Critique littéraire du cercle littéraire des éplucheurs de patates

Chère Miss Barrows,

 Veuillez recevoir mes plus sincères condoléances pour la mort de votre tante, Mary Ann Shaffer. Elles sont tardives, certes, mais son souvenir est soudain devenu vivace à la lecture du « Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates ». Quel charmant roman épistolaire ! Finesse, amour, histoire et humour sont au rendez-vous. Les pages tournaient et je n’avais de cesse de découvrir cette île anglo-normande au doux nom de Guernesey. Un enchantement ! C’est pourquoi, sans honte, je fais miens ces mots de W.H. Auden : « Dans son désir romantique de voyage, c’est toujours vers le nord qu’il voulait aller. Le temps qu’il préférait, c’était l’automne, le vent déchaîné, la pluie battante. » Tout y est exactement tel que vous l’avez décrit vous et votre tante ! Ce roman au titre insolite a su éveiller ma curiosité : qui eût cru que derrière une tourte aux épluchures de pommes de terre se cacherait un cercle d’amis bien résolus à déjouer les plans de l’ennemi ? Qui eût cru qu’une jeune femme londonienne, à la plume facile, serait amenée à trouver l’amour à Guernesey, dans le cadre de ce cercle littéraire ? En plus d’une histoire merveilleuse, ce roman possède cette finesse de l’écriture où pointe avec grâce cette nuance « so british »… charme suranné d’un temps où écrire était le premier moyen de communiquer. Grâce à cela, Juliet Ashton, jeune et pétillante écrivaine en quête d’inspiration, Adams Dawsey et tous ses amis font maintenant partie de ma vie.

Mais, chose plus appréciable encore, sur un ton alerte, précieux parfois, vous parvenez à évoquer mort, peur, faim, séparation, héroïsme… Malgré cela, jamais le sourire n’a quitté mon visage tout au long de cette lecture. A travers Miss Ashton, ses amis londoniens et les membres du cercle littéraire, ce livre relate l’histoire de gens simples qui opposent noblesse et élégance aux horreurs de la guerre et de l’occupation allemande.

Ma reconnaissance vous est acquise, chère miss Barrows : grâce au « cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates », le souvenir de votre tante continue de vivre en chacun de nous.

Avec toute mon affection,

AML

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