce, nous allons maintenant passer à l’étude du mélange des registres.

Le mélange de comique et de tragique est aussi une spécificité du baroque, mélange que Molière mets ici en place.

Le tragique est principalement incarné par Done Elvire, elle constitue un personnage tragique car elle aime Don Juan alors que lui ne l’a jamais aimée. Ce caractère tragique est particulièrement visible lors de la scène III de l’acte I où celle-ci apprend l’infidélité de Dom Juan et où elle raconte ses malheurs. On observe ainsi le champ lexical des émotions touchantes : « la simplicité et la faiblesse de mn cœur », elle parle de sa « tendresse » envers Dom Juan et se définit comme une victime ce qui lui donne un caractère tragique « je rejetais la voix qui vous rendait criminel à mes yeux », « J’écoutais avec plaisir 1000 Chimères ridicules qui vous peignaient innocente à mon cœur ».

Le tragique peut également être relevé en ce qui concerne le père de Dom Juan, Dom Louis déçu par l’attitude de son fils dans lequel il avait placé beaucoup d’espoir.

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