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Critique de la religion

Fiche : Critique de la religion. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Octobre 2016  •  Fiche  •  1 806 Mots (8 Pages)  •  867 Vues

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La critique de la religion, qui peut émaner tant de la religion elle-même que de milieux sécularisés, remonte à l'Antiquité. Dans l'Antiquité de nombreuses voix se sont élevées contre la religion, notamment dans l'épicurisme (Bloch 1997, p. 37). En effet beaucoup de religions prétendent détenir la vérité, or les vérités religieuses diffèrent d'une religion à l'autre. Ces antagonismes ont donné lieu à des guerres violentes telles que les Guerres de religion (France)1. Signalons aussi les conflits iconoclastes qui ont rythmé les différents courants religieux monothéistes. À la fin du Moyen Âge certains critiques sont sortis du cadre théologique. Au XVIIe siècle puis au XVIIIe siècle, l'idée de l'athéisme et des critiques frontales du clergé commencèrent à se développer, notamment sous l'influence des Lumières. Elle se poursuit au XIXe siècle, par le développement des sciences et de la philosophie qui remettent en cause le bien-fondé de la métaphysique et la recherche d'une cause première. En parallèle des critiques littéraires, philosophiques ou scientifiques, des mouvements politiques se sont opposés au poids des Églises et du clergé pour la société prenant parfois des formes virulentes d'anticléricalisme. Notons que la science ne critique pas directement les divinités car elles lui sont inaccessibles; mais remet en cause les explications religieuses de leurs manifestations aux hommes.

XVIIe siècle

Au XVIIe siècle les penseurs sont profondément croyants. Les critiques se concentrent donc essentiellement dans le domaine théologique. Leibniz défend l'idée de la justice de Dieu ou théodicée : les malheurs du monde sont nécessaires à son harmonie globale. Avec la publication de son Traité théologico-politique, Spinoza veut affranchir les hommes des dogmatismes et préjugés théologiques et prône la liberté de philosopher. Il ne réfute pas la Bible mais l'éthique et les pratiques religieuses que les hommes en tirent8.

Ardent défenseur du système de Nicolas Copernic (héliocentrisme), Galilée s'est heurté à de vives critiques émanant des partisans du géocentrisme ainsi qu'à celles de l'Église catholique romaine. Le Ciel était considéré comme le domaine de Dieu et par là immuable. Or des découvertes techniques telles que la lunette astronomique et des observations de plus en plus précises du ciel bouleversent les dogmes de l'église. L'Église catholique romaine jugea Galilée et censura sa thèse.

En France, un conflit théologique oppose les Jansénistes aux Jésuites. Dans Les Provinciales, Pascal dénonce la casuistique accommodante des Jésuites9. Directement inspiré par Les Provinciales, Molière avec Tartuffe signe un chef-d’œuvre dénonçant l'hypocrisie du dévot.

XVIIIe siècle

L'Encyclopédie de Diderot est certainement la plus complète, la plus vive et la plus incisive critique de la religion au XVIIIe siècle tant l'opposition de l'Église catholique romaine à sa publication fut forte et constante, ne capitulant qu'après l'expulsion des Jésuites du territoire français.

En matière de critique de la religion, Voltaire est la figure des Lumières la plus connue. Pour autant, Voltaire n'est pas athée mais revendique l'existence d'un Être suprême (voir déisme). De même Robespierre, qui fut un acteur important de la Révolution française et critique subtil de l'Église catholique, n'était pas sans foi. Robespierre n'a jamais caché sa foi, commune à l'époque, en un Être suprême. Le déisme postule l'idée d'un Dieu créateur mais refuse l'ensemble des rites de dévotions que les différentes religions imposent aux hommes. Pour les déistes, les religions sont simplement des institutions politiques créées par les hommes pour assurer la cohésion sociale et l'ordre dans la société. Pour les déistes, Dieu ne peut être appréhendé par la pensée scientifique et rationnelle des hommes. Il s'agit d'une entité impalpable qui transcende les capacités de perception de l'humanité.

Les penseurs anglais sont aussi critiques. David Hume, tout en prétendant préserver sa foi chrétienne, rejette la théologie et les miracles10. De même Isaac Newton rejette le dogme de la Trinité chrétienne. Cependant ses nombreuses découvertes scientifiques renforcent sa croyance dans l'existence d'un Dieu créateur (pour plus de détails voir Conceptions religieuses d'Isaac Newton).

En Allemagne, l'Aufklärung kantien, en affirmant que l'homme peut par lui-même et sans se référer à l'autre agir moralement, porte en lui une critique de la religion qui est souvent l'expression du regard d'un autre.

La Révolution française s'inscrit dans cette vision, supprimant la monarchie de droit divin, la dîme et écartant l'Église de la gestion de l'État.

XIXe siècle

Avec le renouveau de la philosophie et des sciences, de nombreux auteurs en Europe critiquent ouvertement la religion et plus particulièrement les religions chrétiennes.

En France, Auguste Comte conteste les principes métaphysiques qui guident la pensée religieuse et qui semblent entrer en contradiction avec les principes de la pensée scientifique, qui lui devrait être seule à guider les hommes vers la vérité, voir Positivisme. En Allemagne, Ludwig Feuerbach dénonce lui aussi les illusions de la religion. En Angleterre, Charles Darwin, voir pour plus de détails l'Opinion de Charles Darwin sur la religion, renia sa foi à l'aune de ses découvertes scientifiques11

Pour Karl Marx, «la critique de la religion est le fondement de toute critique». Une formule devenue célèbre résume sa position sur la religion : «C'est l'opium du peuple12. » De façon encore plus radicale, Friedrich Nietzsche développe une critique extrême de la religion, et plus précisément du christianisme, avec son annonce de la «mort de Dieu» ou en traitant Jésus d'idiot13.

Toutes les critiques de la religion ne sont pas aussi catégoriques. Léon Tolstoï est un écrivain qui a pris la parole pour répandre sa foi en la parole du Christ mais qui souhaite aussi libérer le peuple des superstitions tout en préservant les rites établis qui servent de soutien au plus grand nombre14.

XXe siècle

Sigmund Freud introduit dans la critique de la religion une perspective scientifique, en développant une approche

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