Dissertation sur la citation d'André Maurois "Un personnage de roman est simplifié et construit [...]"

Dissertation sur la citation de André Maurois (1885-1967)

"Un personnage de roman est simplifié et construit. On peut le comprendre. Dans la vie réelle les êtres vivants sont des énigmes dangereuses "

Introduction :

        André Maurois (1885-1967), auteur plus autobiographique que romanesque du XX° siècle critique le personnage romanesque. De son point de vue "un personnage de roman est simplifié et construit". Il poursuit en critiquant ensuite les êtres vivants de la réalité qui sont pour lui "des énigmes dangereuses".

André Maurois a-t-il tort ou les héros de romans sont-ils effectivement faciles à comprendre et la vie réelle comporte-t-elle des êtres originaux, différents.

Dans un premier temps, nous montrerons qu’un personnage de roman est simplifié et construit. Qu’on peut le comprendre, et que dans la vie réelle, les être vivant sont des énigmes dangereuses. Puis nous verrons que ce n’est pas toujours le cas. Pour finir, nous pourrons démontrer que les personnages romanesques peuvent être utiles et que les êtres vivant peuvent être intéressants.

I- Thèse : Un personnage de roman est simplifié et construit contrairement aux êtres réels

        1) Analyse onomastique

        Pour construire un personnage l'auteur doit tout d'abord créer son appellation donc son nom, son prénom et/ou son surnom. C'est la forme la plus simplifié d'un personnage. La plupart du temps l'auteur nous annonce son appellation dès son apparition pour que l'on puisse surtout fixer le personnage dans l'histoire mais également pour que l'on puisse avec la dénotation et la connotation liées à l'origine et la signification du nom se donner une idée du personnage. L'onomastique de Jacques Collin, important protagoniste de la Comédie humaine d’Honoré de Balzac, nous informe sur le personnage. Son patronyme Collin diminutif de Nicolas, dérivé du grec "nikòlaos" dont la signification est "victoire du peuple" se rapproche de la combativité qu'il va mettre pour essayer de faire chuter les aristocrates (=révolte) mais son prénom Jaques venant de l'hébreu et signifiant "celui qui supplante" nous montre qu'il veut leur prendre la place, du moins voler leur richesse et leur pouvoir pour son profit.

        2) Personnage type

        Le personnage type constitue un cliché et un modèle pour créer des personnages fictionnels dans l'activité d'écrivain. On rétrouve souvent l'image stéréotypée d'un héros vaillant luttant contre un méchant à la rescousse d'une demoiselle en détresse. Le prince charmant est un personnage type des contes populaires, on le retrouve dans la Belle au bois dormant de Charles Perrault, dans Cendrillon et Peau d’Âne du même auteur ou encore dans Blanche-Neige des frères Grimm. Il intervient généralement à la fin de l'histoire pour sauver une princesse et l'épouser. Il permet au lecteur de mieux se représenter le personnage dans toute sa simplicité mais ce cliché peut également l'ennuyer.        

        3) Diversité et imprévisibilité des êtres réels

        Chaque humain a une manière différente de penser . On aimerait savoir ce que ressentent les autres, leurs goûts, leur caractère... On ne peut réellement définir leur personnalité et même si nous les connaissons ils restent mystérieux et énigmatique  On en vient à en juger par leur apparence et c'est à ce moment qu'on s’aperçoit que les "énigmes" sont "dangereuses". En effet les apparences sont trompeuses, elles cachent mille pensées, mille sentiments sur la personne ce qui la rend  imprévisible. Dans les Liaisons dangereuses, écrit par Pierre Choderlos de Laclos et publié en 1782, on retrouve des personnages qui se font des idées des autres qui les trompent.
   

II- Antithèse : Un personnage est plus complexe qu'il n'y parait

        1) La caractérisation indirecte

        L'auteur ne révèle pas toujours les traits du personnage au lecteur. Celui-ci doit déduire ou supposer des informations sur le personnage en se basant sur l'implicite retirant ainsi toute la simplicité du personnage. Le lecteur découvre au fur et à mesure le personnage à travers les dialogues, ses actions, ses relations avec les autres personnages et la façon dont ces derniers le voient mais aussi des accessoires qu'il porte. Par exemple dans Madame Bovary de Gustave Flaubert paru en 1857, Charles Bovary, le mari de Emma, porte une invraisemblable casquette lorsque Flaubert décrit son portrait. La description détaillée du couvre-chef ridicule montre dès le début du roman l'aspect grotesque de Charles le condamnant ainsi.

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