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Dissertation littératures comparées

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Par   •  7 Octobre 2021  •  Commentaire de texte  •  2 913 Mots (12 Pages)  •  547 Vues

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Il est difficile de réduire la littérature moderne à une seule et unique définition tant le nombre de styles et de genres est devenu complexe. Il y a une multitude de variations, de dispersions et d'exceptions qui marquent cette période en terme de mouvements littéraires et d'ouvrages. Elle est relativement récente, on la situe en général à partir des écrits datant du 19e siècle.

Cette grande dispersion dans la production littéraire, on la retrouve surtout depuis les années 1980. Avant, les auteurs exprimaient la condition humaine, à travers une littérature qui s’efforçait de retranscrire le réel, plutôt révoltée par les changements politiques, technologiques, par exemple, le développement du travail à la chaîne, l'industrialisation…

Par la suite, ce sont les guerres et les dépressions générales qu'elles engendrent qui marquent les écrits. Dans la seconde partie du 20e siècle, apparaît le nouveau roman, le surréalisme, le théâtre de l'absurde, ainsi que de nouveaux codes dans chaque genre littéraire.

Finalement, ce que nous pourrions appeler « littérature moderne », serait une littérature qui s'adapte aux problèmes sociétaux actuels, nouveaux, dont le style s'y conforme, et qui fait l'expérience du monde.

Claudio Magris, né le 10 avril 1939, est écrivain, journaliste et universitaire au carrefour des cultures germaniques et italiennes. Il écrit que dans la littérature moderne le personnage est « le protagoniste d'une scission qui le sépare de la totalité de la vie et le divise aussi à l'intérieur de lui-même. »

On peut en effet se demander quelles sont les raisons et exemples qui poussent l'écrivain à imaginer cela.

Nous tenterons donc de répondre à cette problématique à l'aide des œuvres étudiées ce semestre, à savoir deux nouvelles, Wakefield de Nathaniel Hawthorne, et Bartleby d'Herman Melville, et deux romans Un homme qui dort de Georges Perec et Le Brigand de Robert Walser, qui traitent toutes de la thématique de la désertion intérieure. Les protagonistes sont tous en proie à un isolement, à un repli sur eux-même, accompagné d'un rejet social.

Dans une première partie, nous nous concentrerons sur le premier aspect de la question, c'est-à-dire ce qui sépare le personnage du reste du monde, et le qui le scinde de lui-même, en tenant de comprendre les raisons possibles à cela.

Dans un deuxième temps, nous montrerais les limites du premier argument en insistant sur le fait que ces protagonistes ne sont jamais des cas isolés, et que leur retrait du monde peut prendre une forme différente d'une simple « marginalité ».

Dans un dernier temps, nous analyserons ce qu'engendrent ces états et scissions sur sa vie, ainsi que les conséquences de son isolement.

Dans un premier temps, nous travaillerons à démontrer la thèse affirmant que le personnage est séparé du reste du monde et de sa propre intériorité, en prenant appui sur ce qui les a « poussé » à se marginaliser. Nous nous concentrerons aussi sur leur style d'écriture pour comprendre comment ils le montrent à travers la littérature.

Un récapitulatif des différents personnages et de leur vie est nécessaire pour se rendre compte de leur isolement par rapport au reste du monde.

Dans Bartleby, le personnage se rebelle contre son patron (le narrateur, un avocat) et son travail (il est chargé de recopier des actes) en refusant de travailler, prétextant qu'il ne « préfère pas » le faire, néanmoins, il se rend à son lieu de travail chaque jour mais n'effectue aucune tache car il n'obéit pas, sans jamais vraiment dire « non ». C'est ce comportement qui le conduit à l’isolement le plus total. Le personnage est enfermé par les murs, coincé, et devient lui-même un mur à force d'être absent au monde et à son propre corps.

Dans le roman de Perec, on ne connaît pas le nom de l'étudiant, et l'emploi du « tu » est inédit (c'est une forme de jeu avec le lecteur, car on ne sait pas s'il s'adresse à ce dernier ou à lui-même). Cet étudiant a abandonné ses études. Ce comportement débute au moment où il refuse de se rendre à son examen de sociologie, il devient par la suite indifférent à tout. Beaucoup d’énumérations, d'accumulations, de champ lexicaux de l'abandon, du vide et de la marginalisation rythment le roman.

Le narrateur réduit à de nombreuses reprises le corps de l'étudiant à néant, il est tellement détaché des sensations qu'il devient inexistant, trop minime et sans importance pour être vue et senti car dans son propre esprit il n'est rien, ce qui relève bien d'une scission intérieure.

Chez Hawthorne, Wakefield, un homme sans histoires, fait un jour croire à sa femme qu'il doit s'absenter pour un court voyage. En réalité, il s'installe à quelques rues de son foyer et vit reclu, jusqu'à ce que son entourage le croit mort. Pendant vingt ans, il observe sa femme, comment elle vit son existence sans lui. Cette décision est égoïste, car on s'est tous demandés comment les gens réagiraient si on mourrait, on s'est tous demandé si on avait vraiment de l'importance dans la vie des autres, s'ils tenaient réellement à nous, mais là il va au bout de son idée

Le roman a été publié en 1835 dans un magazine américain, The New-England Magazine.

Dans Le brigand de Walser, datant de 1925, c'est en réalité l'auteur qui s'exprime à travers la parole du narrateur, qui se confond souvent avec le personnage principal, mais nous développerons cet aspect dans la deuxième partie.

Ce qui rassemble les trois personnages est le refus : le refus d'être présents au monde, le refus de communiquer, le refus d'échanger, de se sociabiliser. Nous avons donc constaté que l'état des quatre hommes va plus loin que ce qu'on prétend, car ils ne sont pas juste séparés du reste du monde, mais également divisés à l'intérieur d'eux-mêmes.

Wakefield erre dans les rues de Londres, comme l'étudiant erre dans les rues de Paris (on remarque l'importance ici des métropoles, des capitales, où tout le monde est anonyme tellement il y a foule, mouvements et diversité), surtout que Bartleby travaille dans un bureau situé dans une tour NewYorkaise. Le reste du temps, il le passe dans son petit appartement. Ils ne contrôlent même plus leurs vagabondages car ils ne savent pas où ils vont réellement puisqu'ils sont déconnectés d'eux-mêmes.

On

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